Sur le parking du McDonald’s du Port, un banal échange attire l’œil des policiers. Derrière ce geste, une transaction de cocaïne. Une filature, une course-poursuite, puis des interpellations mènent à un dossier de trafic de stupéfiants jugé ce mercredi 15 octobre 2025 au tribunal correctionnel de Saint-Denis. Deux hommes comparaissent pour avoir écoulé de la cocaïne entre janvier 2024 et septembre 2025 (photo RB/www.imazpress.com)
Le 8 septembre 2025, Karyl P., 42 ans, est au volant de sa Peugeot 308 sur le parking du McDonald’s du Port. Il est entrain de vendre de la cocaïne à un individu lorsqu'il repère la présence policière. Il tente de prendre la poudre d'escampette. Stops grillés, contresens, prises de risques multiples… La fuite ne dure que quelques minutes avant son interpellation sur le même point de deal où il a finalement décidé de lui même de revenir. Les policiers découvrent près de 1.3 gramme de cocaïne, plus de 1.200 euros en liquide, et une sacoche contenant 685 euros supplémentaires.
- "Mécanique et lavage marron" -
À la barre, Karyl P. tente d’expliquer ses revenus. Il parle de mécanique automobile et de lavage de voitures au noir. Mais les enquêteurs relèvent dans son téléphone des éléments troublants, comme une photo de vacances en Thaïlande en début d’année 2024. Un détail qui vaut une remarque ironique du président : « aucun rapport avec un éventuel trafic ? » Le prévenu, entièrement vêtu de noir, reconnaît finalement avoir vendu de la cocaïne, environ dix grammes par semaine selon ses propres dires, stockés chez lui contre rémunération.
L’enquête permet aussi de remonter jusqu'à Noha L., 24 ans, un magasinier au visage d'ange, déjà condamné en 2024 pour du trafic de stupéfiants. Chez lui, la police retrouve des espèces et de la drogue. Le jeune homme reconnaît s’être lancé dans la vente de cocaïne et de résine de cannabis début 2024, notament pour payer les mensualités d’un prêt automobile. La Mercedes CLA qu’il a achetée 23.000 euros figure désormais dans les scellés judiciaires.
- Des condamnations lourdes pour les protagonsites -
Pour la défense de Karyl P., Me Sonia Rajaofera a insisté sur le fait que son client avait reconnu les faits et qu’il est père de six enfants. Elle a relativisé la fuite en voiture, « cinq minutes sans conséquence », et souligné que les quantités saisies restaient limitées, loin des affaires de grande ampleur comme celle du “Ti Carré” au Port.
Pour Noha L., Me Sébastien Navarro a plaidé une peine aménageable, insistant sur l’insertion professionnelle de son client et rappelant que seuls deux acheteurs avaient été identifiés dans la procédure.
Le parquet avait requis quatre ans de prison contre Karyl P. et trois ans contre Noha L., assortis de la révocation du sursis de 2024. Sans pitié, le tribunal a alourdi les sanctions : Karyl P. écope de 3 ans de prison avec maintien en détention et la confiscation de son véhicule. Noha L. est condamné à 24 mois de prison avec maintien en détention, assortis de 10 mois supplémentaires pour la révocation de son sursis, ainsi que la confiscation de ses scellés et de sa Mercedes.
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