(Actualisé) Près de quatre ans après la disparition de Jean-Laurent Pothin, un habitant de Sainte-Anne âgé de 42 ans, l’affaire pourrait prendre une dimension criminelle. Trois personnes, suspectées d’avoir joué un rôle dans cette disparition, ont été interpellées et déférées ce vendredi 10 octobre 2025 au tribunal de Saint-Denis. Le suspect principal, Jean-Willy G, est mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire. Son ex-compagne est soupçonnée d'avoir caché le corps du malheureux avant de participer à la disparition du corps (Photo : sly/www.imazpress.com)
Depuis mercredi, trois personnes ont été placés en garde à vue dans le cadre des investigations conduites par les gendarmes de la Compagnie de Saint-Benoit sous l’autorité d’un juge d’instruction. Ils sont suspectés d’avoir participé aux événements entourant la disparition du quadragénaire, Jean-Laurent Pothin.
Les trois mis en cause sont présentés ce vendredi 10 octobre 2025 à un juge d'instruction Saint-Denis. Ils ont été interrogés sur le déroulement d’une soirée à laquelle la victime avait participé avant de disparaître.
Le principal suspect nie toute agression, malgré les déclarations concordantes d’autres protagonistes.
Pour rappel, le 12 novembre 2021, la famille du quadragénaire avait signalé sa disparition et lancé un appel à témoins. Depuis, Jean-Laurent Pothin n’avait jamais été retrouvé...Jusqu'à ce jeudi. Son corps a été découvert à proximité de la rivière des Roches grâce aux indications de Naika S., 26 ans, ex-compagne du principal suspect présumé.
L’information judiciaire a progressivement orienté l’enquête vers la piste d’un homicide qui se seraient produits alors que les protagonistes se trouvaient dans un état de forte alcoolisation.
- Le suspect principal placé en détention provisoire -
Jean-Willy G., né en 1971, est le premier a être présenté devant le juge des libertés (JLD) ce vendredi 10 octobre 2025. Cet habitant de Sainte-Anne est suspecté de meurtre sur la voie publique et de modification de scène de crime. Il n'a pas souhaité faire de déclaration lors du débat devant la juge des libertés et de la détention (JLD).
La procureure, elle, a demandé la détention provisoire du suspect pour éviter le "renouvellement de violences", "la concertation avec les co-auteurs présumés" et pour "mettre fin au trouble à l’ordre public".
Une demande suivie par le JLD, qui a décidé du placement en détention provisoire du suspect.
"Des témoins auraient assisté à une scène violente et longue lors de la mort de la victime. Il faut déterminer la dangerosité psychiatrique et criminologique", a indiqué la représentante de la société. "Tous n’ont pas la même version", a-t-elle précisé. "Les co-auteurs présumés le désignent comme le meurtrier et il continue à nier."
Le suspect est décrit comme "bagarreur" et aurait été violent avec sa compagne également mise en examen.
Une information judiciaire est ouverte depuis plusieurs mois désormais. De nombreuses investigations dont des écoutes téléphoniques ont été menées sous la houlette d’un juge d’instruction dionysien. L'enquête ferait état d'une victime "massacrée et d'un corps ensuite déplacé puis dissimulé.
L’avocat de Willy G., Me Jean-Christophe Molière, avait plaidé pour le placement sous contrôle judiciaire et indiqué qu’un autre mis en examen dans ce même dossier a été placé justement sous contrôle judiciaire.
"Mon client conteste farouchement une implication dans la disparition de cet homme", souligne la robe noire à la sortie de l'audience. "L'instruction a duré depuis plusieurs mois, et rien hormis les déclarations de deux autres protagonistes ne permet de lier mon client à une disparition", affirme-t-il.
"Tout ce que je peux dire c'est que mon client a été mis en examen sur la base d'indices, qui ne constituent pas une déclaration de culpabilité. L'instruction fera son travail, à ce stade il est prématuré d'indiquer que mon client aurait participé à quoique ce soit", conclut-il.
- Incriminé par son ex-compagne -
Avant cette mise en détention provisoire, un autre homme mis en cause pour ces faits a été placé sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction.
C'était ensuite au tour de l'ex-compagne de Jean-Willy G. d'être présentée au juge. Naika S., née en 1999 au Port et qui vit aujourd'hui à Sainte-Anne, est mise en examen pour avoir entre le 19 et le 26 novembre 2021 recelé le corps de Jean-Laurent Pothin et ne pas avoir empêché le crime.
C’est grâce à ses déclarations que les enquêteurs ont pu localiser le corps de Jean-Laurent Pothin très récemment. "Tout ce que j’ai dit est vrai, et sans moi on aurait pas retrouvé les restes là-bas à Sainte-Rose. J’ai fait ça parce que j’étais menacée par Willy, j’ai voulu prévenir mais il m’a empêchée. Dans cette affaire j’ai été forcée par Willy", a-t-elle affirmée.
La procureure de la République a rappelé que l’information judiciaire débutait, les dires de madame devant "être vérifiés".
"C’est elle qui a permis la découverte du corps mais elle a gardé le silence pendant quatre ans, alors qu’elle avait été entendue à l’époque par les gendarmes à qui elle a menti", a rappelé la parquetière. "Ça a beaucoup parlé dans le quartier à l’époque, il faut sauvegarder les déclarations récentes et éviter les concertations entre les co-auteurs présumés qui n’ont pas la même version", a précisé la magistrate souhaitant une incarcération le temps des suites de l'enquête.
Pour l'avocat de l'ex-compagne, Me Fabian Gorce, l’incarcération de sa cliente serait incompréhensible au vu de ses déclarations. "Il doit y avoir une égalité de traitement avec le troisième mis en cause qui vient d’être placé sous contrôle judiciaire", a plaidé la robe noire.
Il a ensuite fait valoir dans sa plaidoirie devant le JLD le fait que Willy G. ait menacé "de tuer sa fille et de la découper en morceaux si elle parlait". Ses aruguments ont été entendus. L'intéressée est placée sous contrôle judiciaire avec des obligations.
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