Le nombre de féminicides conjugaux a augmenté en France en 2024

  • Publié le 1 novembre 2025 à 05:50
  • Actualisé le 2 novembre 2025 à 07:30
VIF féminicide

Le nombre de féminicides conjugaux a augmenté de 11% entre 2023 et 2024 avec 107 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, une situation "dramatique" selon les associations qui exhortent l'exécutif à refaire de cette question une priorité nationale. (Photo photo Sly/www.imazpress.com)

Au total dans toute la France, les forces de l'ordre ont recensé 138 morts violentes au sein du couple l'an dernier, dont 31 hommes (+35% sur un an) selon l'étude nationale annuelle du ministère de l'Intérieur consacrée à cette question.

En moyenne (sur tout le territoire national - ndlr), un décès est enregistré tous les trois jours, résume l'étude sur les morts violentes au sein du couple disponible sur le site du ministère et consultée vendredi par l'AFP.

Dans le détail, 90% des féminicides et homicides conjugaux ont été commis au domicile du couple de la victime ou de l'auteur. L'étude fait état de 49 usages d'arme blanche et de 34 usages d'arme à feu.

31% des faits étaient précédés d'une dispute et 16% s'inscrivaient dans le contexte d'une séparation non acceptée. Le département du Var a enregistré le plus de victimes (11).

Le profil type de l’auteur "reste majoritairement masculin, le plus souvent en couple, de nationalité française et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle", relève le ministère. Il est "majoritairement âgé de 20 à 49 ans" avec "un pic particulièrement important des 70 ans et plus par rapport à 2023".

Concernant les victimes, 47% des femmes "avaient signalé ces violences antérieures aux forces de sécurité intérieure et, parmi elles, 81% avaient déposé une plainte antérieure".

Une victime bénéficiait d’un dispositif "téléphone grave danger", deux victimes d’une ordonnance de protection et un auteur faisait l'objet d’un placement sous contrôle judiciaire, selon l'étude.

- "État criminel" -

Sur X, le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a estimé que la situation était "insupportable" et a assuré que la mobilisation des policiers et des gendarmes était "totale". "Nous sommes sur tous les fronts, de la prévention à la répression", a-t-il ajouté.

Pour le collectif Féminicides par compagnons ou ex (FPCE), l'action de l'Etat reste toutefois "largement insuffisante".

"Les hommes ne sont toujours pas suffisamment sanctionnés, ça leur permet de continuer d'agir jusqu'à ce qu'ils portent le coup fatal", déclare à l'AFP une de ses membres, demandant à s'exprimer au nom du collectif.

La situation est "absolument dramatique", souligne de son côté Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, pour qui la lutte contre ces violences n'est "clairement plus une priorité nationale".

"Cette hausse de nous surprend pas, vu les baisses ou les reports de subventions qui affectent directement les associations, qui doivent fermer ou réduire des permanences" et ne "sont plus en capacité" de protéger les femmes victimes, ajoute-t-elle.

La baisse des subventions "est criminelle, l'État et le gouvernement ne sont pas seulement complices de ces féminicides mais bien responsables de leur survenance", abonde Maëlle Noir, du collectif #Noustoutes, "révoltée" par les chiffres de 2024.

Les associations féministes exhortent régulièrement le président Emmanuel Macron, qui a fait à son arrivée au pouvoir de la lutte contre les violences faites aux femmes "une grande cause nationale", à muscler les dispositifs existants et à revaloriser le budget alloué.

Plusieurs rapports officiels (Cour des comptes, Sénat, Assemblée nationale...) ont épinglé "une cause mal dotée" financièrement, déplorant les montants "dérisoires" dédiés.

Face aux critiques, le chef de l'Etat s'est à plusieurs reprises défendu de toute inaction, estimant être "inattaquable" sur ces questions.

L'exécutif met notamment en avant un soutien financier accru à la ligne d'écoute associative 3919 destinée aux femmes victimes de violence, le déploiement des téléphones "grave danger" et des bracelets anti-rapprochement, ou encore l'aide universelle d'urgence.

Mais actuellement, "il n'y a plus de parole politique, or la lutte contre les violences conjugales ce n'est pas seulement agir pendant deux, trois ans, ça doit rester une priorité sur le long terme pour pouvoir produire ses effets", insiste Mme Mailfert, qui appelle à manifester le 22 novembre dans le cadre de la Journée de la lutte contre les violences faites aux femmes.

• Si vous êtes victimes de violences conjugales, vous pouvez contacter le 3919, le numéro national de référence d’écoute téléphonique et d’orientation à destination des femmes victimes de violences. Des conseillers sont disponibles 24h/24. La Réunion est le quatrième département français en matière de violences intrafamiliales.

www.imazpress.com avec l'AFP / redac@ipreunion.com

 

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3 Commentaires
SOMANKE
SOMANKE
1 jour

ABSURDE !
Les postulats de départ sont
biaisés et donc la question posée ne risque pas de recevoir une ou des réponses satisfaisantes pour tous.
On constate d'abord et aux vues des déclarations faites à la police, que des faits de violence intra familiales se font de plus en plus nombreux.
Les femmes, quasi exclusivement, sont les plaignantes et donc les victimes.
A l'évidence et à courte vue, il faut protéger les femmes de leurs "compagnons et ex" qui sont présentés comme des monstres sanguinaires parce que détenteurs de la force physique.
Le raccourci est vite trouvé : La violence, c'est l'homme !
(h minuscule du coup).
Une defense s'impose, Haro sur le mâle! puisqu'il est le mal diront certains.
Résultat inévitable, le mal persiste, la violence se porte bien puisque rien n'a été fait pour l'arrêter, l'effort public est exclusivement consacré à la lutte contre les "compagnons et ex"
Mais la Violence, la vraie, celle qui abime et tue, n'a pas de sexe, pas de forme précises, pas de résidence principale.
On en retient que les manifestations pour s'en faire une representation.
La Violence est un climat qui comme celui de la planète est le résultat du comportement de chacun. Comme pour la Planète ce dérèglement climatique là est en très grande partie de la responsabilité de ceux qui nous gouvernent, du pouvoir très souvent donné imprudemment pour etre exercé sans contrôle

Toto
Toto
23 heures

C’est lamentable ce commentaire de politicailleur. Vous jouez au masculiniste mais montrez juste que vous êtes complexé par votre petite b…. Un minable quoi

Système
Système
1 jour

4 femmes de tuées a la réunion en 10 mois c’est un drame et c’est 4 femmes de trop mais comparé à la moyenne nationale où d’après les chiffres une femme meurt tous les 4 jours je ne comprends pas pourquoi les associations continuent de présenter la réunion comme une île où les vifs sont surreprésentées