Le mouvement de grève se poursuit ce mardi 5 avril sur l'ensemble de l'île à l'appel de la CFDT et de la CFTC qui souhaitent renforcer le mouvement. Les négociations entre les salariés et la direction se sont terminées tard dans la soirée lundi 4 avril et n'avaient toujours pas abouti à midi. Le personnel demande une augmentation pérenne de 100 euros par mois et une prime annuelle de 1500 euros, la direction propose pour l'heure 9 euros par mois et une prime de 550 euros. Nous publions ci-après l'intégralité du communiqué de la CFTC.
La grève démarrée le jeudi 31 mars continue à BNPParibas
Le personnel toujours mobilisé à plus de 95 % maintient ce mardi 5 avril sa mobilisation.
Hier lundi 4 avril la tension était palpable, et les nerfs fatigués face à une direction qui tente de jouer la montrer pour voir s'éteindre le mouvement.
La direction restant trop éloignée des demandes des salariés.
Les salariés, travaillent année après année dans les conditions de plus en difficiles face à une clientèle de plus en plus exigeante:
- l'outil informatique obsolète, ne répondant plus aux besoins de la clientèle
- un manque de moyen humain pour faire face à la charge de travail
- exigences commerciales de plus en plus fortes
Dans ce contexte stressant, fatiguant et difficilement soutenable, le personnel s'attend au moins à voir une reconnaissance et une réelle considération pour leurs efforts tout au long de l'année.
En 2014, dans ces conditions, les salariés de BNPParibas Réunion réalisent 10 milions € de bénéfices.
En 2014 l'augmentation de salaire était de 0,5%.
En 2015, dans un contexte de Plan de sauvegarde de l'emploi (plan AGRUME visant à supprimer 43 emplois sur 3 ans) et des conditions encore plus difficiles les salariés de BNPParibas Réunion réalisent 12 milions € de bénéfices.
La proposition de la direction est :
- une augmentation pérenne de 9 € par mois
- une prime annuelle de 550 €
Les demandes du personnel sont :
- une augmentation de 100€ par mois
- une prime annuelle de 1500 €
Malgré les difficultés conjoncturelles, malgré les problèmes structurels dénoncés en permanence, BNPParibas Réunion voit ses bénéfices augmentés de 2 millions, passant de 10 à 12 millions entre 2014 et 2015.
BNPParibas Réunion a donc les moyens d'accéder facilement à ces demandes.
Réaliser une telle performance dans des conditions de plus en plus difficiles sans outils et sans moyens, démontre l'engagement de chaque salarié, sa conscience professionnelle, et son implication au quotidien.
La mobilisation historique du personnel, ne suffit pas à éveiller la conscience de la direction sur la nécessité de reconnaissance de cette performance, et la considération
humaine qui se traduirait par une mesure salariale significative.
Depuis le 29 février, l'intersyndicale se retrouve face à une direction soucieuse des intérêts des actionnaires et froide face aux demandes jugées légitimes du personnel.
Ce lundi 4 avril, l'intention de la direction était clairement de vouloir déstabiliser et décrédibiliser la délégation syndicale:
- en augmentant son offre de 50€ par rapport à sa dernière proposition.
- et en bloquant sciemment la négociation en répondant systématiquement à toute question par "demain, demain, demain.....".
C'est la première fois depuis 30 ans que nous nous retrouvons dans une telle situation en BNPParibas Réunion.
Pour aggraver la tension, le personnel ne s'explique toujours pas pourquoi le directeur général M Jean Laurent Bonnafé puisse s'accorder une augmentation de 26% en portant son salaire annuel à 3 600 000 €. Les arguments de modération salariale ne s'appliquerait pas au patron mais uniquement aux salariés.
A ce jour, le personnel de BNPParibas Réunion ne peut plus supporter de voir les richesses produites destinées à augmenter le salaire d'un patron qui ne se préoccupe même pas de donner les outils et les moyens nécessaires pour travailler dans des conditions soutenables.