Dysfonctionnements financiers au SDIS 974

Colonel Loubry : "on a autre chose à foutre que de déminer des stratégies de déstabilisation"

  • Publié le 19 juin 2015 à 05:00
 colonel Loubry

Le colonel Jean-Marc Loubry, directeur départemental du SDIS 974, s'explique au sujet de l'affaire des vacations fictives effectuées par certains sapeurs-pompiers volontaires. Il estime que "l'administration a fait son travail" et indique que "le dossier a été transmis au procureur". Il considère surtout que la révélation de ces faits supposés s'inscrit dans une campagne visant à le discréditer. "On a autre chose à foutre que de déminer des stratégies de déstabilisation", s'emporte-t-il.

Comment avez-vous été informé de cette affaire dans laquelle certains membres du SDIS ont évoqué "une situation de faux et usage de faux" et un "détournement de fonds publics" ?

"L’affaire m’a été signalée l’année dernière par le chef de centre. Il s’agirait d’une secrétaire qui aurait mis des gardes en plus à des volontaires et leur aurait demandé de l’argent en retour."

Comment avez-vous réagi suite à la découverte de ces faits supposés ?

"Dès qu’on a su, contrairement à ce qu’on a pu dire, le SDIS n’est pas resté inactif."

C’est-à-dire ?

"On a supprimé la cause. Les deux volontaires ont été interdits de faire des gardes à La Montagne et la secrétaire a été mutée d’office."

"L'administration a fait son travail"

Certains ont toutefois mis en cause la lenteur de l’enquête administrative...

"J’ai demandé une enquête interne, mais nous sommes face à une situation où il y en a deux qui disent blanc et un qui dit noir. Tout le monde se rejette la balle, donc il est difficile de trouver la juste vérité. D’autant que l’une des protagonistes est en arrêt maladie depuis le mois d’octobre. L’administration a fait son travail, mais on s’est trouvé dans l’impossibilité d’aller plus loin puisque la personne n’était plus là."

Pourquoi n’avoir pas porté plainte et saisi le procureur de la République comme vous le recommandaient certains responsables du SDIS ?

"Contrairement à ce qu’on a pu dire, j’ai transmis le dossier au procureur à la fin du mois de mai, avec une demande d’enquête."

À votre connaissance, combien de sapeurs-pompiers volontaires seraient impliqués dans cette affaire ?

"Cela concerne deux sapeurs-pompiers volontaires de Sainte-Rose."

Un inspecteur national, "c'est une très bonne chose"

Ont-ils été suspendus ?

"D’emblée j’ai dit qu’il n’était plus question pour eux de faire des gardes à l’extérieur. Mais au nom de quoi je leur dirais non ? Il y a la présomption d’innocence."

Les différents protagonistes n’ont donc pour l’instant pas été sanctionnés...

"Je ne suis pas juge. J’ai transmis toutes les pièces à la justice. C’est elle qui décidera et l’administration prendra ensuite ses dispositions. S’il y a une sanction pénale, il y aura une sanction administrative."

L’affaire est en tout cas suffisamment importante pour qu’un chef de mission de l’inspection nationale arrive prochainement à La Réunion...

"Oui, il y a un inspecteur qui vient la semaine prochaine et c’est une très bonne chose."

"La véritable cible, c'est encore le directeur"

Cette affaire fait notamment suite à 7 plaintes pour harcèlement moral déposées contre vous. Que se passe-t-il au sein du SDIS ?

"Le SDIS n’est pas un long fleuve tranquille, il faut toujours qu’il y ait des remous... On y est habitué, mais à un moment il faut que ça s’arrête car notre finalité reste la sécurité des Réunionnais."

Pensez-vous que l’on a cherché à vous atteindre à travers ces révélations ?

"La véritable cible, c’est encore le directeur. On veut essayer de démontrer que c’est un détournement de fonds publics du directeur. Je suis conscient de qui est visé et de qui ça vient. Mais c’est aussi l’institution qui est visée, ainsi que la présidente (Nassimah Dindar, ndlr)."

Qui chercherait à vous déstabiliser ?

"Cela vient de l’intérieur. Tous ces gens devraient d’abord penser à travailler pour le SDIS plutôt que de le discréditer. On a autre chose à foutre que de déminer des stratégies de déstabilisation. Nous avons une population à protéger, des dossiers structurants à mettre en œuvre, des casernes à construire... Il serait temps qu’on travaille pour le SDIS."

www.ipreunion.com

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2 Commentaires
love
love
10 ans

l'affaire est mis au grand jour en avril 2014 et on veut parler à l'intéressé qu'au mois d'octobre mais hélas elle est en maladie???? Le dossier a été transmis au procureur mais qu'un an après???? Lourdeur administrative ou volonté d'étouffer l'affaire?
Pour moins que cela il y a eu des suspension et des rétrogradations au SDIS. Et pour un détournement de fond rien de rien, juste une mutation dans un groupement ou il n'y a rien à faire.... Super quel sanction...Cela n'affecte pas du tout l'agent...

Mais il faudrait transmettre au procureur, l'autre plus gros dossier de détournement de fond... Vous savez celui ou la somme est plus considérable......

alain
alain
10 ans

Monsieur le Directeur du SDIS votre réponse ne me satisfait pas car elle est mensongère
1) L'administratif depuis son congé maladie est mutée dans un autre service sans pour autant qu'elle soit suspendue pour faute grave
2) Une des deux volontaires a repris ses fonctions
3) si vous avez déposé plainte le CASDIS n'a jamais donné l'autorisation d'ester en justice
4) Monsieur PAJANY 1er vice président à l'époque a dit qu'il n'a jamais eu la finalité du soit disant enquête administrative et pour autant il n'a jamais évoqué qu'une plainte à été déposée!!!!!!!!!!!
Ne vous plaignez pas M. LOUBRY, votre réponse n'est pas claire et aucun des protagonistes n'a été suspendu mais un mis à l'écart volontaire sans document officiel.
Votre retour en sérénité n'est qu'un règlement de compte