Santé

Une molécule pour détecter le diabète dix ans à l'avance

  • Publié le 23 octobre 2013 à 05:00
Diabète

A La Réunion, près de 15 % des personnes âgées de 18 à 69 ans son diabétiques. Mais les malades l'ignorent dans un cas sur trois, faute d'un dépistage efficace. Un problème que pourrait aider à résoudre une découverte récente de chercheurs américains, qui permettrait de déceler un risque de diabète dix ans à l'avance.

Déceler un diabète de type 2 des années à l’avance ? Ce sera peut-être bientôt possible grâce aux travaux de ces chercheurs américains de Boston publiés dans la revue Journal of Clinical Investigation. Ils ont en effet découvert que la présence d’une petite molécule dans le sang serait fortement associée à l’apparition de la maladie des années plus tard.

Les chercheurs ont analysés les échantillons sanguins de plusieurs centaines de personnes suivies pendant 12 ans. Et ils ont établi que celles qui avaient le taux le plus élevé en acide 2-aminoadipique (2-AAA) avaient quatre fois plus de chances de déclarer un diabète les années suivantes. Et ce indépendamment des facteurs déjà connus comme une alimentation riche en graisses et en sucres ou l’inactivité physique.

" Ce travail est passionnant car il montre que le risque de diabète de type 2 peut être décelé des années à l’avance à partir d’un biomarqueur sanguin totalement nouveau ", estime ainsi Bruno Vergès, chef de service en diabétologie au CHU de Dijon, cité par Sciences et Avenir.

Cette molécule 2-AAA pourrait également endiguer l’apparition de la maladie bien avant qu’elle ne se déclare. En l’injectant à des souris, les chercheurs ont en effet observé une chute de leur glycémie et une hausse de leur production d’insuline. Un résultat qui " inaugure une nouvelle voie de recherche ", précise Bruno Vergès.

En France, le diabète de type 2 touche près de 3 millions de personnes et près de 600 000 personnes seraient diabétiques à leur insu. A La Réunion, on estime le nombre de malades entre 60 000 et 70 000, le diabète n’étant pas décelé dans un tiers des cas. Selon  Sciences et Avenir, cette découverte des chercheurs américains " pourrait un jour changer la donne en permettant de déceler beaucoup plus tôt chez les personnes à risque une maladie dont l’évolution indolore et asymptomatique est particulièrement sournoise ".

Selon des chiffres publiés en 2009 par l’ORS (Observatoire régional de la santé), le diabète est responsable de 233 décès en moyenne chaque année à La Réunion.

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