Depuis 6 heures ce lundi 20 fĂ©vrier 2012, les transporteurs ont installĂ© des barrages filtrants aux ronds-points des Danseuses et des Vilebrequins au Port , de Cambaie Ă Saint-Paul ainsi que dans les zones industrielles de Saint-Louis. Les voitures et deux-roues passent, mais les poids lourds et tous les autres vĂ©hicules professionnels ne peuvent franchir les blocages. C'est pour protester contre le prix des carburants et la baisse du pouvoir d'achat en gĂ©nĂ©ral que les professionnels de la route ont repris leurs barrages de route. Un important cordon de gendarmes mobiles a Ă©tĂ© mis en place aux abords de la SRPP au Port afin d'empĂȘcher tout blocage. Mais tous les accĂšs Ă la commune du Port Ă©tant bloquĂ©s pour les camions, les livraisons de carburants ne pourront de toute façon pas avoir lieu. Ces nouveaux barrages des transporteurs se produisent alors que partout dans l'Ăźle des mouvements spontanĂ©s contre la vie chĂšre rassemblent de plus en plus de personnes.
Le mercredi 15 février, à la suite d'une forte pression du préfet - véhicules verbalisés, ou enlevés -, les transporteurs avaient levé les blocages filtrants installés depuis la veille dans toute l'ßle.Mais Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR (fédération nationale des transports routiers) l'avait annoncé dÚs le jeudi 16 février : "Les barrages recommenceront si nous n'obtenons pas satisfaction". à savoir une baisse des prix des carburants. "Nous avons demandé 25 centimes de baisse par litre. Le préfet nous dit que c'est absurde et bien qu'il nous fasse une proposition. Or il refuse de le faire et il organise une table ronde qui n'a rien à voir avec nos revendications. Ce n'est pas au préfet de donner des directives, c'est à la population de dire ce qu'elle veut", avait-il souligné le vendredi 17 février.
L'IPR (intersyndicale des professionnels de la route) et les associations de consommateurs, l'alliance des Réunionnais contre la pauvreté notamment, venaient de refuser de participer à la préfecture à la réunion de lancement d'une réflexion de quatre mois sur une éventuelle baisse des prix des carburants. "Tant que les vrais problÚmes des Réunionnais, à savoir la cherté de la vie et la baisse du pouvoir d'achat ne seront pas mis à l'ordre du jour de la réunion, nous n'y participeront pas".
Ce mĂȘme jour, des rassemblements spontanĂ©s de population se produisent dans plusieurs communes. La revendication dĂ©passe largement la seul problĂšme des carburants pour poser celui plus global de la chertĂ© de la vie et de la perte du pouvoir d'achat.
Cette mobilisation populaire s'est poursuivie tout au long du week-end avec des prises de paroles, des dĂ©filĂ©s, des appels Ă la rĂ©sistance. Le tout dans le calme. Depuis ce lundi matin, les transporteurs ont emboitĂ© le pas Ă ces manifestants contre "la hausse perpĂ©tuelle des prix". Cette fois de maniĂšre beaucoup plus stratĂ©gique. Ce sont essentiellement les accĂšs au Port qui sont interdits aux poids lourds empĂȘchant toute circulation des camions citernes de la SRPP. "C'est normal puisque en refusant la moindre baisse des prix ce sont les pĂ©troliers qui sont les principaux fauteurs de troubles" commente un transporteur.












