Elle a coûté 17 millions d'euros

Saint-Pierre : une unité de traitement d'eau potable toute neuve à Dassy

  • Publié le 7 septembre 2022 à 17:14
  • Actualisé le 7 septembre 2022 à 17:15
unité de traitement de l'eau potable de Dassy

Mercredi 7 août 2022, l'intercommunalité du Sud, la Civis a inauguré sa nouvelle unité de traitement en eau potable (Utep) sur le site de Dassy à Saint-Pierre. Alimentée par les eaux du Bras de La Plaine, le but de cette usine est de produire une eau de qualité au robinet des habitants de la Ravine des Cabris, de la Ligne des Bambous et de Condé. Au total, 16.000 foyers bénéficieront d'une eau potable et même pure, 24h sur 24 et 7 jours sur 7, grâce au 24.500 mètres cubes produits au quotidien (Photo Civis)

Compétence des intercommunalités depuis la loi Notre de 2015, la gestion en eau est devenue une priorité pour la Civis dès 2016. Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre et président de la Civis inscrit cette nouvelle usine dans une volonté de "rester dans le temps de l'action et de l'anticipation".

"La sécheresse qui sévit actuellement en métropole tout comme le réchauffement climatique nous interpelle", débute le président de l'intercommunalité lors de son discours. "Cela n'est pas sans nous rappeler que les quartiers dépendant du Bras de la Plaine sont eux aussi soumis aux aléas climatiques autant par la sécheresse que par les fortes pluies", explique Michel Fontaine. "Assurer la distribution constante d'une eau potable de qualité est un enjeu sociétal et de santé publique auquel la Civis répond aujourd'hui avec l'inauguration de cette usine", poursuit-il.

Si aujourd'hui ce sont 16.000 foyers qui sont alimentés en eau potable, ce sont environ 50.000 habitants avec le quartier de Mont-Vert-les-Bas qui le seront également début 2023, dès lors que les travaux de pose de réseau d'adduction au droit de la Rivière d'Abord seront achevés.

50.000 habitants sur les 85.000 que compte la ville de Saint-Pierre sont donc à l'abri du risque d'une eau de mauvaise qualité. Toutefois, l'ambition de la Civis ne s'arrête pas à là.

"Notre objectif d'ici deux ans est que l'ensemble de la population des six communes de l'intercommunalité soit alimenté en eau potable de qualité constante", annonce Michel Fontaine. D'autres Utep sont en cours de construction sur les villes membres de la Civis. Fin 2022, l'usine des Avirons "Mélina" sera livrée ; l'Utep du Ouaki verra le jour. Le territoire de Cilaos n'est pas oublié puisque la construction de 4 utep sont en étude. Au total, la Civis investit plus de 26 millions d'euros dans la gestion de l'eau. Ecoutez Michel Fontaine :

- Une unité écologique et durable -

Avec un coût de plus de 17 millions d'euros, la moitié étant financée par l'Etat et le Feder, l'Unité de traitement en eau potable du Dassy possède deux réservoirs de 2.500 mètres cubes et une technologie innovante et non polluante.

L'architecture de l'ouvrage se veut écologique. C'est pourquoi, les toitures de lits de séchages ainsi que les bâtiments sont équipés de panneaux photovoltaïques assurant l'autonomie énergétique du site. Des ouvertures traversantes ont également été installées afin de limiter le recours à la climatisation. En cas de panne sur le réseau EDF, l'unité possède son propre groupe électrogène pour assurer la continuité de la production et distribution en eau potable.

- Le fonctionnement de l'Utep de Dassy -

L'unité de traitement en eau potable du site de Dassy reçoit les eaux de l'usine de pré-traitement du Bras de la Plaine. Cette usine de pré-traitement conçu en 2019 par le Département permet d'abattre la turbidité de l'eau à 10 NTU (unités de turbidité néphalométriques) avant son entrée dans l'Utep de Dassy.

L'Utep de Dassy, grâce à son procédé de filtration membranaire abat la turbidité à 1 NTU, soit à une eau de qualité, disons-le "pure". L'ultrafiltration membranaire est en effet capable de retenir des molécules 8.000 fois plus petite qu'un cheveu (de l'ordre du micron) mais aussi des virus.

En ce qui concerne la filière de traitement, celle-ci repose sur un traitement physique, sans usage de réactifs, incluant successivement une remise à l'équilibre, puis une filtration sur des membranes constituant une barrière physique contre les matières en suspensions troublant l'eau, les virus, les bactéries, les parasites et enfin une chloration pour la désinfection de l'eau.

L'eau désinfectée est par la suite stockée et distribuée.

Pour anticiper les éventuelles dégradations de la qualité de l'eau issue des captages lors des intempéries, un dispositif de traitement au charbon actif a été privilégié. Les boues inertes issues du processus de traitement seront séchées par le soleil avant d'être évacuées en filière adaptée.

mp/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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