Les réactions se multiplient dans la classe politique concernant le conflit opposant direction et grévistes de la CILAM (compagnie laitière des Mascareignes). Pour rappel, ce mercredi, les salariés ont entamé leur 8ème journée de grève. Et la réunion de négociations avec la direction n'a pas abouti. Ce qui a provoqué la colère des éleveurs, qui ont déversé un camion citerne de lait et du lisier à proximité de la CILAM. Nous publions les réactions ci-dessous.
Tout en exprimant mon accord avec le contenu du communiqué de la Présidente du Département, je voudrais rajouter quelques remarques en tant que Vice-président délégué aux affaires agricoles.
Que devons-nous avoir à l'esprit ?
- Que l'opinion connaît :
1°- le niveau des pertes déjà subies par les éleveurs qui ne sont plus en mesure de livrer leur production laitière : du jeudi 30 mai à hier mercredi soit 217 470 € pour les éleveurs uniquement, en ne comptant pas la perte subie par la transformation ;
2°- le niveau des revendications des employés de la Cilam : 40 000 € brut... par an, soit 3 300 € par mois, ce qui représente 1,53 % des pertes subies par les éleveurs à ce jour ;
- Que l'opinion ne connaît pas les capacités financières de la Cilam.
N'est-il pas légitime que cette opinion, ou à défaut les employés de la Cilam voire les éleveurs concernés, sachent quelles pourraient être les marges de manœuvre qui justifieraient les positions de la direction de cette entreprise ? À moins que l'invitation est de croire sur parole ce que cette direction avance.
D'urgence, chacun doit mesurer que dans le contexte d'insécurité sociale de plus en plus subi par notre île, le partage des fruits de l'activité économique, même modestes, est une préoccupation qui surgit avec détermination.
La première séance de négociation menée par les médiateurs nommés par le sous-préfet dans le conflit de la CILAM s’est soldée sur un échec. Le conflit s’est désormais généralisé non seulement à nombre des entreprises du groupe, mais de plus s’est étendu aux éleveurs qui ne peuvent écouler leur production.
Nassimah Dindar, présidente du conseil général, regrette que "des éleveurs doivent jeter dans la nature plus de 300.000 litres de lait" alors que d'un autre côté, "de plus en plus de familles réunionnaises, même parmi les classes moyennes, ont du mal à boucler leurs fins de mois et sont quotidiennement confrontées à la cherté de la vie".
"Cette situation ne peut durer", ajoute Nassimah Dindar, qui rappelle que La Réunion sort déjà d’un conflit portuaire très long aux conséquences importantes et que l’économie réunionnaise est, dans son ensemble, plongée dans une crise profonde. "Il est impératif qu’une solution rapide soit trouvée à cette crise. J’en appelle à la responsabilité de chacune des parties concernées pour que les intérêts supérieurs de La Réunion et des Réunionnais puissent prévaloir sur les intérêts particuliers", conclut la Présidente du Conseil Général.
Patrick Érudel, conseiller général de la Plaine des Palmistes, vice-président de la commission agricole :
Je lance un cri d’alarme à destination de toutes les parties impliquées dans ce conflit de la CILAM pour que la raison l’emporte et pour que la situation se débloque alors que les négociations viennent d’échouer ce mercredi.
Déverser du lisier dans les rues, jeter du lait aux égouts, perdre des milliers d’euros de chiffre d’affaire et de revenu, mettre en péril un outil industriel, une filière exemplaire d’élevage, des emplois, des entreprises et des exploitations agricoles c’est tout simplement scandaleux dans un contexte déjà difficile pour l’économie réunionnaise en général et le monde agricole en particulier.
Après l’épreuve de force dans une grande surface de l’Est, le blocage du Port ces derniers jours, c’est au tour du monde rural de souffrir de façon terrible avec des conséquences qui peuvent devenir grave.
Actuellement les pertes sèches sont de plus de 330 000 L de lait depuis jeudi 30 mai à ce jour soit 217 470 € pour les éleveurs uniquement ne comptant pas la perte subie par la transformation. Même si la comparaison est audacieuse les salariés de la CILAM ne réclame actuellement qu’un brut global de moins de 40 000 € (sur la base de 30 employés).
Et après un retour à la normal le lait livré devra dater de moins de 3 jours avec un risque à nouveau de perte pour les éleveurs et une pénalité possible sur la qualité.
Au niveau des élevages, si les traites se maintiennent normalement il n’y aura pas de risques sanitaires. Mais certains éleveurs peuvent adapter leur production (notamment le volet alimentation) pour limiter le nombre de litres de lait à jeter. Le risque serait alors de casser le cycle de lactation et donc d'occasionner des retards dans le cycle avec un effet de chaîne sur la production générale des éleveurs pour l’ensemble de l’année 2013. Pour info l'année a déjà mal débuté pour cette production avec des résultats bien en-dessous de ceux observés habituellement (effet cyclone + sécheresse).
La solution transitoire de stockage du lait est quasi impossible compte tenu des cahiers des charges des industriels. Un stockage trop long empêche la production de produits spéciaux comme les fromages notamment par dénaturation des composants du lait.
La sortie de crise industrielle est pour le moment la voie la plus sage pour une limitation des conséquences néfastes sur la production et la filière élevage et je vous rappelle toutes les difficultés que cette filière a connu par le passé et en particulier la crise sanitaire sévère vécue par de très nombreux exploitants.
Je renouvelle donc cet appel à la raison pour éviter un désastre humain, économique, environnemental et social et simplement, en tant que Réunionnais, je demande à chacun de faire appel à son bon sens paysan et à cet esprit de concertation et de discussion qui nous caractérise tous pour aboutir dès demain à un bon accord équilibré, équitable et raisonnable.
Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu :
Depuis quelques semaines, les conflits sociaux se multiplient à la Réunion : grève à la SERMAT, à Carrefour et à la CILAM ces derniers jours. Des mouvements de grève qui s’enlisent et paralysent l’économie de l’île, déjà bien éprouvée. Il ne fait plus de doute que nous filons tout droit vers une explosion sociale à la Réunion si aucune décision politique forte n’est prise rapidement. Aussi, en ma qualité d’élu de la République, j’appelle solennellement les présidents des trois chambres consulaires à rassembler les acteurs politiques, sociaux et économiques autour d’une plate forme commune de propositions destinée à défendre au niveau national, les intérêts de la Réunion.
Europe Écologie Les Verts Réunion :
Les salariés de la Cilam, comme ceux de la STAR il a quelques semaines, réclament une meilleure distribution des richesses créées au sein de leur société; Ils souhaitent une augmentation de salaire et le bénéfice de tickets restaurant. Ecologistes, nous sommes solidaires de cette démarche et nous leur apportons notre soutien dans cette lutte: Il est légitime de réclamer une meilleure reconnaissance du fruit de son travail. Les délégués syndicaux déclarent en effet que la CILAM a réalisé un résultat positif de 5 millions d’euros en 2012.
Loin de ses origines coopératives, la CILAM est désormais gérée selon les critères ultralibéraux d'une entreprise qui doit avant tout satisfaire ses actionnaires. Sur les bénéfices dégagés en 2012, 3 Millions ont été affectés aux investissements et 2 Millions d’euros de dividendes ont été distribués à ses "actionnaires" qui sont, en grande majorité, des coopératives agricoles.
Dans un département qui compte un grand nombre de personnes en précarité alimentaire, le gaspillage des denrées est insupportable. Le citoyen peut, légitimement se demander pourquoi les producteurs n'ont pas trouvé de moyens d'être solidaires des salariés de la CILAM.Les producteurs de lait sont dans une situation délicate et déversent le lait dans la nature. Pourquoi ne peuvent-ils pas le distribuer à la population ou le vendre au prix de revient, comme l’ont fait les paysans métropolitains lors des "crises de lait" en 2009 et 2011? C'est la dépendance des producteurs de lait, vis à vis de la CILAM, que met aussi en lumière cette grève. L'étroitesse du marché local, le faible nombre d'entreprises de transformation laitière et le quasi monopole de la CILAM ferment, sans doute, les possibilités. Nous sommes pénalisés par notre situation d'île isolée où dominent les monopoles.
Europe Ecologie Les Verts fidèle à ses engagements milite pour une meilleure considération du travail des salariés et une juste récompense de leurs efforts. C'est le premier palier pour améliorer la cohésion du tissu social réunionnais.
Merci cela prouve que d'être patron en france n'est qu'un titre car au final qui décide ? A vous de juger. Cilam virer les tous et prenez des gens qui veulent travailler et prouvé leur que de la main c'est de la main d'oeuvre. Avez vous déjà vue le parking de ces salariés c'est ça qu'il faut allez voir c'est pas des smicare eux et pourtant PAUVRE FRANCE. Ca donne envie de créer de l'emploi n'est-ce pas. VIVE L'ILE MAURICE.