Éducation nationale

Nouveau jour de grève

  • Publié le 2 juin 2003 à 00:00

Le projet de loi de décentralisation dans l'Éducation nationale attendra jusqu'à la mi-septembre pour être présenté devant le Parlement, a annoncé Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, lors de la rencontre qu'il a eu lundi 2 juin 2003 à Paris avec les centrales syndicales de la fonction publique. Le projet de réforme des retraites est par contre maintenu. Les syndicats appellent à la poursuite de la mobilisation

À La Réunion, plusieurs centaines de manifestants ont joué au chat et à la souris avec les forces de l'ordre tout au long de la journée dans les rues de Saint-Denis. Une vingtaine de grévistes ont passé la nuit de dimanche à lundi devant le portail central du rectorat. À 5 heures 30 précises une quinzaine de policiers prenaient position devant l'entrée du parking en contrebas. Les palettes et cartons entreposés devant les grilles étaient rapidement dégagés. Les grévistes commençaient alors à se rassembler en face des policiers ans qu'il y ait de heurts.

Le Trésor et les Impôts

La petite pluie fine et glacée qui s'abattaient par intermittence sur la ville ne faisait pas fuir les manifestants. L'ambiance était même à la bonne humeur. Les gardes mobiles venus en nombre appuyer le dispositif de sécurité des policiers étaient même longuement applaudis. En milieu de matinée, ils étaient environ 500 à s'être regroupés devant le bâtiment. Des grévistes du Trésor public et des Impôts s'étaient joints aux personnels de l'Éducation nationale. Le soleil ayant fait son retour, les manifestants prenaient la décision de défiler jusqu'à un rond-point situé un peu plus bas. Sur place, ils se déployaient en chaîne humaine tout autour du site bloquant de fait la circulation.

Gaz lacrymogène

Cela n'a guère duré. Une vingtaine de gendarmes sont venus les déloger. Une bousculade se produisait alors. Les gardes mobiles ont fait usage des grenades lacrymogènes pour faire dégager plus vite les lieux. Ils ont ensuite repoussé les grévistes jusque devant le rectorat. Ce n'était que partie remise. Peu avant midi les manifestants, cette fois plus nombreux, descendaient à nouveau vers le boulevard Sud occupant symboliquement chaque rond-point avant de remonter vers le rectorat. Il n'y aura pas de confrontation avec la police.
Vers midi et demie, ils apprenaient que les douaniers de l'aéroport Roland Garros avaient débrayé et bloqué les accès du fret aérien. La rumeur courrait que le matériel des 70 gardes mobiles arrivés le matin même de métropole en renfort, était consigné sous douanes. Il disait également que les douaniers demandaient aux enseignants et aux autres fonctionnaires en grève de venir leur prêter main forte.

Fret bloqué

Ce qui était fait. Une centaine de grévistes arrivaient à l'aéroport vers 13 heures 30. Ils étaient accueillis par les douaniers qui avaient débrayé à l'appel de l'intersyndicale CGTR, CFTC, CFDT et SNCD, pour protester "contre le projet de réforme de retraite". Le fret import et export étaient paralysé. Quant au matériel es gendarmes ils avaient été évacués par une sorite dérobéesans être dédouanné, "ce qui est une infraction douanière grave" remarquait ironique un douanier.
Les manifestants décidaient ensuite d'ériger des barricades à l'entrée de l'aéroport. Poubelles, branchages, palettes, cartons et autres roches étaient amoncelés puis enflammés. La réaction des forces de l'ordre arrivera deux heures pus tard. Un imposant cordon de gardes mobiles, ils étaient 80, prenait position devant les manifestants. Il essayait du moins. Car sans les attendre, les grévistes sont de suite remontés dans leurs voitures et ont pris la direction du rectorat... d'où venaient d'arriver les gendarmes.

Mobilisation

Lundi soir un groupe de manifestants se trouvaient toujours devant le bâtiment. Il était bien sûr beaucoup question du report d'examen par le Parlement du projet de loi sur le transfert de tutelle des personnels non enseignants de l'éducation nationale aux collectivités. Les grévistes y voyaient une première victoire, mais également une incitation à poursuivre la mobilisation. Les manifestations de ce mardi à Saint-Denis et à Saint-Pierre devraient être un bon test de la détermination des grévistes.

Il manque des sujets d'examen

Par ailleurs, selon les syndicalistes, entre 30 et 40% des sujets du bac n'ont être reprographiés à temps par le personnel du rectorat et ne seront donc pas disponibles le jour des épreuves des les différents centres d'examen dans une dizaine de jours - sauf bien sûr si le travail reprend. De même, les bordereaux de notation des BEP et des CAP n'ont pu être préparés et distribués aux professeurs. Ces derniers, ne pourront donc pas procéder à l'enregistrement des notes sur minitel comme cela doit obligatoirement se aire. Les codes de sécurités donnant accès aux pages minitel se trouvent en effet sur les fameux bordereaux.
guest
0 Commentaires