C'est une journée de grogne et de protestation qui est prévue ce mardi 5 mars 2013. Alors que l'intersyndicale (CGTR, FO, FSU) manifestera à Saint-Denis pour montrer son désaccord face à l'accord proposant de nouvelles règles dans le code du travail, l'intersyndicale des professionnels de la route sera reçue en préfecture pour aborder le problème des charges sociales et fiscales des entreprises. La plateforme d'associations du dispositif emplois verts demande également à être reçue ce mardi. Par ailleurs, des mouvements sporadiques, comme ceux qui ont eu lieu ce lundi contre la hausse du prix du gaz à Saint-Benoît ou contre le chômage à Saint-Pierre, ne sont pas à exclure, tant la situation économique et sociale de La Réunion ne cesse de se dégrader. (photo archives manifestation de la CGTR)
L’emploi sera au coeur des revendications ce mardi. A commencer par celles de l’intersyndicale (CGTR, FO et FSU), qui a décidé de descendre dans la rue à Saint-Denis pour dénoncer l’accord portant sur la sécurisation de l’emploi et la flexibilité des entreprises. Selon Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR, cet accord, qui sera présenté le mercredi 6 mars en conseil des ministres, "casse le droit du travail" et "précarise à outrance". A partir de 10 heures ce mardi, l’intersyndicale défilera ainsi du jardin de l’Etat jusqu’à la préfecture, où une motion sera remise. En raison de cette grève, des perturbations sur le réseau de bus Citalis sont à prévoir, sur les lignes 5, 7, 8, 10, 11, 12, 13, et 14.
Ce mardi matin, il sera aussi question de l’emploi avec l’intersyndicale des professionnels de la route (FNTI, FNTR, FNTV, CSADR, CSAAR, FTR, VTR, UNOSTRA). Une délégation sera reçue en préfecture pour aborder la question des dettes sociales et fiscales des entreprises. "Aujourd’hui, il y a 8 000 entreprises réunionnaises en grande difficulté. Les méthodes utilisées jusqu’à maintenant, sous l’autorité du commissaire au développement productif, ne sont pas efficaces", s’exprime Hugues Atchy, président de l’intersyndicale des professionnels de la route.
"Nous sommes dans une situation difficile, c’est pourquoi nous interpellons les pouvoirs publics", dit-il. "Nous ferons des propositions. Si nous n’obtenons rien, nous nous concerterons pour savoir quelles actions mettre en place. Pour l’instant, nous privilégions le dialogue", ajoute Hugues Atchy.
A noter par ailleurs que la plateforme d'associations du dispositif "emplois verts", présidée par Brigitte Naze, demande à être reçue en préfecture ce mardi. Dans l’attente d’un éventuel entretien, une délégation de six personnes sera ce mardi devant les grilles de la préfecture. La plateforme demande le maintien des 1 134 emplois verts, et note qu’il manque 384 contrats aidés pour la reconduction de chantiers.
Outre ces mouvements, La Réunion pourrait connaître de nouvelles manifestations sporadiques dans la journée, comme cela a déjà été le cas ce lundi. Pour rappel, hier, à Saint-Pierre, une trentaine de jeunes, en recherche d’emploi, a érigé un barrage dans le rond-point du boulevard Banks, à proximité du fast-food Mc Donald’s. Ces dernières semaines, des barrages de routes ont également eu lieu au Port, à Saint-Louis, à Saint-Paul, ou encore à Saint-Denis, pour demander des contrats.
Ce lundi, un mouvement de protestation contre la hausse du prix de la bouteille de gaz a également eu lieu à Saint-Benoît. Dans un contexte social tendu, la bondonne de gaz est en effet passée de 15 à 21,73 euros au 1er mars. Les carburants ont également augmenté : +2 centimes sur le litre de gazole, et +5 centimes sur le litre de sans plomb.
Si le gouvernement a mis en place un bouclier qualité-prix pour offrir aux Réunionnais un chariot de 108 produits de consommation courante pour 296 euros, cela ne suffit visiblement pas à calmer les esprits face à la montée du chômage et la cherté de la vie…
www.ipreunion.com