La chambre régionale des comptes (CRC) publie ce vendredi 24 octobre 2025 un rapport sévère nuancé sur la gestion municipale de Saint‑Pierre. Si elle met en lumière une situation financière globalement maîtrisée, des faiblesses opérationnelles ont cependant des conséquences concrètes sur la gestion de la commune, notamment le poids élevé des charges de personnel et le recouvrement des recettes de cantine scolaire. (Photo photo Sly/www.imazpress.com)
Dans son rapport, la CRC examine les exercices 2019 et suivants. Le document souligne d’abord les progrès accomplis depuis le précédent contrôle de 2019 : sur quinze recommandations formulées alors, neuf ont été totalement mises en œuvre, cinq partiellement et une est devenue sans objet.
Parmi les avancées notables figurent la transformation du mode de gestion du port de plaisance en concession confiée à la SPL OPUS (depuis 2021) et l’amélioration de la transparence financière (rapports d’orientations budgétaires conformes, meilleur chiffrage des provisions pour litiges).
- Un bilan financier globalement sain… mais fragile -
La CRC relève que la commune présente des soldes de gestion améliorés : la capacité d’autofinancement brute a doublé entre 2018 et 2023 et l’épargne nette atteint 7,6 millions d'euros en 2023. Les dépenses d’équipement sont élevées (58,6 millions d'euros en 2023, soit 691 euros par habitant) et l’effort d’investissement s’appuie principalement sur l’emprunt : l’encours de dette totalise environ 125 millions d'euros en 2023 (1 479 euros par habitant).
Le rapport signale cependant des fragilités : une autonomie fiscale réduite alors que la fiscalité directe représente moins de la moitié des recettes fiscales, un poids élevé des charges de personnel alors que la masse salariale pèse près de 71 % des charges de fonctionnement en 2023, et une prévision des investissements perfectible - les dépenses d’équipement votées sont, en moyenne 2018‑2023, exécutées à seulement 45 % des crédits inscrits, entraînant un recours excessif et parfois prématuré à l’emprunt.
- Défaillances dans la chaîne de recouvrement -
La gestion de la régie de la restauration scolaire est au coeur des critiques de la CRC. Des dysfonctionnements informatiques et organisationnels ont empêché l’émission régulière de titres de recettes entre 2013 et 2022, "retardant le recouvrement et exposant une part des créances à la prescription quinquennale".
La CRC recense des impayés qui atteignaient, fin 2024, environ 3,4 millions d'euros, équivalant à 5.507 titres, et signale l’annulation de titres pour plus de 1,123 milions d'euros en raison de la prescription - un manque à gagner équivalent à plus d’une année de recettes ordinaires de cantine. La chambre appelle à des procédures de recouvrement rigoureuses et formule une recommandation précise :
La CRC constate des progrès concernant le contrôle interne élargi, l'actualisation du régime indemnitaire, une meilleure information du conseil municipal sur les marchés, mais signale des marges d’amélioration sur l’allotissement des marchés, le déploiement d’outils informatiques et le contrôle inopiné des régies.
Elle recommande notamment d’adopter un plan pluriannuel d’investissement (PPI) avec autorisations de programmes et crédits de paiement dès 2026 pour mieux cibler et lisser les engagements financiers.
- La Maison France Services -
Le rapport consacre enfin un volet à la Maison France Services (MFS) de Mont‑Vert‑les‑Hauts, ouverte en 2021 pour répondre à l’éloignement des habitants. La structure, dotée de trois agents et labellisée, a traité 4.213 accompagnements en 2024 et bénéficie d’une subvention d’État portée à 45.000 euros en 2024.
La CRC souligne la "qualité de l’accuei"l et la "forte utilité pour les publics âgés", mais relève un déficit de notoriété, des marges de progrès en matière d’inclusion numérique et l’absence d’enquêtes de satisfaction.
Elle recommande donc de lancer une enquête usagers en 2025 et de développer des actions "d’aller‑vers" pour toucher les publics les plus éloignés d’ici fin 2026.
Par ailleurs, un projet de nouvelle MFS dans le quartier NPNRU de Bois d’Olives est étudié, regroupant mairie annexe, département, CCAS, mais la CRC insiste sur l’incertitude du financement et le calendrier incertain.
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Il faut changer de laire dans noute commune. Nou veut un maire simple et pas pretentieux y dit bonjour domoune et y reçoit domoune dans don bureau.