Face à un manque criant de donneurs et donneuses sur l’île, l’Agence de la biomédecine lance une nouvelle campagne #FaitesDesParents. Objectif : mieux informer, lever les tabous et recruter davantage de volontaires pour répondre à la demande croissante en assistance médicale à la procréation. (Photo rb/www.imazpress.com)
La Réunion manque de don de gamète. En 2024, seuls 11 dons d’ovocytes et 9 dons de spermatozoïdes ont été recensés sur l’île, contre environ 1.500 dons annuels en moyenne dans l’Hexagone. Dans le même temps, près de 540 personnes étaient en attente d’une assistance médicale à la procréation (AMP) avec don de gamètes.
Un déséquilibre préoccupant, selon l’Agence de la biomédecine, qui relance cette semaine sa campagne #FaitesDesParents à La Réunion. "L’objectif est simple : mieux faire connaître le don de gamètes et permettre à davantage de personnes d’accéder à la parentalité", indique l’Agence, qui veut "lever les freins liés au manque d’information et aux idées reçues".
- Une sensibilisation au plus près du public -
Le baromètre 2025 de l’Agence révèle que si 61 % des Réunionnais se disent favorables au don, seuls 52 % envisageraient de le faire. En cause : une méconnaissance du sujet. Seuls 24 % estiment être suffisamment informés.
Pour y remédier, l’Agence déploie à nouveau un dispositif multicanal : distribution de flyers lors d’événements comme la Diagonale des Fous, la Boucle de Parapente ou les Foulées de Manap’, diffusion d’un spot radio sur les antennes locales, et lancement d’un podcast filmé animé par Aurélie Béton.
"À travers cette campagne, nous voulons rappeler que donner ses gamètes, c’est un geste simple, mais d’une portée immense", souligne l’Agence de biomédecine. "C’est permettre à des couples ou à des femmes seules de concrétiser un projet de vie, celui de devenir parents".
- Donner, un geste de solidarité -
Le don de gamètes est ouvert aux femmes âgées de 18 à 37 ans et aux hommes de 18 à 44 ans, en bonne santé. Depuis la loi de bioéthique de 2021, les enfants nés d’un don peuvent, à leur majorité, accéder à l’identité du donneur ou de la donneuse, ainsi qu’à certaines données non identifiantes (caractéristiques physiques, motivations…).
Les donneurs et donneuses réunionnais sont accompagnés par les équipes du centre de don du CHU Sud Réunion, à Saint-Pierre.
- “J’ai voulu aider d’autres à connaître ce bonheur” -
Parmi les rares donneurs de l’île, Frédéric, 42 ans, raconte son expérience : "Depuis de nombreuses années, j’avais envie de faire ce don. Un jour, après avoir vu des publicités sur les réseaux sociaux, j’en ai parlé à une amie qui m’a confié qu’elle ne pourrait jamais avoir d’enfant. Cela m’a décidé : si je ne pouvais pas l’aider directement, je pouvais au moins aider d’autres personnes. J’ai donc contacté l’hôpital et tout s’est très bien passé. J’ai pu faire mon don et j’en suis fier, en espérant que cela ait permis à des personnes d’avoir un enfant. Moi-même, j’ai la chance d’être papa de deux enfants et je sais combien c’est un bonheur immense. Il faut penser à celles et ceux qui se battent pour devenir parents".
Avec #FaitesDesParents, l’Agence de la biomédecine espère convaincre davantage de Réunionnais de franchir le pas. Une démarche "généreuse et essentielle" pour faire reculer les délais d’attente, tout en garantissant une meilleure représentativité de la diversité réunionnaise dans les dons.
www.imazpress.com / redac@ipreunion.com