Un détenu du centre pénitentiaire de Domenjod a été condamné à 18 mois de prison supplémentaires pour avoir agressé un codétenu avec une arme artisanale, un miroir équipé de lames de rasoir. Les faits remontent au 9 juillet 2025. À l’audience, le prévenu a expliqué avoir agi sous la pression de menaces répétées et pour prouver "qu"il n'était pas un faible" (Photo RB/www.imazpress.com).
Le 9 juillet 2025, dans la cour de promenade du centre pénitentiaire de Domenjod, un détenu a été agressé avec une arme de fortune : un miroir muni de trois lames de rasoir soudées. Son agresseur, Willy M., 37 ans, a été condamné ce vendredi 8 août 2025 à 18 mois de prison supplémentaires, peine qui s’ajoute à sa condamnation initiale de huit ans pour trafic de stupéfiants.
Ce matin-là, Willy M. dissimule son arme artisanale dans son dos avant d’entrer dans la cour. Il s’approche discrètement de son rival et tente de le blesser. Très vite, d’autres détenus interviennent. Dans la mêlée, l’un d’entre eux est blessé alors qu’il s’interpose : il écope de trois jours d’ITT et reçoit 27 points de suture à la main.
Quelques jours auparavant, une altercation avait opposé les deux hommes au sujet d’une paire de lunettes cassée et d’un remboursement litigieux. L’enquête révèle surtout un climat de tension : selon les témoignages, la victime n’aurait cessé de provoquer Willy M., le menaçant de mort à plusieurs reprises. L'accusé admet alors avoir fabriqué l’arme "pour le planter" et "montrer qu’il n’était pas un faible".
- Un détenu pourtant décrit comme calme -
À l’audience, Willy M. se montre posé et modéré, à l’opposé du comportement agité de la victime, recadrée à plusieurs reprises par la présidente. Les deux victimes ont été extraites du centre pénitentiaire pour assister au procès. Non représentées par un avocat, elles ont demandé respectivement 30.000 et 39.000 euros de réparation, des sommes en total décalage avec les préjudices subis.
Le tribunal leur accorde finalement 5.000 euros pour le détenu blessé lors de l'agression, et 500 euros pour l’autre. Ce dernier offusqué par le montant de cette somme a fait résonner les murs de la salle d'audience correctionnelle de ses vociférations pendant de longues minutes.
Le ministère public avait requis 18 mois ferme, insistant sur la préméditation. La défense a plaidé le contexte, évoquant "un homme acculé, qui n'avait d'autre choix". Le tribunal a suivi les réquisitions. Selon toute logique, Willy M. devrait être transféré à la prison du Port à l’issue de l’audience.
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