Le père chauffard qui a abandonné son enfant incarcéré pour deux ans

  • Publié le 20 août 2025 à 16:15
  • Actualisé le 21 août 2025 à 06:05
police nationale

Poursuivi par les motards de la police nationale, Farid M., 25 ans, a parcouru près de 29 kilomètres entre Le Port et Saint-Denis au volant d’une Audi, avec son fils de 9 ans à bord. Embardées, rond-point pris à l’envers, bande d’arrêt d’urgence non respectée : sa fuite a mis en danger son marmaille les policiers et les autres automobilistes. Jugé en comparution immédiate ce mercredi 20 août 2025, il a été condamné à quatre ans de prison dont deux ans avec sursis probatoire. Il est maintenu en détention (Photo SLY/www.imazpress.com).

Samedi 16 août 2025, les motards de la police nationale ont dû faire face à une course-poursuite particulièrement dangereuse entre Le Port et Saint-Denis, puis en direction de l’Ouest. Au volant d’une Audi A3, Farid M., 25 ans, multiplie les embardées, prend un rond-point à l’envers, roule sur la bande d’arrêt d’urgence et tente même de percuter les forces de l’ordre. Tout cela avec son fils de 9 ans assis à l’arrière.

Jugé en comparution immédiate ce mercredi 20 août devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis, il a été condamné à quatre ans de prison, dont un deux ans avec sursis probatoire avec obligation de soins, de travail et d'indemniser les policiers victimes. Son véhicule est confisqué tout comme son permis de conduire qu'il ne pourra pas repasser avant une année.

L'automobiliste est maintenu en détention pour la partie ferme de la peine. Le préjudice des deux parties civiles au procès a été chiffré à hauteur de 2.000 euros chacun. 

- Une course-poursuite à haut risque, l'enfant seul dans la Savane –

Ce samedi après-midi, avant-veille de rentrée scolaire, les policiers repèrent un véhicule roulant à vive allure au niveau du centre commercial Cap Sacré Coeur au Port. Il change de voie dangereusement. Lorsque les motards tentent de le contrôler, le conducteur fait mine de s’arrêter avant de repartir brutalement. Une première embardée met en danger l’un des policiers, dont la moto est coincée contre une barrière de sécurité.

Après plusieurs sommations, l’agent sort alors son arme de service, "une première en vingt ans de carrière" confie-t-il au tribunal. Sans succès : le conducteur accélère de plus belle. Sur près de 29 kilomètres, l’Audi zigzague du Port à Saint-Denis avant de rebrousser chemin. Ce n’est qu’à la sortie Plateau Caillou sur la RN2, lorsque le véhicule tombe en panne, que la course poursuite prend fin.

Rond-point pris en sens inverse, bande d'arrêt d'urgence sur des kilomètres, vitesse excessive, dépassements incontrôlés, tout y passe. Le conducteur s'échappe en courant dans la Savane, au dessus du Cap Lahoussaye, suivi par son marmaille interloqué. Mais l'enfant ne pourra courir très longtemps derrière son père qui disparait dans la végétation alors que le marmaille sera récupéré par un des deux motards qui coursait, à pied cette fois-ci, le chauffard. Farid M. finit par se livrer de lui-même aux autorités.

- Un multirécidiviste déjà connu de la justice –

En garde à vue, le mis en cause explique avoir “paniqué”, reconnaissant une vitesse de 130 km/h. La veille, il avait participé à une soirée et dit avoir eu “la tête à l’envers” au moment des faits qui ont débuté vers 15h. Il affirme avoir voulu ramener son fils chez sa mère avant de se rendre. Il était d'ailleurs au téléphone avec elle pendant la poursuite.

Quatre mentions figurent déjà à son casier judiciaire, notamment pour conduite sans assurance et conduite sous stupéfiants. En octobre 2023, il avait été contrôlé une première fois sans assurance. Le 7 février 2025, à Saint-Paul, il avait récidivé, toujours sans assurance et sous cocaïne et cannabis. Son permis était suspendu au moment des faits.

- “Une conduite de voyou” –

Le président du tribunal n’a pas mâché ses mots : “Votre conduite est celle d’un voyou, d’un kanyar. Vous auriez pu blesser grièvement, voire tuer, un policier ou votre propre enfant.” Le ministère public a insisté sur la mise en danger d’autrui.

La représentante de la société avait requis trois ans d’emprisonnement dont un avec sursis probatoire, obligation de travail et d’indemnisation des victimes, ainsi que le maintien en détention. 

L’annonce de ces réquisitions a provoqué une vive réaction dans le public. Des hurlements ont éclaté dans le prétoire parmi la famille du prévenu, au point que les policiers ont dû intervenir et faire évacuer la salle d’audience.

is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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