Justice sociale et droit des travailleurs

1er mai : une journée de luttes et de mémoire

  • Publié le 1 mai 2025 à 09:36

Chaque 1er mai, des milliers de travailleurs descendent dans les rues pour défendre leurs droits, rappeler les luttes sociales passées et exprimer de nouvelles revendications. Cette date symbolique est à la fois un hommage aux sacrifices des ouvriers et un appel à la justice sociale. Retour sur les origines de ce jour férié où est célébré la Fête du travail. (Photo rb/www.imazpress.com)

- Des origines américaines -

L'origine du 1er mai remonte à 1886, aux États-Unis, où plus de 200 000 travailleurs ont obtenu la journée de huit heures après deux ans de revendications syndicales et une manifestation pacifique organisée le 1er mai.

Deux jours plus tard, un défilé à Chicago se termine par la mort de plusieurs grévistes. Le lendemain, une marche de protestation fait plusieurs victimes parmi les forces de l'ordre après l'explosion d'une bombe. Plusieurs syndicalistes militants anarchistes sont arrêtés. Lors du procès, cinq syndicalistes sont condamnés à mort.

Autant d'événements qui ont marqué l'histoire du mouvement ouvrier et ont conduit à l'adoption du 1er mai comme journée internationale des travailleurs.

- Même combat en France -

C’est en 1889, à l’initiative de Jules Guesde et à l’occasion du centenaire de la Révolution française, que le 1er mai est instauré en France comme journée de revendication par l’Internationale ouvrière. Dès l’année suivante, en 1890, les premiers cortèges ouvriers défilent dans les rues pour exiger la mise en place de la journée de travail de huit heures. 

Le 1er mai 1891 à Fourmies, une nouvelle manifestation pacifique tourne au drame. L'armée ouvre le feu sur la foule, tuant neuf personnes, dont deux enfants, et blessant 35 autres. Cet événement tragique a profondément marqué la mémoire collective et renforcé la détermination des travailleurs à lutter pour leurs droits. 

En avril 1919, le Sénat adopte officiellement la journée de travail de huit heures et fait du 1er mai de la même année, un jour chômé. Plus atrd, sous le régime de Vichy, le 1er mai devient un jour férié désigné comme la "Fête du travail et de la concorde sociale". Supprimé à la Libération, il sera rétabli en 1948 comme jour férié, chômé et rémunéré.

Importante en France et aux États-Unis, la Fête du travail est également célébrée en Europe, où elle est un jour chômé dans la plupart des pays. Le 1er mai est également fêté en Afrique du Sud, en Amérique latine et au Japon.

- Une tradition bien ancrée à La Réunion -

À La Réunion, le 1er mai est également une journée de mobilisation importante. Chaque année, des manifestations sont organisées pour défendre l'emploi, le pouvoir d'achat et les acquis sociaux. Par exemple, à Saint-Denis, le traditionnel défilé part généralement du jardin de l'État, descend la rue de Paris et l'avenue de la Victoire, en direction du Barachois et de la préfecture, rassemblant des travailleurs de divers secteurs. Ces manifestations sont l'occasion pour les syndicats de rappeler les enjeux locaux et de revendiquer des politiques publiques plus justes.

 

En 2023, l'intersyndicale réunionnaise organisait des manifestations à Saint-Denis et Saint-Pierre pour protester contre la réforme des retraites. Selon la préfecture, environ 2 200 personnes ont participé aux cortèges, un chiffre supérieur aux mobilisations précédentes. C'était la première fois depuis 1968 que tous les syndicats défilaient unis sur l'île. 

Le 1er mai 2024, les syndicats réunionnais ont défilé à Saint-Denis pour défendre le pouvoir d'achat, l'emploi et les acquis sociaux, tout en exprimant leur solidarité avec les peuples en lutte, notamment en Palestine et en Ukraine. La CFDT a choisi de ne pas participer à la manifestation, préférant organiser un pique-nique au parc du Colosse à Saint-André. 

- Symboles et traditions -

Dès 1890, les manifestants arboraient un triangle rouge à leur boutonnière, symbolisant le partage équitable entre les huit heures de travail, les huit heures de loisir et les huit heures de repos. Ce triangle a ensuite été remplacé par la fleur d'églantine, en mémoire des victimes des événements de Fourmies.

Aujourd'hui, c'est le muguet qui est offert en signe de solidarité et d'espoir. Symbole du printemps et du renouveau, on dit que ce brin porte-bonheur, s'il a 13 clochettes, est particulièrement chanceux.

vg/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

 

 

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1 Commentaires
Basile
Basile
16 heures

600 manifestants dans les rues le 1er mai 2025 :
Conscience de classe des travailleurs reunionnais : proche de zéro !
Le patronat a de beaux jours devant lui !