L'ONU dénonce des atrocités commises contre des civils

Alep, ville martyre où l'humanité a disparu

  • Publié le 14 décembre 2016 à 10:37

La bataille d'Alep touche à sa fin. Et les massacres n'en finissent plus, selon l'Organisation des Nations Unies qui dénonçait ce mardi des " exécutions sommaires " commises contre des civils. Parmi ces derniers, des femmes et des enfants. Un cauchemar éveillé que vivent des centaines de milliers habitants depuis maintenant des années. Et avec l'offensive lancée le 15 novembre 2016 par le régime syrien, la Russie et leurs alliées contre la Rébellion, les atrocités se sont multipliées. 300 000 personnes ont déjà été massacrées dans l'indifférence de fait du reste du monde. Dans la nuit de mardi à mercredi un cessez-le-feu a été conclu entre le régime et la Rébellion. Il devrait permettre l'évacuation des civils et des rebelles

Alors qu’Alep est sur le point de tomber totalement aux mains du régime syrien, l’ONU rapporte des atrocités commises contre des civils. Si la bataille touche à sa fin, ce conflit a donc déjà fait plus de 300 000 morts, déplacé au moins la moitié de la population et plongé le reste des vivants dans l'enfer d'une guerre sans merci.

Avec l’offensive aérienne et terrestre lancée par la Syrie et la Russie le 15 novembre dernier contre la Rébellion au régime syrien de Bachir El Assad, les attaques se sont multipliées et les habitants ont été encore davantage plongés dans la terreur, dans l'horreur racontée par quelques journalistes encore sur place. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (ODSH), environ 130 000 habitants d’Alep-Est ont fui depuis le début de l’offensive.

Ce mardi 13 décembre, l’ONU a communiqué sur des exécutions sommaires commises par les forces progouvernementales "probablement au cours des dernières 48 heures". Selon le haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, des informations leur sont notamment parvenues sur le meurtre de 82 civils dont 11 femmes et 13 enfants dans un quartier de la ville martyre.

Pour le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, "de nombreuses allégations d’exactions commises par les forces favorables au régime de Bachar Al-Assad" leur sont parvenues. "Assassinats de sang-froid de familles entières au motif qu’elles seraient réputées proches de l’opposition ; exécutions sommaires, notamment de femmes et d’enfants ; personnes brûlées vives dans leurs maisons ; poursuite du ciblage systématique des hôpitaux, de leur personnel et de leurs patients" a t-il énuméré dans un communiqué. Pour cette jeune syrienne qui poste régulièrement des appels à l’aide su rson compte Twitter, Alep fait face à un "génocide".

 

 

Le régime syrien utiliserait tous les moyens, y compris des armes chimiques. On y retrouve notamment le Napalm, de l'essence gélifiée aux effets dévastateurs. Le corps de ce petit garçon en est recouvert. (Attention, les images peuvent choquer)

 

 

 

- Pour les plus petits, l’insoutenable est devenu la norme -

Dans le quartier d’Al-Machard, toujours sous contrôle rebelle, des témoignages affirment que de nombreux civils dorment dans la rue, faute d’un endroit où s’abriter. Femmes et enfants ont faim et s’entassent les uns sur les autres. Les familles manquent de nourriture, d’eau et de médicaments… Pour les plus petits, l’insoutenable est devenu la norme.

Dans le même temps, trois députés français en route pour Alep ont été refoulés à la frontière turque. Cécile Duflot, Hervé Mariton ainsi que Patrick Mennuci souhaitaient attirer l’attention sur la nécessité d’une aide humanitaire pour la ville syrienne.

En début de semaine, l’avancée des forces syriennes et de leurs alliés s’est accélérée sous des bombardements continus. Simultanément, l’État Islamique consolidait son retour à Palmyre. Partout, c’est le même désespoir et la même panique. Et l’humanité n’en finit plus de mourir à petit feu.

Nombreux sont les habitants postant des messages d'adieu sur les réseaux sociaux. Assiégés de toute part, ils appellent au secours. Leurs cris résonnent dans un monde sourd à leur détresse. Le poids de cette indifférence - de cette impuissance, diront certains Etats pour se donner bonne conscience -, est toujours plus lourd.

Et pendant ce temps, entre ces vidéos de corps déchiquetés et de bâtiment en flammes, des scènes de liesse chez les partisans du régime sont diffusées. Car la rébellion vit très certainement ses tous derniers instants. L'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine a annoncé mardi soir que les combats avaient cessé à Alep-Est après le début d'une opération d'évacuation des combattants rebelles. Les combattants rebelles "ont commencé à partir et à la suite de cela les opérations militaires ont cessé", a-t-il déclaré à des journalistes. Un cessez-le-feu a été conclu et "les combats autour d'Alep-Est sont terminés."

Reste à savoir pour combien de temps...

www.ipreunion.com

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2 Commentaires
gemijuco
gemijuco
7 ans

C'est effroyable, et pas pensable de nos jours ; comment certains peuvent-ils faire souffrir des personnes comme cela, et dormir sans cauchemar ??? Pourquoi depuis si longtemps, personne ne soit arrivé à faire cesser cette monstruosité. Pauvres civils, et pauvres gamins, ils ne sont pour rien dans tout cela, mais subissent des horreurs. RIEN NE PEUT DONC ARRETER CETTE GUERRE ?

bayoune
bayoune
7 ans

merci à Pierre Le Corf de donner une situation un peu plus exacte de toute la presse occidentale. Votre témoignage est une part de vérité qu'on ne trouve pas partout.