Chiens errants, chiens divagants, meutes, attaques de troupeau. Ce fléau n'est malheureusement que trop bien connu à La Réunion. Depuis des années associations et collectivités alertent l'État sur la situation. Pourtant… rien ne semble avoir changé. Face à cette problématique, l'ensemble de La Réunion est concernée et surtout devrait se sentir concernée puisque dans la majorité des cas, les animaux qui errent ont (ou ont eu) un propriétaire négligeant
Ce mardi 2 mai 2023, Karine Lebon, députée, a interpellé le ministre des Outre-mer sur la question de l'errance animale à La Réunion. "En 2020, la préfecture de La Réunion a recensé plus de 73.000 chiens de rue. Pour survivre, ceux-ci forment des meutes et s’en prennent aux exploitations agricoles, au plus grand malheur des éleveurs qui pâtissent de coûts financiers et moraux."
???? Ce mardi 2 mai, j’ai interrogé le Ministre des Outre-mer sur l’errance animale à la Réunion et l’augmentation des tarifs pour le transport des animaux de compagnie
— Karine Lebon (@KarineLebon) May 3, 2023
Retrouvez mon intervention ci-dessous : ????
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L'élue fustige également l'augmentation des tarifs des compagnies aériennes pour les animaux. Un fait qui risque d'augmenter encore plus le nombre d'abandons à La Réunion, alors que les vacances scolaires approchent. Une période où, selon la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et des forêts de La Réunion (DAAF), 80% des abandons sont réalisés.
- Des chiens divagants, mais pas forcément sans propriétaire -
Malheureusement, encore une fois, le problème reste le comportement des propriétaires. Des propriétaires de compagnons à quatre pattes qui, pour certains, sont peu enclins à dépenser de l'argent pour leur toutou. "Il faut éduquer les gens", lance Emmanuelle Espérance, responsable du service réduction des déchets et errance animale.
Des chiens livrés à eux-mêmes qui attaquent les troupeaux. "C'est là le problème", indique Eddy Turby. "Le chien se promène soit tôt le matin, soit tard le soir, il divague puis rentre chez lui, difficile donc de l'identifier."
Si toutefois les agents arrivent à capturer l'animal errant (sans savoir s'il appartient à quelqu'un), il ira en direction de la fourrière. "Là on vérifie s'il est identifié", indique Eddy Turby. Malheureusement là encore, trop peu d'animaux le sont. Et même s'il l'est, parfois, les informations de la puce ne sont pas bonnes et renvoient vers d'anciennes coordonnées.
Une non-identification qui, faute de retrouver le propriétaire, laisse peu de chances à l'animal de pouvoir rester en vie. Hélas, encore "trop peu de gens font la démarche de retrouver leur chien", souligne, désabusé, Eddy Turby.
Pour que les gens se rendent bien compte. Un animal capturé en fourrière peut rester de 8 à 10 jours environ dans l'attente d'être identifié ou recherché par son propriétaire. Passé ce délai, l'animal devient la propriété de la fourrière, comme cela est prévu par le code rural.
S'il est identifié, il sera remis à son propriétaire, en échange du paiement des frais de capture et de garde. Encore faut-il que le propriétaire en veuille encore. Passé ce délai, l'animal est euthanasié.
La société propose pourtant de céder gracieusement les animaux en direction des associations. Mais "faute de place dans les associations et dans nos fourrières qui comptent seulement une quarantaine de places, de trop nombreux animaux sont euthanasiés", déplore le responsable de la Semrre.
Un responsable outré par le comportement irresponsable de certaines personnes. "Le premier réflexe avant même d'avoir un animal, c'est de savoir si on est en mesure de s'en occuper et contrôler la reproduction en le faisant stériliser."
- Des chiens qui déciment des cheptels -
Ces animaux qui errent ou divaguent, déciment les troupeaux et volailles d'éleveurs. Il y a quelques semaines de cela, les Jeunes agriculteurs de La Réunion ont d'ailleurs adressé un courrier en direction des collectivités et autorités de la région pour alerter sur la situation.
"Impuissants, ils voient leurs troupeaux diminuer, entrainant un préjudice moral et financier. Nous demandons à ce que les autorités prennent pleinement conscience de la problématique des chiens errants et divagants sur l'île", note le syndicat agricole.
L'une des dernières en date ayant eu lieu dans l'ouest, où un éleveur a vu les cabris nains de sa ferme pédagogique décimés par des attaques de chien.
Face à ces attaques, les Jeunes agriculteurs demandent la mise en place d'un plan de lutte avec des actions concrètes.
Les JA demandent également un fonds d'indemnisation spécifique pour les éleveurs ayant subi des pertes et un fond dédié à la protection des exploitations.
Pour aider ces agriculteurs, le Département intervient à son niveau. "Le Département intervient pour soutenir les établissements publics dans leur financement, les accompagner pour du matériel et gérer au mieux les soucis d'errance animale", annonce Guillaume Charlat, directeur de l'agriculture et de l'eau au conseil départemental.
"On intervient au côté des agriculteurs (déclarés) pour financer des dispositifs de protection tels que des clôtures", ajoute Guillaume Charlat.
En ce qui concerne les attaques, il n'y a pas d'aide financière pris en charge. Toutefois, l'État planche actuellement sur une stratégie à mettre en place pour lutter contre ce fléau qui impacte le quotidien des Réunionnais.
- Face aux chiens errants, les collectivités peinent à capturer -
Chiens errants ou divagant… Ce fléau ne se limite pas seulement aux exploitations agricoles. Si aucun plan acté et écrit n'est encore à l'ordre du jour, les collectivités mettent déjà en place des dispositifs.
Au TCO, lorsque se passent des attaques de chiens errants, "dès lors que l'on est au courant, la fourrière intervient sur les lieux pour tenter de capturer les animaux mis en cause", indique Emmanuelle Espérance, responsable du service réduction des déchets et errance animale.
Eddy Turby, responsable d'activité environnement animalier à la Société d'économie mixte Réunion recyclage environnement (Semrre) qui gère plusieurs fourrières de l'île, lui, "met en place des rondes aux abords des exploitations concernées par les attaques". "Après c'est compliqué de rester car les animaux ne sont pas forcément présents."
Toutefois, les chiens – après avoir eu ce qu'ils voulaient – ne restent pas bien longtemps sur place. Le TCO met donc à disposition des cages pièges à destination des agriculteurs. "Si on voit que cela ne fonctionne pas, on fait des opérations de nuit."
Pour 2023, la collectivité de l'ouest vise d'ailleurs "à renforcer son parc de pièges". Le TCO n'est pas la seule collectivité à mettre à disposition des cages. La Société d'économie mixte Réunion recyclage environnement (Semrre) qui gère plusieurs fourrières de l'île met à disposition des professionnels agricoles des cages trappe, un dispositif qui permet de récupérer l'animal sans le blesser.
Le TCO précise également "qu'avec la Chambre d'agriculture, on va essayer de faire un recensement des sites exposés".
La collectivité rappelle d'ailleurs qu'en cas de chien errant aperçu sur le territoire, la personne peut contacter le : 0 800 605 605 ou appeler la police municipale. En 2022, le nombre de captures en fourrière a été de 1.900 et plus de 2.500 cadavres de chiens.
Sur le territoire de la Casud, en 2022, 632 animaux (8 chats et 33 chiens) ont été capturés, une diminution de plus de 23 % par rapport à l'année précédente. Pour 2023, 40 chiens ont déjà été capturés sur le secteur allant de Piton Hyacinthe à l'horloge du Bois Court.
Dans le Territoire de la côte ouest, comme dans plusieurs autres collectivités, des campagnes de stérilisation sont lancées. Le TCO a d'ailleurs ouvert la stérilisation gratuite aux personnes imposables à faible quota.
Au niveau de la Casud, "des campagnes de stérilisation sont organisées tous les ans sur notre territoire". "Pour cette année elle a démarré le 13 mars. À ce jour, plus de 200 interventions ont déjà été effectuées. La collectivité a multiplié par 10 le montant alloué à cette campagne depuis 2016."
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
l'obligation de tatouage permettrait de retracer les propriétaires
Et les cyclistes!!!! Régulièrement attaquée par des chiens en liberté !!!!
L'orthographe !