Cyril Técher a été placé en détention provisoire pour le meurtre de Marie Céline, dite " Tatiana ", Mamode, dont le corps a été découvert le 1er juillet 2002 à la Plaine des palmistes. Treize ans plus tard, l'auteur explique les raisons de son geste (Photo : Le procureur de la République, Eric Tuffery et Tatiana Mamode en médaillon)
Suite à des investigations infructueuses, une ordonnance de non lieu a été rendue en 2007, par un juge d’instruction, cependant fin 2014, " trois événements se sont produits qui ont fini par nous permettre d’identifier l’auteur présumé des faits ", a expliqué le procureur de la République, Eric Tuffery, ce jeudi 21 mai 2015 lors d’un point presse.
Dans un premier temps, " une personne a contacté les gendarmes en indiquant qu’elle avait pu apprendre qu’un individu dont elle avait donné le nom pouvait être impliqué dans le meurtre de Madame Mamode ". Ce nouvel élément justifie une information auprès du Parquet pour voir " comment exploiter ces éléments ".
Parallèlement, le département des sciences du comportement de la gendarmerie se rend l’an dernier là où le corps a été découvert, et à partir des actes de l’enquête " dresse une sorte de portrait psychologique des auteurs ou de l’auteur présumé des faits. " Leur rapport révèle des " points été extrêmement intéressants ".
Ces éléments incitent la réouverture de l’information judiciaire, relançant les investigations pour essayer d’identifier le ou les auteurs du meurtre de Tatiana Mamode. Au moment, où un juge d’instruction est saisi, " un individu a commis une infraction qui justifiait qu’il fasse l’objet d’un prélèvement pour alimentation du FNAEG " (Fichier national des empreintes génétiques).
L’ADN de cet individu, condamné pour des faits de violence aggravée, est " apparu en parfaite concordance avec l’ADN qui avait été découvert sur la victime et sur une des cordelettes qui avaient été utilisé pour la ligoter ", a indiqué le procureur.
L’individu, qui n’est autre que Cyril Técher, est placé en garde à vue, ce lundi, où il va " très rapidement reconnaître qu’il était l’auteur des faits ".
Le procureur relate alors les dires de l’auteur " expliquant qu’il avait rencontré la victime, alors qu’elle était à côté d’un abri bus, vers le Tampon je crois, qu’il lui avait proposé de la ramener chez elle. Ils auraient alors sympathiser dans sa voiture, il lui aurait proposé de la ramener chez lui où ils auraient eu un ou plusieurs rapports sexuels ".
" Et après le dernier rapport sexuel, la victime aurait vu quelques euros sur un meuble, et elle aurait dit à l’auteur, donne moi cet argent, ce que l’auteur aurait refusé, et elle l’aurait menacé de le dénoncer pour usage de zamal, voire dixit toujours M. Techer, de déposer plainte pour viol ".
Suite à cela, " il se serait mis, à l’aide d’un marteau et d’un couteau, à lui asséner un nombre très important de coups, qui aurait été pour quelque uns d’entre eux, mortels rapidement ".
" A la suite de cela, il veut se débarrasser du corps, il le ligote, le met dans sa voiture. Il quitte son domicile à la recherche d’un endroit où il pensait pouvoir se débarrasser du corps en toute tranquillité. C’est à ce moment qu’il prend la route de la Plaine des Palmistes où il abandonne le corps, qui sera retrouvé quelques heures après par les gendarmes. "
Eric Tuffery précise que les aveux de Cyril Técher étaient " précis, même dans le détail, il n’a pas pu s’expliquer complément ", toutefois " il a déjà apporté beaucoup d’éléments qui ne pouvaient être connu que de l’auteur " du crime.
Après avoir " repassé les mêmes aveux devant le juge d’instruction ", il a été mis en examen pour " le meurtre sur la personne de Madame Mamode. "
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