Crise agricole après Garance (actualisé)

Satisfaits des échanges avec le Département, les agriculteurs attendent des réponses de l'État

  • Publié le 24 mars 2025 à 15:28
  • Actualisé le 24 mars 2025 à 16:22
agriculteur conseil départemental

Trois semaines après le passage du cyclone Garance, les agriculteurs réunionnais sont toujours dans l’attente d’un soutien concret. Ce lundi 24 mars 2025, plusieurs associations agricoles rencontrent les élus du Conseil départemental pour obtenir des clarifications sur les aides promises. (Photo : sly/www.imazpress.com)

À l'issue de leur rencontre avec le Conseil départemental, les agriculteurs se disent satisfaits des échanges. "On a eu des explications quant au fléchage des 15 millions", se réjouit Jean-Michel Moutama, président de la CGPER. En avril prochain, une nouvelle aide - mobilisant cette fois les fonds FEADER - devrait être votée en commission permanente du Département. 

Dans un communiqué, le Conseil départemental a fait savoir qu'une prochaine réunion sera organisée, à l'initiative des syndicats agricoles, entre le Département, l’État et les représentants du monde agricole. Elle visera à faire le point sur l’avancement des dispositifs, notamment ceux de l'État, et poursuivre la concertation sur ce sujet important pour l'agriculture réunionnaise.

"Le Département accompagne bien la profession mais on attend toujours une réaction des services de l'État, notamment la reconnaissance de la calamité agricole", explique Jean-Michel Moutama. Les agriculteurs péi espèrent obtenir des solutions concrètes cette semaine. Ils feront ensuite le point et décideront d'une éventuelle mobilisation, en cas d'absence de réponse de la part de l'État.

Le cyclone Garance, qui a frappé La Réunion le 28 février, a laissé le secteur agricole dans une situation critique. Ce lundi, plusieurs associations d’agriculteurs, dont la FDSEA, les Jeunes Agriculteurs (JA) et la CGPER, sont réunies au Conseil départemental pour demander des mesures rapides et adaptées face à l’ampleur des dégâts.

Sarah Salah-Aly, présidente de la commission des agricultrices à la FDSEA, dénonce la lenteur des procédures d’indemnisation : "La première des choses, c’est que le département réagisse par rapport à Belal. Cela fait un an qu’on n’est toujours pas indemnisé. Garance, on va attendre combien de temps ? Moi je suis dans la canne, tout est à terre."

Si les démarches de demande d’aide ont été simplifiées, le traitement des dossiers reste trop long selon elle :" On a besoin que les fonds soient activés d’urgence. Les demandes sont plus simples mais derrière ça coince. Pour le moment on est pacifiste, mais si on n’obtient pas de réponses au plus vite, on peut durcir le mouvement."

Guillaume Sellier, président des Jeunes Agriculteurs de La Réunion, souligne le décalage entre les annonces institutionnelles et la réalité du terrain : "Certaines exploitations sont décimées, il faut repartir de zéro. Les mesures annoncées par l’État et le Département ne sont pas à la hauteur des dégâts subis." Écoutez :

Il insiste sur la nécessité d’avoir une vision claire sur la répartition des aides : "On attend des éclaircissements, davantage de visibilité sur ce qui a été décidé en assemblée plénière. On souhaite savoir comment cela va s’organiser, avec quel fléchage sur les différentes filières. Il faut que cela aille vite. Certains n’ont toujours pas été indemnisés pour Belal en janvier 2024."

- Un décalage dénoncé entre les annonces et la réalité -

Le secteur de la canne, pilier de l’agriculture réunionnaise, reste une priorité : "Aucune filière ne doit être oubliée, notamment la filière canne qui représente une grande partie de notre agriculture."

Un budget de 15 millions d’euros jugé insuffisant Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, questionne la répartition du budget récemment voté par le Département : "La commission permanente du Département a voté un budget de 15 millions d’euros. La chambre d’agriculture a fait une estimation de plus de 160 millions d’euros de dégâts. 15 millions c’est un début, mais vers quelle filière ?"

Il pointe également la complexité des démarches administratives : "On nous demande énormément de documents que les agriculteurs sont souvent dans l’incapacité de fournir parce qu’ils sont depuis trois ou quatre ans en difficulté. Ils ne sont plus à jour avec la CGSS, ni avec leurs impôts. Demander ces attestations, c’est impossible. On écarte beaucoup d’agriculteurs." Regardez:

- Une réponse attendue rapidement -

Pour Moutama, la solution passe par une simplification des procédures : "Il faut envoyer l’argent directement vers les interprofessions. Pour les indépendants, on a une chambre d’agriculture qui peut assurer le relais. Les aides de l’État passent déjà par là, notamment le POSÉI. Il faut alléger cette tracasserie administrative, cela prend trop de temps."

Les agriculteurs espèrent une réponse claire à l’issue de cette rencontre avec le Conseil départemental. La crainte d’un enlisement du processus d’indemnisation reste forte, alors que les exploitations touchées peinent à redémarrer leur activité.

pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Personnel en.soufrrance
Personnel en.soufrrance
6 mois

Faudrait déjà que le département regarde le personnel en souffrance du.cote de st benoit.

Mi di Mi pense
Mi di Mi pense
6 mois

Cause louable

" une simplification des procédures " avec les petits hommes gris en coulisse pas sûr d'arrivée à bon port ...