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Tribunal de Saint-Pierre : l’accusée de l’assassinat de Shana condamnée à 20 ans de réclusion criminelle

  • Publié le 12 septembre 2025 à 14:14
  • Actualisé le 13 septembre 2025 à 06:40
Procès de l’assassinat de Shana : la mineure co-accusée face à la justice à Saint-Pierre

(Actualisé) Ce vendredi 12 septembre 2025, le tribunal de Saint-Pierre a condamné à 20 ans de réclusion criminelle, l’adolescente accusée d’avoir participé avec son compagnon à l’assassinat de Shana, 14 ans, en septembre 2023. La peine est conforme aux réquisitions de la procureure de la République. (Photo : sly/www.imazpress.com)

La journée de ce vendredi a commencé par la fin de l'interrogatoire de la jeune accusée sur sa personnalité suite aux rapports d'expertise présentés ce jeudi ainsi que les témoignages des éducateurs qui ont été en charge de son suivi lorsqu'elle se trouvait en détention provisoire à Domenjod pendant une année. Mais aussi ceux qui sont auprès d'elle dans le centre d'éducation fermé où elle séjourne en métropole.

Il s'agit pour les trois juges comme pour la partie civile et la défense de cerner le profil de la mise en cause aussi bien avant les faits qu'au moment des faits. Mais également où elle en est aujourd'hui près de deux ans après l'innaceptable : sa prise de conscience de la gravité de son geste, ses projets futurs, son état d'esprit général.

- "Tous les familles sont broyées" - 

Tous les parents ont été entendus, ceux de l'accusée, le père et la mère de Shana, ceux du co-accusé au fil du procès. "Tous sont broyés" pose l'un des avocats de la défense, Me Jean-Jacques Morel. La robe noire confie que malgré les tensions, tous les acteurs du procès communient dans une douleur immense. Quant au co-accusé, le conseil décrit "un jeune homme démoniaque fasciné par les séries, le sang, les cadavres qu'on découpent". Sa cliente aurait ainsi été "aspirée".

Si ce constat n'explique pas tout, il donne un éclairage de l'emprise et d'une forme de conditionnement qu'a peut-être subies l'accusée qui pourrait avoir agi par amour et fascination qu'elle éprouvait probablement pour l'autre assassin présumé. "Des éléments psychiatriques que l'on ne peut ignorer dans un dossier de cette gravité" selon le conseil de la meurtière présumée. 

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 - Deux jours d’émotion et de colère -

Depuis mercredi, l’audience s’est déroulée dans un climat pesant. La première journée avait permis d’entendre les parents de Shana confrontés à l’épreuve insoutenable de devoir revivre le drame. Le co-accusé, détenu à Domenjod en attendant son procès devant la cour d’assises des mineurs en novembre prochain, a également été entendu.

Jeudi, c’est au tour de la jeune accusée de prendre la parole. Interrogée sur sa version des faits, elle s’est effondrée et l'audience a été suspendue, ses hurlements résonnants dans la salle des pas perdus. La matinée avait été précédée par une reconstitution 3D du crime. Les rapports du psychologue et du psychiatre ont probablement donné des éléments de compréhension tout comme les témoignages des éducateurs qui l’ont suivie ont ensuite nourri les débats, centrés sur sa personnalité et son parcours.

Ces heures éprouvantes ont ravivé la douleur des proches de Shana, notamment de sa mère, qui n’a pas caché sa colère, reprochant aux parents de l’accusée d’avoir "mis au monde un monstre". Les tensions ont été telles que le procureur de la République, Olivier Clémencon, et le président du tribunal judiciaire ont dû intervenir pour calmer les esprits.

- La parole aux avocats de la partie civile -

Ce vendredi matin, la parole revient aux avocats de la partie civile, Me Julien Barre et Me Catherine Moissonnier. Ils porteront la voix de la famille de Shana et rappelleront au tribunal l’ampleur de la douleur causée par ce crime. Leur objectif : convaincre la juridiction que la jeune accusée doit être reconnue pleinement responsable de ses actes et qu’aucune circonstance ne peut atténuer la gravité du drame.

Après les plaidoiries, la procureure de la République, Carole Pantalacci, représentante de la société, prendra la parole pour ses réquisitions. Son intervention sera l’un des moments les plus attendus de cette journée, puisqu’elle précisera la peine qu’elle estime nécessaire à l’encontre de l’adolescente mise en cause.

- La défense avant le verdict -

Enfin, les avocats de la défense, Me Jean-Jacques Morel et Me Séverine Ferrante, bâtonnière, ont eu la lourde tâche de plaider pour leur cliente. Ils ont tenté d’expliquer le parcours de la jeune fille et de replacer son rôle dans ce dossier où deux mineurs sont mis en cause. Ils ont insisté sur la complexité d’une affaire où une enfant de 15 ans a été tuée par d’autres adolescents, entraînés dans une spirale de violence. Le tribunal s’est ensuite retiré pour délibérer. Il a rendu en fin de journée un verdict conforme aux réquisitions.

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- Shana, 15 ans, tuée dans un guet-apens -

Le 16 septembre 2023, le corps de Shana avait été découvert sans vie dans l’ancienne usine sucrière de Pierrefonds, à Saint-Pierre. La veille, l’adolescente avait quitté son domicile après avoir obtenu la permission de passer la nuit chez une amie rencontrée sur les réseaux sociaux. Elle n’avait plus donné de nouvelles par la suite.

L’enquête du Service territorial de police judiciaire avait rapidement permis d’identifier deux mineurs, une fille de 14 ans et un garçon de 16 ans à l’époque. Ils avaient donné rendez-vous à Shana à un arrêt de bus avant de l’attirer vers le site désaffecté. C’est là qu’elle avait été rouée de coups puis laissée pour morte.

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is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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5 Commentaires
Payet
Payet
3 semaines

La peine de mort ! Voilà ce qu ils méritent tous les 2 .

Œil pour œil . Dent pour dent !

Fanilou
Fanilou
3 semaines

Justice est faite.La société reconnait l'impensable,l'horreur absolue d'une enfant qui a assassiné froidement une autre enfant.
Mes pensées sont pour Shana,nous n'oublierons pas son doux visage, pour ses parents détruits, pour son père d'une dignité et d'un courage admirable, pour cette maman qui a du endurer ces trois jours terribles.

Aubras
Aubras
3 semaines

20 ans de prison requis par le Procureur de la République. La loi pénale devrait être changée. L'âge n'excuse rien. C'est la prison à perpétuité que ces deux jeunes doit être condamnés.
Courage aux parents de la petite Shana qui croyait à la gentillesse humaine où tout est beau !

achtung
achtung
3 semaines

Oui courage à leurs parents qui doivent être d'une certaine manière rongés par la culpabilité : on ne laisse pas une mineur partir rejoindre des étrangers à l'autre bout de l'île sans surveillance!!

Emma
Emma
3 semaines

AVANT CES 20 ANS ELLE SERA DEHORS. C'EST PRISON A VIE POUR CES MEURTRIERS. FAUT ARRÊTER DE TROUVER DES CIRCONSTANCES ATTÉNUANTES. EN PLUS C'ÉTAIT PRÉMÉDITÉ COMME C'EST HORRIBLE.
AUTANT POUR LA FAMILLE DE LA PETITE SHANA QUE POUR LES FAMILLES DES MEURTRIERS. ET LUI LE GARÇON C'EST QUOI SA PEINE?
IL FAUDRAIT LES LETTRE DS DES PRISONS COMME ALCATRAZ