[LIVE] Il est jugé pour l'avoir tuée sur le parking de Jumbo

Didier Nauche ne "voulait pas faire de mal" à Géraldine

  • Publié le 23 avril 2018 à 14:32
  • Actualisé le 23 avril 2018 à 16:08
Meurtre Jumbo Sainte-Marie

Ce lundi 23 avril 2018, la Cour d'assises de La Réunion revient sur l'assassinat de Géraldine Nauche. Une femme de 38 ans qui a trouvé la mort le 21 janvier 2016, sur le parking du Jumbo Score de Sainte-Marie. Accusé d'avoir orchestré son meurtre, son ex-mari, Didier Nauche, devra répondre de ses actes aujourd'hui, et demain devant les jurés et le président de la Cour d'assises. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.

  • [FOLLEMENT AMOUREUX] L’avocat de l’accusé : "Vous étiez follement amoureux de cette femme. Votre cerveau était détruit par la jalousie, fondée ou non. Lorsqu’elle sortait au karaoké, vous ne le supportiez pas, vous aviez peur qu’elle se fasse séduire par d’autres hommes. Vous n’aimiez pas l’infirmier de votre beau-père qui roulait en Porsche et faisait office de gendre idéal. Au 31 décembre, il y a eu une fête de famille à laquelle vous n’avez pas été invité tandis que l’infirmier de votre beau-père, oui. Vous avez vu une photo de lui avec votre femme à qui vous avez demandé des explications. Elle ne vous a pas donné de réponse et vous a quitté le 2 janvier. Dans votre tête vous avez cru qu’elle vous quittait pour lui. Vous avez posé des questions mais les réponses ne venaient pas. Le jour des faits, vous avez surveillé et avez vu que votre femme était à Jumbo. Vous lui avez foncé dessus volontairement mais à ce moment là vous n’étiez plus vous-même. Après vous ne vous souvenez de rien ?"

    L'accusé acquiesce. 

  • [UNE CHOSE ET SON CONTRAIRE] L’avocat général : "Vous dites une chose et son contraire. Vous disiez que vous vouliez parler à votre femme et qu’en même temps, vous étiez en colère". "5 minutes avant, je n’étais pas en colère mais en restant sur le parking je me suis posé des questions. Ça m’a mis en colère" explique l’accusé. 

    "Vous avez eu une dernière discussion téléphonique à 10h24 pendant six minutes avec votre épouse. De quoi avez vous parlé ?" demande l’avocat général. L’accusé : "On a parlé de sa copine". "Vraiment ?", questionne Eric Tuffery, "le problème c’est que vous pensiez qu’elle avait un amant. Vous avez parlé de ça avec elle ?". "Je ne peux pas me rappeler de tout, retenir toutes les conversations" déclare Didier Nauche. "Ce que vous lui avez dit doit être trop en votre défaveur" estime l’avocat général.

  • ["JE NE PENSAIS PLUS À RIEN] "Quand on fonce sur quelqu’un avec un 4X4 c’est pour quoi faire ?" insiste le président. "Je ne sais pas" répond l’accusé. "Et quand vous descendez du véhicule que voulez vous faire ?" demande encore le président. "J’avais le stress. Je ne pensais plus à rien, même pas à mes enfants" déclare Didier Nauche. Le président : "Et quand vous portez des coups de couteau ?". L’accusé : "Je ne sais pas. Je ne me souviens pas. J’ai toujours dit la vérité. Je n’ai jamais dit que c’était un accident".

    Me Anne Sophie Issa Corset, avocate de la partie civile : "Quand vous avez foncé sur Geraldine avec le 4X4, pourquoi vous ne vous êtes pas arrêté ?". "Dans ces moments là, on ne peut pas s’arrêter. On ne pense plus à rien, même pas aux enfants. J’étais en colère. Je ne sais pas pourquoi. Je regrette, je n’arrive pas à comprendre moi même" souffle t-il. 

     

     

  • [L'ARME] Il explique avoir eu un couteau de céramique sur lui ce 21 janvier "pour faire des travaux". "J’étais en retard, j’avais que ce couteau sous la main. La caisse à outils était restée à la maison" se justifie t-il. Il devait faire des travaux de plomberie chez un locataire.

  • [LA VERSION DE L'ACCUSÉ] Dans le box des accusés, Didier Nauche écoute, la tête toujours baissée. L’huissier vient de donner l’arme du crime au président qui la fait passer aux jurés. Il s’agit d’un couteau en céramique avec une lame d’une dizaine de centimètres environ.

    Le président demande à Didier Nauche d’expliquer comment s’est passée cette journée du 21 janvier 2016. "J’ai téléphoné à mon fils, il ne répondait pas. Il m’a dit que Geraldine ne pouvait pas me parler. Je suis sorti, j’ai pris la voiture. Quand j’étais sur le parking, y a pas mal de questions qui me trottaient dans la tête" commence l'accusé. "Quand vous étiez stationné sur le parking de Jumbo, vous avez vu la voiture de votre belle mère. À ce moment là, que vouliez vous ?" demande le président. "Je ne voulais pas lui faire du mal. Je voulais parler avec elle. J’ai des questions qui restaient sans réponse. Mais en restant là, je me suis monté la tête je me suis mis dans une situation où je n’étais plus moi-même" répond Didier Nauche.

    "Personnellement, je suis quelqu’un qui réfléchit plusieurs fois avant de faire quelque chose" ajoute-t-il. 

    "Quelles réponses vous attendiez ?" demande le président. "Le samedi matin, quand j’ai lu les textos sur son téléphone j’ai vu qu’elle avait envoyé un sms par message privé. J’avais aussi des questions concernant une photo prise au nouvel an avec l’infirmier qui s’occupait de son père" répond Didier Nauche d'une voix calme, mais en bafouillant à plusieurs reprises.

  • [REPRISE] L'audience reprend avec le médecin légiste à la barre. Il donne les résultats de l'autopsie réalisée le lendemain au décès. 21 plaies ont été dénombrées : sur les épaules, les deux cervicales, le cuir cheveul et les membres postérieurs.

    Géraldine Nauche est décéde d'une fracture du crâne et de plusieurs hémorragies. Trois plaies sont à l'origine du décès : une au cuir chevelu et deux au milieu de la thyroïde. Dix coups de couteau auraient été portés au total. "Il y avait beaucoup de sang sur place" se souvient le médecin. "Si quelqu’un avait voulu la tuer il ne se serait pas pris autrement?" demande le président. "Il est difficile de répondre à cette question" déclare le médecin. "Si elle avait été simplement percutée par la voiture aurait elle eu des chances de survie ?" questionne Me Catherine Moissonier avocate de la partie civile. "Les lésions étaient importantes" répond le médecin légiste. 

  • [LA DÉFENSE] L'avocat de Didier Nauche, le bâtonnier Georges André Horau, revient sur la première matinée du procès.

     

     

  • [PAUSE] L'audience est suspendue jusqu'à 14 heures.

  • ["TOUT EST POSSIBLE"] "Géraldine avait elle peur de son mari ?" demande l’avocate de la partie civile. "Dans son dernier message le 21 janvier au matin Geraldine m’a écrit : avec Didier tout est possible" répond la meilleure amie.  

  • [RELATIONS FILIALES] Nouvelle témoin, la petite amie du fils de Géraldine et Didier Nauche. 'Pouvez vous nous parler des relations entre Géraldine et ses deux fils ?' demande l’avocate de la partie civile. La jeune femme est en pleurs : "Je l’aimais beaucoup. C’était comme ma maman aussi. Ses fils, c’était tout pour elle".

    "Didier Nauche etait il un mauvais papa ?" demande l’avocat de la défense à la jeune femme. "J’ai toujours apprécié Didier. Il aurait tout fait pour ses enfants" affirme t-elle.

  • [TÉMOIGNAGE] La meilleure amie de la victime est sortie de la salle des témoins. Géraldine Nauche était assistante d’education à l’école et elle était professeure des écoles : "Elle me faisait part de sa grande détresse disait que son mari la considérait comme un meuble. Elle nous a raconté qu’elle s’était déjà séparée une première fois de Monsieur Nauche. Il y avait eu des menaces de la part de Monsieur. Elle vivait très mal le silence de son mari. Elle semblait enfermée dans une tristesse". 

    L'accusé tente de lui couper la parole, mais le président de la cour lui rappelle qu'il ne doit pas interrompre l'audience. "Vous avez rencontré Monsieur Nauche peu de temps avant les faits. Comment ça s’est passé ?" demande le président au témoin. "La séparation entre Monsieur et Madame Nauche datait d’il y a quelques jours. Je suis passée voir Géraldine qui m’a demandé de rester dîner avec elle et ses deux garçons. On a entendu 4X4 de Monsieur Nauche arriver. Les garçons sont sortis le saluer et M. Nauche a fait irruption dans la maison de Géraldine. Il m’a demandé pourquoi je n’avais pas répondu à un message. Le ton est monté, il m’a dit qu’il connaissait ou j’habitais. Il m’a menacée. Pour la première fois j’ai vraiment eu peur pour moi" explique-t-elle très émue.

  • [AMANT ?] Nouveau témoin à la barre : l'infirmier libéral qui s'occupait régulièrement du père de la victime. Il s'agit de l'homme que l'accusé considérait comme étant l'amant de sa femme. "M. Nauche avait imaginé que vous étiez l’amant de sa femme. Avez vous pu avoir des relations avec elle?" demande le président de la cour. "Non" répond le témoin âgé d’une trentaine d’années qui affirme n’avoir jamais eu le numéro de téléphone de Géraldine Nauche.

  • [LA DÉFENSE] L'avocat de la défense : 'Parmi tous les témoins entendus, l’un a expliqué qu’ils avaient entendu le véhicule de Monsieur Nauche klaxonner. On ne klaxonne pas quelqu’un qu’on a envie d’écraser !".

  • [LE POINT] L'avocat général est le procureur de Saint-Denis, Éric Tuffery. L'accusé est défendu par le batônnier Georges-André Hoarau tandis que la partie civile est représentée par Me Catherine Moissonier et Me Anne-Sophie Issa Corset.

  • [IL A ACCÉLÉRÉ] Sur le parking du Jumbo Score, "des témoins disent que M. Nauche aurait attendu de voir sa femme et sa belle mère pour accélérer en leur direction" rappelle le directeur d’enquête.

  • [LES FAITS] "On a bien le sentiment que, le jour des faits, M. Nauche a tout fait pour trouver sa compagne. A plusieurs reprises, il est venu stationner à proximité de sa belle mère" déclare le président de la cour d’assises.

  • [ACTE "RÉFLÉCHI"] Le directeur d'enquête est toujours à la barre : "Les faits ont été commis à 16h30. Pour nous, enquêteurs, au vu des éléments, l'acte semble réfléchi et prémédité".

  • [VIOLENCES] L'accusé avait, dans la nuit du 3 au 4 janvier 2016, - soit trois semaines avant le meurtre - agressé sa compagne en faisant mine de l'étrangler. Géraldine Nauche a déclaré avoir été souvent victime de violences de la part de son époux. 

  • [SUR L'ENQUÊTE] Le directeur d'enquête est à la barre. Il explique que les époux Nauche étaient séparés depuis le mois de décembre 2015. Lors de ses auditions, Didier Nauche a expliqué être persuadé que sa femme entrentait une relation extra-conjugale.

    La victime a été poignardée à l'aide d'un couteau en céramique.

  • [DU MONDE] Pour ce premier jour de procès, la salle d'audience est pleine. L'accusé est dans le box, tête baissée. L'audience, présidée par Jean-Pierre Szysz, a commencé à 8h30 ce matin.

À propos

Les faits se sont déroulés le 21 janvier 2016, en plein après-midi, peu avant 17h : Géraldine Nauche a été percutée par un véhiculé puis égorgée par un homme sur le parking du Jumbo Score de Sainte-Marie, à 100 mètres de l'entrée, alors qu'elle était accompagnée de sa mère. Malgré l'arrivée des secours, elle est décédée en quelques minutes.

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Pendant ce temps, son ex-mari Didier Nauche, a pris la fuite. Il s'est ensuite rendu de lui-même à la gendarmerie. Ce lundi et mardi, plus de deux ans après son arrestation, cet homme de 44 ans va devoir expliquer son geste. Durant sa garde à vue, il avait tout avoué.

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