Environnement

En mer, sur le littoral, en montagne ou en forêts… les espaces naturels protégés sont sous contrôle

  • Publié le 21 septembre 2024 à 15:12

Durant les vacances scolaires, du 15 juillet au 1er septembre 2024, l'Office français de la biodiversité (OFB) de La Réunion a mené une vaste campagne de contrôles des espaces naturels protégés. Une campagne nationale destinée à sensibiliser au respect de l'environnement. Si dans l'ensemble de la France, 14.700 contrôles ont été menés, les agents de l'OFB ont relevé 294 infractions dont 24 délits. Sur notre île, ce sont 14 opérations de contrôles qui ont été menées (Photo www.imazpress.com)

À La Réunion, entre mer et montagne, les espaces naturels attirent locaux comme touristes de passage. Une fréquentation parfois au détriment de l'environnement. Raison pour laquelle l'Office réunionnais de la biodiversité a souhaité mener des contrôles.

Sur le département, 14 opérations de contrôles ont été menées par "des agents de l'OFB, le parc national ou encore la gendarmerie", explique Aurélien Landelle, chef de service à l'Office réunionnaise de la biodiversité. Des contrôles qui ont permis de déceler huit infractions, "uniquement des contraventions", précise-t-il.

"Les parquets, à qui sont transmissent nos procédures, savent adapter la réponse pénale en fonction du profil des mis en cause et de l'impact réel du comportement incriminé. Les procureurs peuvent alors décider d'une alternative aux poursuites ou d'un montant d'amende adéquat."

À noter qu'une contravention de 5ème classe peut s'élever à 1.500 euros maximum.

Plus largement que cette opération nationale initiée par l'OFB, il convient de préciser que d'autres acteurs sont amenés à régulièrement contrôler le respect des règles environnementales dans les espaces protégés : ONF, Réserve marine, gendarmerie maritime, Direction de la mer...

Comme ce fut le cas le 12 septembre 2024 où, les militaires de la gendarmerie de La Possession et une équipe de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) ont réalisé une mission commune au sein du cirque de Mafate, dans le secteur du lieu-dit "La Plaque".

Divers dommages causés à l’environnement ont été constatés au sein du parc national, notamment une construction illicite et un captation illégale d’eau. Des enquêtes sont ouvertes.

- Baleine, réserve marine et forêt sous surveillance -

"Pour cette période, nos contrôles ont principalement porté sur le respect de la quiétude des baleines et sur la réglementation de la réserve marine", souligne Aurélien Landelle.

"Le but était de faire de la prévention et de la sensibilisation aux enjeux environnementaux et enfin verbaliser les comportements trop problématiques."

Il faut savoir qu'en cette période de l'année où les baleines voyagent le long de notre île, nombreux sont les navires à s'agglutiner autour des géantes des mers pour les admirer. Si une règlementation stricte a été mise en place ces dernières années, certains plaisanciers - professionnels ou non - ont la mauvaise habitude d'outrepasser cette dernière. Les personnes mises en cause s’exposent à de fortes amendes et à la suspension ou au retrait de leur permis de conduire les navires.

Des comportements irrespectueux de la part de navires de plaisanciers, de loisirs, au détriment des cétacés.

Le préfet de La Réunion rappelle "la chance que nous avons à La Réunion de pouvoir profiter de ce spectacle. Si nous voulons continuer d'en être témoins, il est essentiel de rappeler les règles d'observation et de mise à l'eau qui sont les mêmes pour tous : professionnels comme plaisanciers, et doivent se faire dans le respect de la sécurité et de la quiétude de ces animaux".

"Il faut trouver un compromis sans que nous y perdions tous et sans mettre plus de pression sur les baleines alors qu'elles sont déjà soumises au réchauffement climatique car sinon on sera tous perdants", évoquait Jean-Marc Gancille de l'association Globice.

Lors d'une sortie bateau, le préfet avait déclaré : "À la fin de la saison, on constatera si on doit changer les règles, peut-être les durcir si on remarque qu'on met en danger les baleines".

Lire aussi - Pour laisser les baleines nager en paix, un durcissement de la réglementation n'est pas exclu

En attendant, il est très important de respecter l'arrêté préfectoral.

L’arrêté préfectoral du 7 juillet 2021 (n°2021-1306) comporte des règles précises de distance, de vitesse d’approche, de jauge de fréquentation et d’horaires d’observation.

Lire aussi - Trop de bateaux et peu de baleines : plusieurs centres de plongée arrêtent leurs sorties cétacés

Les autres infractions les plus fréquentes retrouvées à La Réunion, sont les pêches en eau douce illégale dans les zones interdites, en dehors des zones autorisées ou avec un permis non valable ou encore les campings dans des zones protégées.

- Au coeur de ses espaces, des espèces protégées -

Il faut savoir qu'à La Réunion, "les espaces protégés ont par nature une réglementation propre qui vise à concilier la fréquentation et les usages avec les enjeux de préservation de notre nature".

"Ces espaces sont des vitrines et des réservoirs de biodiversité qui nous rendent des services écosystémiques. Les tournées de surveillance que nous, ou d'autres acteurs, pouvons faire sont nécessaires", explique Aurélien Landelle.

À La Réunion, même s’ils ne couvrent pas l’ensemble des habitats naturels à enjeu, ils couvrent près de 43 % du territoire.

Des espaces qui regorgent d'une biodiversité exceptionnelle en termes d’espèces et d’habitats naturels. Sauf que cette biodiversité est aujourd’hui, lourdement impactée par les modifications des conditions environnementales.

Sur terre : pour la flore, la fragmentation des milieux naturels continue par la progression d’espèces invasives toujours plus nombreuses.

Lire aussi - Lutte contre les espèces invasives : un nouveau site pour signaler les envahisseurs

Lire aussi - En vacances ou en randonnées... protégez La Réunion contre les espèces invasives

En mer : près d’un tiers des espèces du récif de La Réunion était déjà considéré comme menacé ou vulnérable en 2009. Cet écosystème continue de se dégrader avec des taux de recouvrement en corail qui sont passés en moyenne de 49 % en 2000 à 34 % en 2018. Il constitue pourtant la protection naturelle la plus efficace contre l’érosion littorale.

Lire aussi - Coraux à La Réunion : agir avant qu’ils ne disparaissent

Lire aussi - À La Réunion, l'érosion rendra (bientôt) les zones côtières inhabitables

En rivière : sur les cours d’eau, outre les impacts du braconnage et des espèces introduites, 60 obstacles anthropiques ont été identifiés sur les 13 rivières pérennes de l’île (seuils, prises d’eau, radiers...).

- Faire prendre conscience de la nécessité de protéger la nature -

"Il est indispensable que l'ensemble de la population s'approprie ce patrimoine naturel comme un bien commun à respecter. De nombreuses associations ou collectivités mènent des actions de sensibilisation pour un public varié dès le plus jeune âge", ajoute le chef de service de l'OFB.

Si les Réunionnais et touristes ne prennent pas suffisamment conscience des risques qu'ils font peser sur les espaces naturels protégés, "dans un contexte mondial d'effondrement de la biodiversité, il est important d'être vigilant sur la préservation de nos espaces protégés".

"Les équilibres sont souvent fragiles et les pressions externes, tel que le réchauffement climatique complexifie encore les choses. Un comportement respectueux des règles quand nous visitons ces espaces et une volonté collective de préservation sont les bases si nous voulons éviter une dégradation de ces milieux naturels et une perte de biodiversité."

La majorité des atteintes à l’eau et à la nature étant commises par négligence ou par mégarde.

L’enjeu de cette campagne était donc d’accompagner la prise de conscience de la population, en montrant qu’il est possible de profiter de la nature tout en prenant soin d’elle.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

guest
3 Commentaires
Alain
Alain
6 mois

Ils savent faire autre chose? Non

Alain
Alain
6 mois

Calédonie

Citoyens vigilants
Citoyens vigilants
6 mois

Ce n’est pas ce que dit la CRC concernant la protection de la biodiversité au sujet ONF gérants et garant de la sauvegarde de nos forêts…!!!