Les "Nuits sans lumière" approchent

Éteindre les éclairages pour sauver les jeunes pétrels de Barau

  • Publié le 7 février 2024 à 09:03
  • Actualisé le 2 avril 2024 à 11:37

La période d'envol des jeunes pétrels de Barau approche, le retour des "Nuits sans lumières" aussi. Ce mardi 6 février 2024, la Seor (société d'études ornithologiques de La Réunion) demande ainsi "à tous les gestionnaires d’éclairages publics, privés et sportifs à entreprendre un maximum d’efforts de réduction des éclairages et d’extinctions du jeudi 4 avril au vendredi 3 mai", afin d'éviter l'échouage massif de ces oiseaux endémiques de l'île menacés d'extinction (Photo rb/www.imazpress.com)

"Pour ce mois d’avril 2024, les conditions lunaires par rapport au pic d’envol des jeunes Pétrels de Barau laissent présager que 580 à 830 individus devraient être retrouvés échoués" s'inquiète la Seor.

La société ornithologique est d'autant plus préoccupée qu'en cas de "non-extinction d’un maximum d’éclairages et de mauvaise météo, la prévision maximale de 830 échouages pourrait cependant être largement dépassée, comme ce fut le cas en 2021 avec 1540 Pétrels échoués en un mois au lieu des 800 attendus"

D'où son appel au renouvellement de l'opération annuelle "Nuits sans lumières" avec l'extinction d'un maximum d'éclairage. Ainsi, "en période "rouge" en début et fin de période d’envol : il convient de limiter le plus possible les éclairages extérieurs et les évènements en soirée. Les éclairages sportifs doivent être éteints autant que possible dès 19h30" souhaite la Seor

En période "noire" du 8 au 25 avril inclus, période la plus critique avec 82 % des échouages attendus, "les efforts d’extinction des éclairages doivent être maximaux et intervenir dès 19h.  il ne doit pas y avoir d’événements en soirée nécessitant des éclairages, extinction impérative des éclairages sportifs à 19h30 au plus tard" détaille la société ornithologique

- "En danger d’extinction" -

Pour rappel, le Pétrel de Barau est une espèce d’oiseau marin endémique de La Réunion, classée "en danger d’extinction" par l'IUCN depuis 2000 et protégée par l’arrêté du 17 février 1989. Sa destruction est donc susceptible d’être sanctionnée de manière importante.

Cette espèce vit en mer tout au long de l’année et revient sur l’île une fois par an pour se reproduire. Pour se faire, ils rejoignent à la nuit tombée leurs colonies situées au niveau du Piton des neiges et du Grand Bénare. La reproduction débute au mois de septembre et se termine en avril.

Les jeunes Pétrels de Barau prennent alors leur envol pour la première fois et tentent de rejoindre l’océan en suivant le reflet de la lune et des étoiles sur l’eau.

Un grand nombre d’entre eux sont alors attirés par les lumières artificielles, et s’échouent au sol d’où ils sont incapables de se renvoler seuls. En l’absence d’une action de sauvetage, ils n’ont alors aucune chance de survie.

En 223, 1.035 jeunes pétrels de Barau ont été pris en charge la Seor. 91% d'entre eux ont pu être sauvés et relâchés. "D'où l'importance pour les Réunionnais comme (et surtout) pour les collectivités, d'accentuer les actions en faveur de la préservation de ces oiseaux endémiques de l'île" avait alors commenté la société ornithologique

Lire aussi - 98% des sauvetages de pétrels réalisés pendant les "Nuits sans lumière"

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Phil
Phil
4 mois

Ici a petite île depuis le cyclone la rue est sans éclairage.cest déjà pour les pétrels ???