Une mission de trois mois

Tromelin : le quotidien pas comme les autres de Claire l'infirmière

  • Publié le 24 janvier 2023 à 08:00
  • Actualisé le 24 janvier 2023 à 16:35

(Photo L'île Tromelin photo RB imazpress)

Elle s’appelle Claire Beguinot, a 27 ans et est infirmière. Mais attention, pas une infirmière en blouse blanche dans un service hospitalier. Claire officie comme infirmière à Tromelin pour trois mois. Une île située à 500 kilomètres de La Réunion, administrée dans le cadre des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). (Photo : Claire Beguinot)

Il y a un peu plus d’un mois, la jeune femme quitte sa blouse blanche d’infirmière en remplacement et en intérim pour embarquer à bord du Marion Dufresne. Sa destination : Tromelin.

Une aventure pour Claire Beguinot, née d’une opportunité. « J’ai vu une annonce pour le poste sur le site des TAAF et j’ai postulé » nous dit-elle. Après avoir envoyé sa lettre de motivation et son CV, l’infirmière « a dû passer des tests médico et psychologiques » pour savoir si elle apte ou non à partir sur ce genre de missions.

Il y a donc un mois de cela, l’aventure a commencé pour elle…

- Trois personnes, seules sur une île -

Claire n’est pas seule à vivre cette aventure folle à 500 km de La Réunion. Deux autres personnes sont avec elle. Il y a un chef de mission logisticien pour toute les petites réparations et aménagements et un agent scientifique chargé de la biodiversité.

En tant qu’infirmière, Claire, fait en sorte « qu’il ne leur arrive rien. Je suis là au cas où il arriverait quelque chose », dit-elle « puisqu’il n’existe pas de service médical ou de rapatriement immédiat ».

En plus de cela, Claire Beguinot forme ses deux collègues toutes les semaines aux gestes de premiers secours. Elle s’occupe également du traitement de l’eau et de l’analyse des cuves.

Pour travailler, la professionnelle de santé n’a rien à envier aux grands cabinets. « Je suis très bien équipée », dit-elle. « Je peux tout faire. » Avant de quitter La Réunion, l’infirmière a d’ailleurs été formée au Chu Sud avec des médecins et internes. « Ils m’ont expliqué comment faire des plâtres et des sutures, des choses que l’on n’est pas amené à faire en tant qu’infirmière à l’hôpital public »

Chaque semaine d’ailleurs, l’équipe doit envoyer son compte rendu aux équipes des TAAF.

Des tâches quotidiennes qui font paraître le temps moins long sur l’île de Tromelin.

L’île se situe à 500 km de La Réunion. Elle fait partie des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Le climat y est tropical. Aucune culture n’est possible, par manque d’eau et en raison des alizés qui soufflent presque toute l’année. La base de Tromelin est desservie par le Marion Dufresne. Mais malgré l’absence d’humain, ce territoire regorge d’une réserve naturelle unique. « Il y a énormément de tortues sur la plage que l’on compte tous les matins mais aussi de nombreux oiseaux. »

- Trois mois coupée du monde -

Être seul, du moins trois, sur une île perdue au milieu de l’Océan Indien peut paraître particulièrement difficile, mais pas pour Claire Beguinot. Chacun se répartit les tâches de la vie quotidienne : ménage, cuisine.

« On a une bonne adaptation, beaucoup de communication avec autres. Être là-bas permet aussi de se remettre en question et de se détacher de l’agitation.

Toutefois, elle le sait, grâce au retour d’expérience de la précédente infirmière, « le premier mois est toujours le plus facile ». « Le premier mois c’est celui de l’excitation, on arrive on prend nos bases. Le deuxième mois c’est plus quotidien, on se lasse et le troisième mois, on connaît la date du retour donc le temps peut paraître long », souligne Claire.

De son expérience dans les TAAF et à son retour fin mars, Claire Beguinot aimerait en faire un livre. De quoi faire rêver et peut-être inspirer de nouvelles vocations.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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