Troisième jour de mobilisation pour les grévistes du secteur hospitalier. Après deux jours devant le CHU Nord, c'est à Saint-Pierre que la mobilisation se poursuit ce lundi 13 novembre 2023. Depuis ce matin, les manifestants procèdent à des distributions de tracts. Un mouvement qui occasionne d'énormes embouteillages sur Saint-Pierre et Terre-Sainte. "Le boulevard Banks est saturé, Grand Bois également", précise le CRGT, qui conseille à ceux qui le peuvent " de passer par un autre secteur" (Photos : DR)
Les grévistes avaient prévenu ce vendredi 10 novembre 2023, "ce lundi on fera des actions surprises". Une décision prise alors que le directeur général de l'ARS a refusé de les rencontrer devant l'ensemble des manifestants.
Les grévistes protestent contre "les grandes difficultés financières du CHU et les conditions de travail dégradées pour les soignants".
"Le but c'est de sensibiliser la population. Leur dire qu'on a des établissements publics en grande difficulté qui sont probablement très mal gérés par leur direction et leur conseil de surveillance. On ne peut plus continuer comme ça" exprime Zohra Givran de la CGTR.
- "C'est pour la population qu'on se bat" -
"La situation est catastrophique", ajoute-t-il. "C'est pour la population qu'on se bat", notait Expedit Lock-Fat de la CFDT.
Pour Frédéric Bâche, secrétaire général de la CGTR CHU, les conditions de soins et de travail sont "désespérantes".
"L'hôpital ne peut plus payer ses fournisseurs (pharmacie, logistique…), les contractuels voient leurs contrats non renouvelés, le personnel soignant doit pallier ce personnel non renouvelé, ils sont rappelés sur leurs repos", a-t-il expliqué lundi. "Ils se fatiguent et certains se mettent en arrêt maladie et c'est l'absentéisme qui malheureusement augmente", a-t-il ajouté.
Au-delà de la situation sociale, c'est aussi l'absence de remplacements qui pèse sur le personnel. "On a un taux d'absentéisme important avec des équipes insuffisantes", a souligné Expedit Lock-Fat.
Pour exemple, "en imagerie on a eu quatre femmes enceintes mais une seule personne a été remplacée. Ça prive l'ensemble des équipes de repos et de congés jusqu'à la fin de l'année", a ajouté David Belda.
"On impose des règles de travail soutenues et on augmente la cadence de travail et cela met en péril la qualité et la continuité des soins"
"Notre niveau d’absentéisme reste trop élevé, et nous essayons de réduire ce dernier, et ne pas dégrader les conditions de travail des équipes, comme la prise en charge de nos patients. C’est un sujet majeur, qui peut entraîner un cercle vicieux fragilisant nos équipes et notre activité, la lutte contre l'absentéisme est ainsi devenue une priorité du CHU" indique de son côté le CHU.
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- Difficultés financières -
Si le CHU est conscient des difficultés financières rencontrées par "à peu près tous les autres CHU de France (31 sur 32 en déficit, sur les 32 CHRU presque 1,3 M€ de déficit attendu en 2023)", ce n’est "pas l’activité du CHU de La Réunion qui est en crise".
"Bien au contraire, dès 2022, le CHU avait retrouvé son activité d’avant covid et en 2023, le CHU accueille encore bien plus de patients qu’en 2022" assure-t-il. "Ce ne sont pas les recrutements qui sont en crise : les personnels (médecins, infirmières, personnels administratifs, logistiques et techniques, etc.) sont présents et pleinement engagés. Ce sont les difficultés financières qui plongent à nouveau le CHU de La Réunion dans une situation de crise."
Et la situation est "aggravée par des problèmes spécifiques liés à notre situation ultramarine et notre rôle d’établissement de recours dans la zone, qui mettent en lumière la fragilité de notre modèle de financement, ses insuffisances et ses contradictions."
CHU de La Réunion en crise : il est urgent d'agir
Face aux difficultés financières, le CHU de La Réunion "a engagé depuis juin 2023 un plan d’efficience pour s’assurer que toutes les recettes sont bien perçues et veiller à ce que chaque euro dépensé le soit le mieux possible". Mais ce plan "ne suffira pas à remédier à la situation" admet-il. "Le CHU de La Réunion a besoin d’un soutien réaffirmé de l’Etat."
"Il y a un déficit annoncé depuis deux années consécutives de près de 50 millions d'euros. Ajouté à cela la dette sociale qui est de 37 millions d'euros", soit près de 80 millions de dettes, c'est la première fois qu'on en est là", alerte cependant Expedit Lock-Fat, secrétaire général de la CFDT Santé.
Pour ce dernier, la situation qui alimente la colère des personnels vient également du fait que "la situation est difficile et on ne sait pas combien de temps cela va durer. On vous dit vous serez aidés mais on n'a aucune visibilité".
"Le Directeur général d’ARS a confirmé la semaine dernière son soutien au CHU. Le temps de la décision appartient au Gouvernement et il faut respecter ce temps" assure le CHU.
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QUELLE EST LA SITUATION DU CHOR ( CENTRE HOSPITALIER OUEST RÉUNION) ?
POURQUOI LE CHU ET NON LE CHOR ?.VOS ARGUMENTS NE TIENNENT PAS ....
Le CHU LORS DE SA CRÉATION (2012) AVAIT 5500 PERSONNELS TOUT CONFONDU, 11 APRÈS ON A DOUBLÉ EN NOMBRE SOIT PLUS DE 11000.
MALGRÉ FUSIONNÉS DE 3 HÔPITAUX EN 1 CHU LES INSTANCES SONT RESTÉS AU MÊME NOMBRE DONC LE NOMBRES DE DÉTACHÉS SYNDICAUX SONT À ANALYSER....LES PROMOTIONS ACCORDÉES ETC, ETC. TOUTES LES CARTES DOIVENT ÊTRE MISES SUR LA TABLE MALGRÉ QUE JE PENSE QUE LE MODE DE FINANCEMENT DES HÔPITAUX PUBLICS, LA T2A...ETC SONT DES VRAIS SUJETS.