[PHOTOS/VIDÉOS] Insalubrité, loyers trop chers…

Beaucoup de mal logés, mais peu mobilisés pour dire "stop" aux bidonvilles modernes

  • Publié le 23 septembre 2023 à 12:58

À La Réunion, depuis des mois même des années, le logement s'enlise dans une crise sociale sans précédent. Difficulté de se loger, immeuble et logements insalubres, "la situation est catastrophique" note Erick Fontaine, président de la Confédération nationale du logement (CNL) à La Réunion. À La Réunion où l'on compte 41.000 demandes de logement e attente, alors que seuls 7.000 logements sociaux sont disponibles. De plus, 123 immeubles de moins de 10 ans sont déclarés indécents… Face à ce constat, la CNL a décidé d'organiser une "marche pour le logement" ce samedi 23 septembre 2023 à Saint-Denis. L'objectif, "dire stop aux bidonvilles modernes", dans une région qu'il qualifie comme "capitale de l'indécence" en matière de logement (Photos : sly/www.imazpress.com)

  • C'est la fin de ce live, merci de nous avoir suivi.

  • Une marche importante et pourtant peu de mobilisation

    Ce samedi, ils sont environ 200 à être mobilisés lors de cette marche pour le logement. Une mobilisation qui paraît très faible alors que 41.000 personnes sont dans l'attente d'un logement.

  • Le député Ratenon sur place

    Le député Jean-Hugues Ratenon et sur place et participe à la marche pour le logement.

  • Bonne ambiance avant le début de la marche

  • Flacourt, l'exemple même de l'indécence

    Parmis les manifestants, ceux de la résidence Flacourt à Sainte-Marie. Un immeuble que l'administrateur de la CNL qualifie de "tour de Pise de La Réunion". "Cet immeuble aujourd'hui, le bailleur attend une expertise", dit-il. Ce qui est certain, "c'est qui doit reverser entre 5 et 6 millions d'euros dans cet immeuble."

    Mais selon la CNL, "il serait plus simple de détruire l'immeuble et de la reconstruire".

  • À l'État de prendre ses responsabilités

    Ce que demande la CNL, c'est que l'État prenne ses responsabilités. "On veut rappeler à l'État sa responsabilité notamment sur les logements sociaux car aujourd'hui on a repéré 122 logements neufs indécents", déplore Erick Fontaine.

    "C'est à l'État de s'assurer du contrôle de la qualité de ces logements et de se saisir de ce problème de dégradation des logements sociaux parce qu'aujourd'hui La Réunion est en train de devenir la capitale française de l'indécence et cela n'est pas tolérable."

  • Les locataires en colère

    "Ils ont anticipé en ayant des logements biodégradables, des logements qui tombent d'eux-mêmes avec des morceaux de béton et des faux plafonds qui tombent et même des immeubles qui penchent", poursuit lance Fontaine, président de la Confédération nationale du logement, avant de déclarer : "on se bat avec les bailleurs sociaux".

  • Insalubrité, loyers trop chers…

    Ce samedi 23 septembre 2023, ils sont plus d'une centaine à être venus dire "stop aux bidonvilles modernes".

    Charges locatives excessives, loyers hors de prix, bâtiments insalubres à la limite du dangereux, allocations inexistantes, manque de logements… Que cela soit dans le privé ou dans le social, dans le neuf ou dans l'ancien, la crise du logement touche (presque) tout le monde.

  • Bonjour à tous, merci de nous retrouver pour ce live en direct de Saint-Denis où a lieu la toute première marche pour le logement.

À propos

Ce samedi, c'est donc du Jardin de l'État à Saint-Denis que la marche pour le logement s'élancera. Rendez-vous est donné dès 9 heures.

"On est sur une situation catastrophique à La Réunion et c'est une crise sociale qui nous touche avec un manque de logement très important", note Erick Fontaine de la CNL. À cela s'ajoute "la gestion problématique de ces logements".

"C'est pour tout ce qui ne fonctionne pas autour du logement que nous faisons cette marche, une première à La Réunion" dit-il. Regardez

Lors de cette marche, seront présents également la CFDT et la CGTR. "Devant le constat fait par la CNL de la situation du logement à la Réunion et qui nous a été exposé par l’un de ses admirateurs, jeudi dernier, la CFDT Réunion se doit de soutenir l’organisation de cette marche du logement du samedi 23 septembre à Saint-Denis", indique Joël Dalleau.

"Nos adhérents (es), les salariés en général, sont pour une grande majorité d'entre eux locataires d’un logement, ils sont également d’une manière ou d’une autre, concernés par la problématique du logement à la Réunion."

"La CGTR s’associe à l’appel à manifester de la CNL (Confédération Nationale du Logement) de La réunion pour dénoncer la situation du logement extrêmement dégradée dans notre île."

"Le manque de logements décents est un mépris envers les familles des travailleurs et toutes les classes populaires. Les prix des loyers explosent, l’insalubrité de beaucoup de logements n’est pas acceptable !

La CGTR dénonce les baisses répétées des constructions de logements depuis plusieurs années par les décideurs politiques.

Les travailleurs du bâtiment de la Réunion ne demandent que de construire les dizaines de milliers de logements nécessaires à la population.

- "L'État doit prendre ses responsabilités" -

Population, habitants excédés sont tous invités à se joindre au mouvement. Un mouvement synonyme de "ras-le-bol des locataires réunionnais".

Ce que demande la CNL, c'est que l'État prenne ses responsabilités. "On veut rappeler à l'État sa responsabilité notamment sur les logements sociaux car aujourd'hui on a repéré 122 logements neufs indécents", déplore Erick Fontaine.

"C'est à l'État de s'assurer du contrôle de la qualité de ces logements et de se saisir de ce problème de dégradation des logements sociaux parce qu'aujourd'hui La Réunion est en train de devenir la capitale française de l'indécence et cela n'est pas tolérable."

La CNL interpelle également les communes de l'île épinglées pour le non-respect des quotas de construction de logements sociaux.

"Est-ce normal qu'il n'y ait que huit communes sur 24 à La Réunion qui respectent le quota de construction des logements sociaux ?", lance-t-il. "Je trouve scandaleux aujourd'hui que les pénalités soient pour les administrés et qui sont les administrés, ce sont des demandeurs de logement" ajoute-t-il.

"L'état doit mettre en place des mesures beaucoup plus fortes pour sanctionner ces communes", poursuit-il. Regardez

Lire aussi - Plan logement : "pas de mesures magiques" et encore moins de "révolution" pour La Réunion

- Insalubrité, loyers trop chers... -

Charges locatives excessives, loyers hors de prix, bâtiments insalubres à la limite du dangereux, allocations inexistantes, manque de logements… Que cela soit dans le privé ou dans le social, dans le neuf ou dans l'ancien, la crise du logement touche (presque) tout le monde.

"Les bailleurs ont anticipé sur le développement durable, ils ont compris qu'il fallait nous faire baigner l'eau du voisin du dessus", dit-il ironiquement.

"Ils ont anticipé en ayant des logements biodégradables, des logements qui tombent d'eux-mêmes avec des morceaux de béton et des faux plafonds qui tombent et même des immeubles qui penchent", poursuit Erick Fontaine avant de déclarer : "on se bat avec les bailleurs sociaux".

L'exemple typique des logements insalubres à La Réunion, est celui de l'immeuble que l'administrateur de la CNL  qualifie de "tour de Pise de La Réunion", l'immeuble Flacourt à Sainte-Marie.

"Cet immeuble aujourd'hui, le bailleur attend une expertise", dit-il. Ce qui est certain, "c'est qui doit reverser entre 5 et 6 millions d'euros dans cet immeuble."

Mais selon la CNL, "il serait plus simple de détruire l'immeuble et de la reconstruire".  Regardez

Le président de la CNL évoque également la situation des séniors et les prix des loyers. "Les séniors n'ont pas de logement et quand ils en ont le prix des loyers est inabordable dans le social."

"Nous sommes mêmes la troisième région de France où le prix du loyer à la surface habitable est le plus élevé."

Pourquoi des immeubles neufs se dégradent ? "Est-ce un problème de matériaux, de compétences, sur le suivi", se questionne Erick Fontaine, demandant à ce qu'une commission d'enquête externe à La Réunion vienne analyser ce qui se passe.

"Les gens qui vivent dans ces logements sont malades, croyez-vous que ce soit ce qu'on veut pour La Réunion", déclare le président de la CNL.

Mais devons-nous craindre le pire ? Pour Erick Fontaine, "j'ai toujours dit, il y aura un jour un drame à La Réunion. On est dans une île et c'est quelque chose de très sérieux. Mais pour moi, les autorités continuent de banaliser cela".

- 40.000 demandes et 18.000 bâtis insalubres -

À La Réunion, 41.000 personnes sont en attente d'un logement.

À cela s'ajoutent des logements disponibles mais insalubres. Sur l'île, il y aurait près de 120 logements de moins de dix ans considérés comme indécents.

Une crise immobilière à La Réunion des publics précaires qui s'explique par la baisse de 38% de la production des logements sociaux en un an avec 1.361 logements livrés en 2022, ce qui représente le plus faible niveau des cinq dernières années.

À La Réunion également, près de 18.000 bâtis ont été identifiés comme insalubres.

Certains propriétaires n’assurent plus l’entretien des biens qu’ils louent ou qu’ils occupent par manque de moyens ou par négligences. Les logements et bâtiments deviennent alors insalubres.

Une situation qui ne date pas d'hier. "Depuis près de 30 ans on voit la situation du logement se dégrader", déplore Erick Fontaine.

Pour rappel, quatre Réunionnais sur dix (soit 140.000 personnes) sont impactés par la crise du logement. Sur ces 140.000, 30.000 sont dépourvus de logement personnel, dont environ 1.000 personnes à la rue. 75.000 vivent dans des conditions de logement très difficiles du point de vue confort (sans eau, sans toilettes).

Lire aussi - La Cinor fait la chasse aux 10.000 logements vacants

Lire aussi - 4 Réunionnais sur 10 impactés par la crise du logement à La Réunion

Lire aussi - Habitat : La Réunion de retour 30 ans en arrière

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

guest
5 Commentaires
Estelle
Estelle
11 mois

On manifeste contre l' insalubri
té,si chaque locataire se montrait responsable et entretenait son logement il n y aurait pas d insalubrité on fait toujours porter le chapeau aux propriétaires des logements bandes de malpropres entretenez votre logement comme il se doit,soyez responsables.

mireille
mireille
11 mois

pas facile de manifester quand on habite loin,chacun devtrait manifester suur la place de sa mairie de chaque ville,plus facil et on compte ville par ville!!!

Marco
Marco
11 mois

Ratenon va venir aider pour les malfaçons mais surtout pour trop de gens réclamant trop de logements sociaux

Marco
Marco
11 mois

N'importe quoi ce type et ses affirmations a l'emporte pièce. C'est une honte. Il vit dans un HLM? Il doit être communiste c'est sur ou nupe

Jean
Jean
11 mois

A côté de chez moi,un bailleur a construit un immeuble et mis des locataires qui se retrouve sans électricité et eau chaude depuis plus de 2 ou3 semaines.Le courant qui alimentait le bâtiment était le compteur de chantier qui a été coupé par EDF.Il a installé un groupe electrogene qui est très bruyant et en plus il est en vacance hors département. Le plus est de retrouver un couple de 80 ans dans une des location couple qui arrive de France et ne connaît pas grand chose d'ici.Le courant selon les informations,il a une chance de l’avoir dans 6 à 8 mois.Que faire