Après la manifestation du mardi 12 février dernier contre la réforme des rythmes scolaires, l'intersyndicale (CGTR Educ'Action, SAIPER PASS 974, FNEC FP FO, SNE, CFTC Education, Sud Education) maintient la pression. Lors d'un point presse ce mardi 19 février, elle a appelé les personnels à "développer les mobilisations" et à "se tenir prêts à répondre à un nouvel appel national de lutte".
En effet, pour l’intersyndicale, "sous couvert de réformer les rythmes scolaires, il s’agit en réalité d’amorcer la municipalisation de l’école dans le cadre de l’acte 3 de la décentralisation". "D’ailleurs, le ministre l’a rappelé : “la réforme des rythmes scolaires doit agir comme un levier pour faire évoluer l’école autour d’un projet éducatif territorial”. Concrètement, cela signifie que l’école ne serait plus de la compétence exclusive de l’État. Dans un premier temps, trois heures hebdomadaires seraient placées sous la responsabilité des collectivités avec le Projet Éducatif Territorial (PET)", indique-t-elle.
Dans les faits, l’intersyndicale note que "ce mélange des responsabilités d’instruction et d’animation aboutirait à une école territorialisée, aggravant l’inégalité du droit des enfants à l’instruction, amorçant la tutelle pédagogique des collectivités locales sur l’enseignement et les professeurs et encourageant l’externalisation de disciplines scolaires au périscolaire". "L’éducation nationale doit rester nationale. (…) Qui peut penser que le seul étalement de la semaine scolaire sur 4,5 jours permettrait la réussite des élèves en difficulté ?", s’interroge-t-elle, rappelant sa totale opposition à la municipalisation de l’école.
Par ailleurs, l’intersyndicale demande à tous les maires de refuser l’application de la réforme des rythmes scolaires en 2013. Elle estime qu’une "réflexion globale est nécessaire pour la réussite de tous les élèves".
Pour répondre aux "enjeux essentiels", elle propose de "repenser les programmes que d’aucuns reconnaissent comme trop lourds et inadaptés", de "restaurer les moyens pour le réseau d’aide aux enfants en difficulté (Rased), décimé ces derniers années", ou d’"alléger la taille des classes". "C’est en articulation avec de telles mesures préalables que l’on pourra envisager une reforme de rythmes scolaires qui aille dans l’intérêt des élèves", poursuit l’intersyndicale.
Enfin, l’intersyndicale dit "souhaiter que les choses changent mais dans l’intérêt des élèves et non pas juste pour accentuer le désengagement de l’État dans le cadre de l’acte 3 de la décentralisation".
