Lors d'une allocution organisée ce mercredi 27 mai 2015, le président malgache Hery Rajaonarimampianina a contesté le vote de sa destitution effectué la veille par l'assemblée nationale. Le chef de l'Etat estime qu'il existe un manque de transparence autour de cette procédure et pointe du doigt des actes de déstabilisation de la part des députés. (photo présidence de la république de Madagascar)
"Toujours là." C'est avec ces deux mots que Hery Rajaonarimampianina a affirmé sa volonté de rester président de Madagascar. Le chef de l'Etat, dont la destitution a été votée la veille par les députés malgaches, conteste fermement la décision de l'assemblée nationale.
Au terme d'une longue soirée tendue organisée dans l'hémicycle, 121 parlementaires sur 125 ont voté en faveur de la destitution du président. Un vote remis en cause par la présidence de la république. "80 députés dans la salle pour 125 votants ?" se questionne-t-elle.
Hery Rajaonarimampianina estime que les députés ont été davantage vexé de ne pas avoir obtenu des avantages de la part du président, comme la mise à disposition gratuite d'un véhicule tout-terrain ou d'un passeport diplomatique. La présidence parle d'intérêts personnels des députés non satisfaits "qui priment sur l'intérêt national."
La menace de la dissolution de l'assemblée nationale
Réaffirmant le rôle des députés qui doivent servir de "contrôleur des réalisations du gouvernement" et de "contrepoids par rapport à l'exécutif", la présidence de la Grande Île estime que ce vote de destitution est un acte de déstabilisation orchestré "par certains groupes d'individus pour leur propre compte."
Contesté pour ses "hésitations", le président malgache assure que les députés ont oublié la nécessité de stabiliser le pays politiquement après la crise traversée par la Grande Île. Hery Rajaonarimampianina a également rappelé qu'il avait le pouvoir de dissoudre l'assemblée nationale à tout moment. "Nous sommes en train de chercher toutes les solutions pour éviter d'en arriver à cette solution", a-t-il précisé.
Pour le chef de l'Etat, le développement de Madagascar passe par un apaisement politique et social. Un processus en marche qui avancerait "doucement, mais sûrement." Pour rappel, Cette destitution votée par les députés mardi soir doit encore passer par la Haute cour constitutionnelle (HCC) et ses neuf juges réputés proches de l'exécutif.
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Hery Rajaonarimampianina doit avoir le sommeil très agité en se justifiant sur sa destitution votée la veille