Farouches adversaires politiques, Michel Debré et Paul Vergès n'en étaient pas moins guidés par l'intérêt de La Réunion et de la population réunionnaise. Pourtant, au-delà de cette même passion pour La Réunion, tout les opposait (Notre photo : accolade entre Jean-Louis Debré, fils de Michel Debré, et Paul Vergès lors de la célébration du 60ème anniversaire de la départementalisation)
L’un était à l’époque un fervent partisan de l’intégration tandis que l’autre la combattait, promouvant l’autonomie du peuple réunionnais.
L’un jouissait du soutien de l’appareil étatique, tandis que l’autre engagea une véritable guérilla contre une droite à l’époque toute puissante sur le territoire.
L’un défendait l’assimilation culturelle tandis que l’autre, soutenu par de grandes figures artistiques locales, soutenait l’identité réunionnaise comme vecteur d’affirmation de la culture réunionnaise.
Debré, Vergès, des personnalités hors du commun, des vies politiques hors normes. Chacun à sa manière a contribué au développement économique, social et culturel de La Réunion. L’un a su saisir sa légitimité et son aura nationale pour défendre la cause réunionnaise auprès des plus hautes instances de l’Etat. L’autre a su profiter de la puissance de l’idéologie communiste pour mettre les questions de l’égalité sociale, de la justice, de l’Homme réunionnais, au cœur des débats politiques locaux et nationaux.
Finalement, tous deux furent guidés durant tant d’années par une seule et même passion, La Réunion, une terre où se sont croisés ces deux destins, deux grands hommes qui au-delà de leurs différences, furent profondément Réunionnais, à l’image d’un Jean-Paul Virapoullé qui, à sa manière, s’efforce aujourd’hui de préserver cet héritage que nous lègue un des derniers grands témoins et bâtisseur de la départementalisation telle que nous la connaissons aujourd’hui, Paul Vergès.
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