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Mondial-2022 : le firmament pour Messi et l'Argentine, la France abdique aux tirs au but

  • Publié le 19 décembre 2022 à 10:30
  • Actualisé le 19 décembre 2022 à 11:11

L'Argentine, sacrée pour la 3e fois, a réussi dimanche à offrir au génie Leo Messi le grand titre qui lui manquait en dominant 4 tirs au but à 2 (3-3 après les prolongations.) en finale du Mondial-2022 la France, dont le rêve de doublé historique a brutalement pris fin au terme de ce qui restera peut-être la plus grande finale de tous les temps.

Mais à quoi cela tient-il? Car Messi, l’un des meilleurs joueurs de tous les temps, si ce n’est le meilleur, a pu croire que la malédiction qui le poursuit dans le Mondial, allait connaître un nouvel épisode.

Alors que les Argentins menaient 2 à 0 grâce à son pénalty et un but de son lieutenant préféré Angel Di Maria (23e, 36e), et dominaient les champions sortants de la tête et des épaules, l’autre star sur la pelouse, Kylian Mbappé a ramené son équipe à hauteur en quelques secondes (80e, 81e). Puis Messi a vu le Français réussir son deuxième pénalty de la soirée (118e) alors que l’Argentin venait de redonner l’avantage aux siens et haranguait son public (109e).

Mais après quatre échecs, cette fois, c’était le soir de celui qui ravit les amoureux du ballon rond depuis si longtemps. Obtenu aux tirs au but face à une équipe qui refusait de perdre mais a vu Kingsley Coman et Aurélien Tchouaméni rater leurs tentatives à cette terrible épreuve.

A 35 ans, après son 26e match en coupe du monde - nouveau record -, le septuple Ballon d'Or, dont l’extraordinaire carrière tire sur sa fin, décroche donc ce Graal tant convoité qui s'est longtemps refusé à lui.

Mondial-2022: le Graal pour Messi et l'Argentine, la France abdique aux tirs au but
Mondial-2022: le Graal pour Messi et l'Argentine, la France abdique aux tirs au but

Avec un nouveau doublé en finale, dont le 2e but en prolongations (109) alors que les Bleus avaient réussi à remonter deux buts de retard, son triomphe est total. Comme contre les Pays-Bas en quart, les Argentins ont eu recours à une séance de tirs au but qu'ils auraient pu s'épargner mais lors de laquelle ils se sont montrés parfaits et qui, comme en 2006, s'est refusée à la France.

Souvent malheureux avec la sélection, avec laquelle il n'avait remporté jusque-là que la Copa America en 2021 et les JO en 2008, Messi s'offre du même coup un destin à la Maradona. Comme l’icône argentine qui avait emmené son pays sur le toit du monde en 1986, +Leo+ a dominé de la tête et des épaules le tournoi. Il a d'ailleurs été désigné meilleur joueur du tournoi. Cette troisième étoile pour l’Albiceleste, après celles des équipes menées par Daniel Passarella (1978) puis par Diego Maradona (1986) portera donc la marque de Messi

Après deux défaites frustrantes en finale en 1990 et 2014, l'Albiceleste décroche enfin cette 3e étoile que convoitait également la France, championne de 2018. Mais le passage de témoin entre Kylian Mbappé et Leo Messi, les deux coéquipiers du PSG, n'a finalement pas eu lieu sur les pelouses de Doha.

Avant ce sacre, l’enfant de Rosario avait tout gagné en clubs, avec le FC Barcelone surtout. Mais avec sa sélection, il se contentait d’une Copa America (2021). Remporté à sa cinquième tentative, ce titre mondial le fait rejoindre dans la légende Maradona, “el pibe de Oro”, couronné en 1986. Il égale aussi Pelé, avec douze buts en cinq éditions de la compétition reine du football. Un trio qui ressemble fort à une Sainte Trinité pour les amoureux du ballon rond.

Messi a fait quelque chose que n’ont réussi aucun de ses deux aînés, ni personne d’autre: il a marqué en poules puis dans chacun des quatre matches à élimination directe… Dont deux fois en finale…

- Triplé de Mbappé -

Kylian Mbappé qui veut s'inscrire dans les pas du "Roi Pelé" devra encore patienter un peu malgré un premier triplé en finale depuis Hurst en 1966 qui a complètement relancé une équipe de France longtemps la tête à l'envers alors qu'elle avait l'occasion de devenir la première équipe depuis 1962 à conserver son titre.

Victime d'un syndrome grippal plus tôt dans la semaine, les Français ont été cueillis à froid par des guerriers argentins fidèles à leurs habitudes, gagnés eux par les virus de la gagne et de la rage. Habités, affamés, les Sud-Américains ont mordu d'entrée dans la rencontre et dans les mollets des Français, asphyxiés par le pressing et l'agressivité adverse en milieu de terrain.

De retour dans le 11 de départ, Di Maria a parfaitement secondé Messi pour multiplier les zones de danger, mettre sur le reculoir les Bleus et leur faire très mal. C'est ainsi lui qui a profité de la naïveté défensive de Dembélé pour que Messi puisse tirer son 5e penalty du tournoi. Le danseur étoile de Rosario ne s'est alors pas privé d'inscrire son 6e but dans le tournoi (23).

En conclusion d'une contre-attaque rapidement exécutée, Di Maria, servi par Mac Allister, a ensuite lui-même rapidement fait le break (36) devant ses supporteurs également dominateurs en tribunes.

Obligé de secouer ses joueurs alors incapables d'entrer dans le camp adverse et tétanisés par le scenario, Deschamps a tenté de stopper l'hémorragie avant la pause en faisant entrer Kolo Muani et Thuram pour Giroud et Dembélé (41).

Les Bleus l'ont entendu au retour des vestiaires et ont réussi à jouer un peu plus haut et à mettre un peu plus le pied sur le ballon. Refusant la défaite, ils ont même réussi à s'offrir des prolongations inespérées avec un doublé de Mbappé, invisible jusque-là.

Finale France - Argentine. Fan zone au Port
Finale France - Argentine. Fan zone au Port

En 97 secondes, le temps d'inscrire un penalty obtenu par Kolo Muani (80) puis de d'armer une demi-volée après un service de l'ex-Nantais (81), "Kiki" a complètement relancé la fin de match, qui a alors basculé dans l'irrationnel avec deux nouveaux buts (109 et 117) des deux meilleurs joueurs du tournoi.

https://www.youtube.com/watch?v=uynskc23R8g

Pendant que Messi triomphe, Mbappé, avec huit réalisations, doit donc se contenter du trophée de meilleur buteur du tournoi. Pour la France, qui était tenante du titre, cette dernière marche était donc celle de trop.

Lire aussi : Fin de rêve pour les Bleus, l’Argentine est championne du monde

Résilients, les Bleus avaient pourtant surmonté de nombreux vents contraires: des forfaits en cascades de cadres, Paul Pogba, N’Golo Kanté, Presnel Kimpembe, Karim Benzema, puis un virus qui a touché l’effectif la semaine de la demi-finale et de la finale. Admirables combattants, ils ont encore cru tordre le bras au mauvais sort dimanche.

https://twitter.com/emmanuelmacron/status/1604581493287792642?s=49&t=QTfdL6mgLyVFcsbGp1Gxng&fbclid=IwAR2omjJqp0H2qneT0Ae8cByjCEuxecGEmFM3S1vyk9z-hZxd34bdxgwkyig

Mais la France ne deviendra pas la troisième nation à conserver le plus grand des trophées du football, comme l’avaient fait l’Italie (1934 et 1938) puis le Brésil du “roi” Pelé (1958 et 1962). Celui-ci reste aussi le seul à avoir emporté deux titres avant de fêter ses 24 ans, ce que ne réussira donc pas Kylian Mbappé.

www.imazpress.com avec l'AFP / redac@ipreunion.com

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