Myriam Patche et Ariste Alpou ont célébré leurs 60 ans de mariage à Sainte-Suzanne ce dimanche 8 janvier 2012. Ils se sont connus en 1947, se sont mariés le 26 décembre 1951 et ont eu 4 garçons et 4 filles. Leurs enfants ont organisé une cérémonie grandiose rassemblant leurs 19 petits-enfants et leurs 15 arrières petits-enfants ainsi que les amis, alliés et autres membres de la famille. Tous célébraient comme il se doit les noces de Diamant de "ces 2 tourtereaux qui s'aiment comme aux premiers jours, après 60 ans de vie commune" disent leurs enfants.
Dans la salle des fêtes Rwa Kaf du Bocage, tous les deux se lançaient régulièrement des regards complices, se souriaient et se comprenaient sans un mot. Sur l'estrade, ils étaient le roi et la reine de cette fête qui couronne un mariage en tous points réussi.Leur idylle a commencé en 1947 lorsque Myriam avait 13 ans et Ariste 4 de plus. Ariste le confesse volontiers : " La première fois que j'ai vu Myriam, il n'y avait aucun doute possible, Bon Dié la met ali si mon somin". "Travaillant sur les champs Chassagne, dan bitassyon, tout comme les parents de Myriam, nous avions les mêmes tâches, rod la paiy, okip le terrain et nou té i retrouv anou souvent pou kozé" explique Ariste. "Mwin té rate pa in lokazyion, mwin té suiv deryèr parey ti rat pou partaz in momen ek sel mon kèr lavé shoizi " ajoute-t-il. Il avoue lui avoir fait "une cour assidue, patiente et surtout respectueuse". "À 22 ans, j'ai construit une petite maison, je l'ai meublée et j'ai écrit une lettre à ses parents pour lui demander sa main" raconte l'époux. Ariste se rappelle: "À ma grande joie, elle a accepté; elle avait alors 17 ans".
Les souvenirs de cette vie d'après la seconde guerre mondiale qui, malgré la départementalisation de La Réunion, était loin d'être de tout repos, s'estompent pour laisser l'image de cette vie à deux qui leur a permis de surmonter toutes les difficultés.
Leurs huit enfants sont fiers de ces parents qui les ont fait grandir dans "l'amour et le respect". "Papa et Maman ne se quittent pratiquement pas, ils sont unis comme les doigts de la main" affirment-ils. "Même lorsqu'ils se disputent, cela ne dure que l'espace de quelques minutes et tout rentre dans l'ordre très vite" racontent leurs enfants.
Comme pour illustrer ces propos, Ariste termine: "cela fait près de 20 minutes que je suis sorti de la salle, je vais voir Myriam, je suis sûr qu'elle me cherche".
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