5.000 cadavres retrouvés

Oursins morts sur les plages : un parasite soupçonné d'être le tueur en série

  • Publié le 27 août 2023 à 02:59
  • Actualisé le 27 août 2023 à 11:58

Plus de 5.000 oursins bleu noir (echinothrix diadema) ont été retrouvés morts sur les plages de l'ouest depuis le mois de juillet. Cette surmortalité pourrait être due à un parasite, mais les scientifiques restent prudents (Photo : rb/www.imazpress.com)

La première alerte a été donnée le 24 juillet par des plongeurs, après l'observation d'une centaine d'oursins morts au large de la côte ouest. "Le pic a été atteint le week-end du 15 août", selon Brice Cauvin, de la Réserve naturelle marine de La Réunion.

Les oursins morts ont été retrouvés "sur toute la partie nord du récif corallien, qui s'étend sur six à huit kilomètres de long", note-t-il.

Cette surmortalité frappe une seule des 41 espèces d'oursins vivant dans les eaux réunionnaises. Ces invertébrés agissants comme des régulateurs de l'écosystème en se nourrissant d'algues poussant sur les coraux, la situation inquiète les scientifiques.

"La multiplication des morts peut entraîner un dérèglement de l'écosystème et la prolifération des algues", détaille Jean-Pascal Quod, biologiste marin spécialiste en océanologie médicale.

Cette surmortalité arrive alors que les récifs coralliens de cette île française de l'océan Indien sont de plus en plus menacés par "la pollution au nitrate et au phosphate", "un déséquilibre écologique avec des algues qui privent de lumière les coraux", déplore Brice Cauvin. Les scientifiques n'ont pas encore déterminé les raisons de cette surmortalité.

Mais "la présence du parasite ’Philaster sp’, identifié pour la première fois dans l'île, a été confirmée après analyse des oursins morts", note Jean-Pascal Quod.



- L’immunité de l’oursin en péril -

Cette présence, une première à La Réunion, constitue "l'hypothèse la plus probable pour expliquer cette surmortalité", estime le scientifique. Mais "tant que nous n'aurons pas fait les travaux de biologie moléculaire, nous ne pourrons pas garantir que c'est bien ce parasite qui est le responsable principal de ces morts", insiste-t-il.

Identifié dans plusieurs régions et pays, notamment aux Antilles et en Israël, ce parasite "met en péril l'immunité de l'oursin en provoquant un dérèglement de sa physiologie. L'oursin perd de la vitalité, ses épines tombent et il finit par mourir", décrit Jean-Pascal Quod.

"On ignore pour l'instant comment le parasite est arrivé dans l'île : cela peut venir des vidanges des réservoirs d'eau de bateaux, d'algues, de microplastiques", liste-t-il. Si la responsabilité du parasite dans la surmortalité était confirmée, "aucune solution n'existe pour le combattre", relève le biologiste. "Il faudra accepter cette pathologie, il faudra que les oursins s'adaptent", prévient-il.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Rico
Rico
1 an

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1385110115300095
Le parasite en question fait partie de ceux qui se développent comme une maladie opportune, lorsque le corail est déjà malade. Il suffit de rechercher "philaster sp" sur des moteurs de recherches spécialisés en recherche scientifique pour voir qu'il fait des dégâts sur toutes les barrières de corail sensibles et attaques. Notamment par la pollution et le réchauffement climatique. Politiques coupables.