Tribune libre du Conseil Représentatif des Français d'Outre-Mer

Patrick Karam quitte la présidence du CREFOM

  • Publié le 16 septembre 2016 à 15:07

Patrick Karam a fait le choix de quitter la présidence du Conseil Représentatif des Français d'Outre-Mer (CREFOM) pour s'engager auprès de Nicolas Sarkozy dans la fonction d'"orateur national, en charge des outre-mer, et des réseaux de la diversité et des chrétiens d'Orient". Richel Sacri, Délégué régional du CREFOM-REUNION, réagit à cette annonce dans un communiqué, que nous publions en intégralité.

Cette nouvelle, bien que prévisible puisque l’intéressé n’a jamais caché sa proximité de longue date avec le candidat à la présidence, engendre néanmoins de l’émotion et de l’admiration chez un ultra marin qui a eu l’honneur et le privilège de côtoyer un homme de cœur et de conviction dont le dynamisme au service de l’outre mer se mesure aujourd’hui à la qualité et à la richesse de son bilan après un peu plus de deux ans d’existence du CREFOM. C’est grâce à son impulsion que la délégation régionale de La Réunion, première délégation du Crefom crée, a pu voir le jour rapidement dès juin 2014

Un CREFOM que nous devons, faut-il le rappeler, à son esprit d’initiative et qui fut porté sur les fonds baptismaux le 31 janvier 2014 en présence de 250 membres fondateurs parmi lesquels 28 députés, sénateurs, présidents de région et département ; 26 élus de l’hexagone, 130 présidents d’associations, les trois lobbies économiques des Outre-Mer (FEDOM, EURODOM, UGPBAN) toutes tendances politiques confondues.

On comprendrait à moins l’émotion que nous ressentons à l’idée de devoir dissocier le CREFOM de Patrick Karam tant intrinsèque qu’apparaît le rapport de l’un avec l’autre. Mais ainsi va la vie, lorsque l’éthique commande des choix qui rendent incompatibles un engagement et une fonction. Et c’est ce rapport à l’éthique de notre brillant président national qui force l’admiration car jusqu’au dernier moment il sera resté fidèle à cette capacité, qui consiste à ne jamais amalgamer intérêt personnel et devoir collectif.

A la tête du CREFOM depuis sa création et réélu à l’unanimité en 2015, Patrick Karam, contrairement à ceux qui ont fait leur spécialité du positionnement dans le sens du vent, aura su ériger en exemple sa détermination à reléguer au second plan ses appartenances politiques lorsque l’intérêt supérieur des ultramarins l’exigeait. Il en va ainsi de sa capacité à rassembler et à mobiliser au-delà des partis politiques. Ses actions conjointes avec Ericka Bareigts et Victorin Lurel en maintes occasions, montrent, s’il en était besoin, la noble idée qu’il se fait du mot servir. En prenant cette décision courageuse, Patrick Karam met le CREFOM en dehors des contingences politiques, mettant en lumière son caractère apolitique.

Point n’est besoin ici d’énumérer la liste de ses interventions et la sincérité de son engagement dans la défense des ultra marins. Les retombées de son action pour la régionalisation des cadres des territoires d’outre mer se mesurent aux nominations dans la fonction publique, à la prise en compte des CIMM (centre d’intérêts moraux et matériels) dans le calcul des barèmes de mutation outre mer, ainsi qu’au dossier de l’égalité réelle pour ne citer que ces exemples. Il ne s’agit pas ici de minimiser l’égale détermination des partenaires politiques, syndicaux et associatifs dans l’aboutissement de ces dossiers, mais de souligner le rôle majeur joué par notre président au cœur de la revendication des ultra marins. On notera à ce propos que c’est grâce à lui que le CREFOM est désormais reconnu comme un puissant lobbying et un interlocuteur privilégié de premier plan, par le président de la République, le gouvernement, les pouvoirs publics et les partis politiques.

Un CREFOM qui compte aujourd’hui près d’un millier d’associations, d’élus et de personnalités déployées sur tout le territoire national et présentes dans de nombreux territoires d’outre-mer au travers de représentations influentes.

Aujourd’hui il rend publique son intention de s’impliquer, avec la conviction et la détermination qu’on lui connaît, dans la campagne de Nicolas Sarkozy. C’est un choix que nous acceptons sans arrière pensée, en dépit d’un pincement au cœur que nous ne pouvons nier, pour lui souhaiter de poursuivre avec succès dans la voie d’un engagement au service de la nation.

Nous n’avons cependant aucun doute sur son attachement à la cause qu’il a brillamment défendue ces dernières années pour affirmer qu’elle sera toujours au premier rang de ses préoccupations actuelles et à venir quel que soit le destin que lui réserve l’avenir.

Au moment où Patrick Karam quitte le CREFOM pour se lancer dans une action politique, je tenais au nom de la délégation régionale réunionnaise à lui adresser mes plus vifs et sincères remerciements pour l’impulsion et le soutien inconditionnel qu’il a su accorder à nos actions.

Richel Sacri, Délégué régional du CREFOM-REUNION

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