La Cour d'appel refuse de suspendre sa peine (actualisé)

Incarcéré depuis 45 ans, Jean-Paul Farlot reste en détention

  • Publié le 25 avril 2025 à 09:20

Jean-Paul Farlot, 66 ans, reste en détention. Ce jeudi 24 avril 2025, la Cour d'appel a refusé sa demande de suspension de peine. Les magistrats ont confirmé la décision qui avait déjà été rendue en première instance. Emprisonné au centre pénitentiaire du Port, il fait partie des plus anciens détenus de France. Son avocat dénonce une décision "absolument dramatique" et affirme ne pas abandonner son client (Photos : sly/www.imazpress.com)

La Cour d'appel a rendu sa décision en début d'après-midi. L'avocat du détenu, Maître Etienne Noël, spécialisé en droit pénitentiaire et qui plaide depuis 2023 pour un placement en famille d’accueil avec un accompagnement médical et un dispositif de médiation animale, avait bon espoir que son client soit libéré.

"C'est extrêmement décevant, le raisonnement des magistrats aboutit à ce qu'il passe toute sa vie en prison sans aucune possibilité de sortie", réagit Maître Etienne Noël, interrogé par Imaz Press Réunion. "J'étais optimiste, j'avais l'impression d'avoir eu une bonne écoute des magistrats. Finalement, on le maintient en détention coûte que coûte, jusqu'à qu'il meurt en prison", déplore-t-il. 

"Ils considèrent qu'il a une maladie psychiatrique, mais qu'on peut maintenir sa détention en l'hospitalisant en psychiatrie de temps en temps. Cela ne prend pas en compte que son état psychologique est devenu absolument catastrophique en prison. Les surveillants doivent l'emmener se doucher, il ne sort pas de sa cellule...La décision des magistrats de le maintenir en prison, c'est des rustines, je trouve ça absolument dramatique", regrette l'avocat.

"Tant qu'il ne sera pas sorti, je n'arrêterai pas", affirme-t-il. Reste-t-il une marge de manoeuvre pour le détenu ? "L'autre possibilité, c'est la libération conditionnelle, mais cela suppose une série de procédures qui inclut des déplacements en métropole, je n'imagine pas M. Farlot faire le voyage. Peut-être faudra-t-il en arriver là", conclut-il.

Il a plaidé le 27 février dernier une suspension de peine pour raison médicale. Il n'a donc pas été entendu.

- Condamné à perpétuité en 1980 -

Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1980 pour meurtre avec acte de barbarie, Jean-Paul Farlot, aujourd’hui âgé de 66 ans, pourrait quitter les murs de la prison du Port après plus de quatre décennies d’isolement. Le natif de Saint-Louis avait 21 ans lors de sa condamnation.

Depuis son incarcération, il n’a reçu ni visite, ni courrier, d'après Le Parisien. Atteint de plusieurs pathologies, dont une "psychose délirante chronique", il vit un quotidien "figé", marqué par une santé mentale et physique en déclin. Le détenu a été hospitalisé en 2023 en unité de soins intensifs psychiatriques suite à la découverte de lésions neurologiques définitives.

Considéré comme l'un des plus vieux prisonniers de France, il passe ses journées "sans activité, ne sortant même plus pour les promenades", rapportent nos confrères.

- Structure spécialisée -

Le Service pénitentiaire d’insertion et de probation ne s’était pas opposé pas à cette mesure, et les expertises ont conclu à l’absence de dangerosité de Jean-Paul Farlot.

En cas de suspension de peine, il devra rejoindre une structure d’accueil spécialisée, où il pourra bénéficier de soins adaptés à ses troubles psychiatriques, dans un cadre plus humain que celui de la détention, estime son avocat.

- Un détenu calme -

Au sein du centre pénitentiaire, un agent fait état d'un détenu "avec qui personne n'a jamais eu de problème".

"Ça fait 15 ans que je travaille au centre du Port, et il a toujours été calme. Tous mes collègues qui ont été en contact avec Farlot avant moi ont eu la même expérience", témoigne-t-il, sous couvert d'anonymat.

"Il va tous les jours au SMPR (service médico-psychologique régional ; ndlr), il est sous traitement. Je ne peux pas m'avancer sur comment ça se passera s'il sort, mais en tant que détenu il n'a jamais posé le moindre problème", ajoute-t-il.

Contacté à la veille du jugement, son avocat n'avait pas souhaité s'exprimer avant la décision de la Cour d'appel, afin de ne pas "faire capoter le projet de sortie" de son client, qui a été la cible de nombreuses réactions virulentes sur les réseaux sociaux depuis l'annonce de sa demande de libération.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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10 Commentaires
romain
romain
1 mois

Pour une fois que la justice est ferme, nous devrions nous réjouir que la peine soit exécutée, et non pas relâcher le détenu avec un bracelet électronique qui ne l'empêche pas de partir en vacances

Mayaqui
Mayaqui
1 mois

Meurtre avec barbarie faut le dire …

Il n’a que 66 ans , il a le temps de s y remettre ! Combien de simulateurs avons nous relâchés ?

Templier974
Templier974
1 mois

Que son épitaphe soit inscrit sur un des murs de la prison.

Marcel
Marcel
1 mois

Bien que son cas semble pathétique, il faut avoir une pensée pour la ou les victimes, donc non, une sortie n'est pas possible après on doit s'interroger sur ce qui est appelé justice dans notre pays et plus encore dans ce territoire.

Claude
Claude
1 mois

On veut lé sortir : pourquoi
N,est il pas mieux ou il est: se serait une souffrance de lé remettre dehors
Quel mouche pique cet avocat
Torture de plus pour cet homme en fin de parcours
Une autre solution n'est Elle pas envisageable pour ce vieil homme

L’Ardechaise
L’Ardechaise
1 mois

Cet homme malade peut être, mais vieil homme à 66 ans , faut pas exagérer !

Mauvais avocats
Mauvais avocats
1 mois

Sans doute avait il de mauvais avocats.
C'est pour cela que certains se lancent dans la politique pour gagner plus d'argent.

Lucie
Lucie
1 mois

De la prison à l’hôpital psychiatrique au bout de 45ans, très beau parcours de réinsertion, n’est-ce pas?

Jean
Jean
1 mois

Il est évident qu’un condamné à perpétuité est jugé non réinsérable. Cela relève de la logique élémentaire.

Missouk
Missouk
1 mois

C'est beau l'optimisme...