Chaque année, l'élection de Miss Réunion fait rêver, attire des milliers de téléspectateurs et promet à une jeune femme une couronne scintillante. Concours jugé sexiste, vitrine superficielle, normes discriminantes : le monde des Miss traîne une réputation difficile à effacer. Alors que les règles évoluent, les principales concernées revendiquent une autre image : celle de femmes qui s’affirment, s’émancipent et défendent leurs idées. (Photos sly/www.imazpress.com)
"Miss Réunion ce n'est pas qu'un simple titre, c'est un an d'engagement envers les Réunionnais et envers soi-même", affirme Marine Futol, Miss Réunion 2024, pour qui l’expérience a été un tournant. Elle insiste sur l’évolution du concours : "On ne juge plus sur la beauté. La personnalité compte énormément. J’ai voulu montrer qui je suis, rester authentique, même si cela signifie ne pas entrer dans toutes les cases". Écoutez.
Une perception partagée par Angélique Angarni-Filopon, Miss France 2025, qui à 34 ans a prouvé qu’un autre profil pouvait séduire. "Je ne veux pas être un symbole ou un porte-drapeau. Je veux juste être une fille normale qui a cru en elle et changé sa vie", confie Miss Martinique 2024. Pour elle, l’essentiel est de normaliser ce concours et de ne pas réduire les Miss à un stéréotype glamour figé. Regardez.
- S’affirmer au-delà des clichés -
Derrière les paillettes, l'élection de Miss Réunion continue de soulever un débat de société : symbole d’émancipation féminine ou perpétuation d’un modèle centré sur l’apparence ? Les Miss et les candidates, elles, revendiquent leur singularité et leur droit à être jugées pour ce qu’elles sont, autant que pour ce qu’elles représentent.
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Chez les prétendantes à la couronne de cette année, le discours est unanime : se présenter n’est plus une affaire d’apparences, mais un outil d’émancipation. Hanna Macé, candidate n°1, explique vouloir se dépasser dans un monde patriarcal : "Les Miss ne sont pas là juste pour faire les belles. On a des idées, des opinions, et on veut les défendre".
Adriana Séverin, candidate n°6, met en avant l’ouverture des critères : "Aujourd’hui, les femmes peuvent se présenter même si elles sont mariées, mères ou tatouées. Il ne faut pas oublier que la beauté extérieure est éphémère, mais la personnalité reste. C'est aussi important".
Pour Aimy Dejean, candidate n°12, ce type de concours sert aussi de caisse de résonance : "Ce n’est plus comme dans les années 2000. Le monde des Miss évolue avec son temps. On parle de nos causes, on prend la parole en public. En participant à ce concours, je savais que je m'exposais à des remarques ou commentaires désobligeants sur mon corps. Mais concernant les critiques, je garde celles qui m’aident à grandir. Pour les autres... tant pis !"
- Les règles évoluent mais la discussion demeure -
Au national, le concours Miss France a longtemps été accusé d’archaïsme, de sexisme et de discrimination. En octobre 2021, l’association Osez le féminisme ! a même saisi les Prud’hommes, dénonçant des critères jugés déshumanisants : obligation d’être célibataire, interdiction d’avoir des enfants, taille minimale imposée, exclusion des tatouages visibles ou de certaines chirurgies esthétiques.
Face à cette pression, l’organisation a décidé d'assouplir son règlement en supprimant les limites d’âge, en ouvrant le concours aux femmes mariées, mères ou transgenres, en tolérant les tatouages, ou encore en proposant un contrat de travail aux finalistes depuis 2022. Autant d’avancées symboliques qui traduisent une adaptation progressive… mais qui ne suffisent pas à éteindre le débat.
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Ces candidates essaient de se rassurer comme elles peuvent. Mais personne n’est là pour entendre leurs idées. Au fond on sait tous que ce ne sont que de jolies poupées qu’on exhibera fièrement au Salon du Tourisme, Salon de la Maison etc. jusqu’à qu’elles soient remplacées par une prochaine et ainsi de suite. Il faut dire qu’elles auraient tort de refuser : c’est un sacré business avec beaucoup d’avantages et d’argent en jeu.
Du coup pas besoin de se montrer en maillot de bain !