Abolition de l’esclavage

Que reste-t-il du 20 désanm et que signifie-t-il pour les jeunes...

  • Publié le 20 décembre 2022 à 06:20
  • Actualisé le 20 décembre 2022 à 06:25
Festivité pour le 20 décembre

Toute La Réunion fête l'abolition de l'esclavage ce mardi 20 décembre 2022. La libération des esclaves a eu lieu le 20 décembre 1848 mais ce n'est qu'en 1983 que ce jour est férié. Maloya, spectacles, conférences et animations vont rythmer une fois encore cette célébration. Mais au-dela de festivités, que reste-t-il du 20 décembre et que signifie ce jour pour la jeunesse de notre île ? Enquête (Photo rb/www.imazpress.com)

Nous fêtons comme chaque année le 20 décembre, date qui symbolise la fin de l'esclavage sur notre île annoncé par l'administrateur colonial Sarda Garriga en 1848. Pour cette occasion, de nombreuses festivités vont avoir lieu. Une histoire, des traditions et pratiques que le peuple réunionnais partage depuis des décennies.

"La tradition ne s'est pas du tout perdue au contraire ça commence à prendre de plus en plus d'ampleur et de sens" estime Frankline Vochré, présidente de l'association Quartier Îlet Quinquinat (AQIQ) à Saint-Denis.

La jeune femme affirme que la jeunesse "assure la relève", notamment lorsqu'il faut jouer du roulèr ou du kayamb. "C'est là toute notre richesse de La Réunion. Cette richesse grandit en nous, c'est ça qui est magnifique chez nous" commente Frankline Vochré.

Le 20 décembre "met nos racines à l'honneur" confie Reyaz, 15 ans. Il connaît la signification de cette journée, mais il ne la fête pas particulièrement. Il ne participe pas non plus aux événements festifs de la commémoration.'Alexandre, 17 ans, souligne l'importance du devoir de mémoire. "Il faut se souvenir du moment où nos ancêtres sont passés du statut de meuble au statut d'humain" souligne le jeune homme. "C'est un jour de mémoire, même si on ne fait rien de particulier, on doit s'en souvenir afin de le transmettre aux générations futures" ajoute-t-il.

Auguste, Métropolitain de 18 ans, avoue ne pas se sentir "super concerné, mais après avoir passé autant de temps sur l'île je me sens quand même impliqué" dit-il. Joackim lâche que le 20 décembre ne représente pas grand-chose pour lui. "Je ne le fête pas et je n'assiste pas aux événements, c'est important oui mais je ne me sens pas concerné" déclare-t-il.

Pour François, jeune cinquantenaire, la fête réunionnaise de la liberté "fait partie de notre histoire". Mais selon lui la transmission de l'Histoire de l'île n'est pas suffisamment mise en avant par le système scolaire. "On a l'impression que notre patrimoine est effacé par l'école" dénonce-t-il. Alors le 20 décembre, "les jeunes viennent faire la fête, c'est bien, boire et manger, mais ils ne viennent pas pour la souffrance et l'histoire qui y est liée" note le cinquantenaire.

Reine-Claude, professeur de créole dans un lycée de Saint-Paul, confirme : "les jeunes d'aujourd'hui n'ont pas tous conscience de ce que c'est la fèt kaf, mais ce n'est pas de leur faute, il y a un manque de transmission de la part des parents d'une part et de la part de l'école". L'Education nationale dédie encore très peu de temps à l'apprentissage de l'Histoire de La Réunion. Comment s'étonner dès lors que beaucoup de jeunes ne se sentent pas vraiment concernés par la célébration de l'abolition de l'esclavage... Un état de fait d'autant plus regrettable qu'il dure depuis de nombreuses années...

lh/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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