Nous avons pris connaissance avec profonde consternation et dégoût des déclarations faites par Monsieur Gabriel Attal, Ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, lors de son déplacement à La Réunion. Ses propos inadmissibles concernant "l'immigration des personnes aux origines mahoraises à La Réunion" sont insoutenables, inqualifiables et démontrent le mépris du Gouvernement représenté par l'un de ses ministres. Ces propos sont également irrespectueux envers la diversité et la richesse de notre nation, et constituent une insulte à la mémoire des chatouilleuses qui se sont battus au péril de leur vie pour Mayotte Française. (Photo Photo rb/www.imazpress.com)
Il est très regrettable de constater que de telles déclarations puissent être émises par un membre du gouvernement, dont le devoir est de représenter et de respecter l'ensemble des citoyens de notre nation. Affirmer que les personnes d'origine mahoraise à La Réunion ne sont pas "françaises comme les autres" va à l'encontre des principes fondamentaux d'égalité et de fraternité qui sont au cœur de notre devise. Ce dérapage ne peut être résolu par de simples excuses, car cela témoigne du mépris de M. Gabriel Attal envers Mayotte.
Nous tenons à rappeler que la diversité est une richesse pour notre pays et que chaque citoyen, quelle que soit son origine guyanaise, martiniquaise, mahoraise, guadeloupéenne ou réunionnaise, mérite le même respect et la même considération. Les Mahorais sont bel et bien des Français à part entière, et leur histoire est intrinsèquement liée à celle de la France. Ignorer ces faits et faire des déclarations discriminatoires ne peut que raviver les tensions et diviser notre société davantage.
De plus, nous sommes profondément déçus par la décision du Ministre de ne pas se rendre à Mayotte, alors que son devoir aurait été de visiter chaque territoire de notre République afin d'entendre les préoccupations et les aspirations de tous nos concitoyens face aux nombreux défis en matière d'éducation dans l'archipel de Mayotte. Un tel acte envoie un signal négatif aux habitants de Mayotte et laisse entendre que notre voix et nos problèmes ne sont pas pris en compte par notre Gouvernement.
En tant que citoyens et organisations engagées pour la justice sociale et la défense des intérêts de Mayotte, nous exhortons la Première Ministre, Elisabeth BORNE, ainsi que le Président de la République, M. Emmanuel MACRON, à condamner fermement de tels discours et à rappeler à tous les membres de leur Gouvernement l'importance de respecter les valeurs qui fondent notre République. Il est essentiel que nos dirigeants se montrent exemplaires dans leurs paroles et leurs actions, afin de préserver l'unité et la cohésion de notre pays.
Nous appelons également à une reconnaissance publique de l'importance des liens entre Mayotte et La Réunion, ainsi qu'à une réaffirmation du principe d'égalité entre tous les citoyens, quelle que soit leur origine. Seul un engagement résolu en faveur de la tolérance, du respect et de l'inclusion permettra de construire un avenir où chacun pourra s'épanouir pleinement en tant que citoyen français à part entière.
Collectif Ré-MaA