Estimés à plus d'un million d'euros

Une centaine de pharmacies réunionnaises ont accepté des cadeaux d'un groupe pharmaceutique

  • Publié le 8 décembre 2023 à 14:43
  • Actualisé le 8 décembre 2023 à 14:55

Depuis 2021, une enquête a été ouverte à l'encontre deux filiales du groupe pharmaceutique URGO pour avoir offert indûment 55 millions de cadeaux à certains pharmaciens d’officine entre 2015 et 2021. "Il s'agit d'une violation de la loi dite « anticadeaux » adoptée en 1993" précise le parquet de Saint-Pierre. Plus d’une centaine d'officines à La Réunion ayant accepté des cadeaux estimés à plus d’un million d’euros sont concernées par cette enquête, ajoute-t-il.

C'est une enquête conjointe de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression de Fraudes et de la section de recherche de la gendarmerie de Dijon qui a conduit à sanctionner les deux filiales du Groupe URGO.

"Le but de cette réglementation est de répondre à un impératif d’ordre sanitaire et de préserver l’indépendance des professions de santé. Seules des considérations de santé publique doivent guider les actes de prescription et de délivrance des produits de santé" précise le parquet.

"Or, la stratégie commerciale du Groupe URGO et les pratiques opaques d’octroi d’avantages sous forme de cadeaux (bijoux, Champagne…) vont à l’encontre de cet objectif."

Dans les cas les plus graves, "la valeur des cadeaux a pu représenter plusieurs dizaines de milliers d’euros" indique le parquet. Le fait d’accepter des cadeaux est également passible de sanctions.

Depuis 2023, l’enquête se poursuit auprès des pharmaciens, dont plus d’une centaine à La Réunion qui ont accepté des cadeaux estimés à plus d’un million d’euros.

Les parquets de Saint-Denis et de Saint-Pierre "travaillent en étroite collaboration avec le pôle Concurrence, Consommation, Répression des Fraudes et Métrologie de la DEETS de La Réunion pour décider des suites à donner sur le plan judiciaire".

"Les suites déjà engagées, et envisagées pour les prochaines personnes mises en cause, pourront prendre la forme d'une alternative aux poursuites, d'une convocation en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), comme ce fut le cas pour le groupe URGO, d'une convocation en audience publique devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis ou de Saint-Pierre, notamment à défaut de reconnaissance des faits" conclut le parquet.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

 

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