La saison des pluies 2020-2021 touche désormais à sa fin. Pour l'occasion, l'Office de l'eau publie son bilan de la saison, marquée une nouvelle fois par des déficits pluviométriques. La pluviométrie observée de janvier à mars 2021 est globalement déficitaire. Les secteurs Nord, des cirques de Salazie et Cilaos, de la Plaine des Cafres et du Volcan sont très déficitaires. En ce qui concerne l'eau souterraine, les niveaux des nappes sont en baisse sur 26 des 27 stations suivies. Le piézomètre (outil qui permet de mesurer le niveau d'une nappe) S1 Parc des Expositions à Saint-Denis est le seul qui affiche une amélioration par rapport à 2020, malgré un niveau fortement déficitaire. Nous publions le communiqué ci-dessous (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)
La caractérisation de la période de hautes eaux s’établit à partir des débits moyens journaliers observés entre le 1er décembre 2020 et le 15 avril 2021. Cette période suit une période de basses eaux 2020 déficitaire à fortement déficitaire dans le Nord, l’Est et les Plaines. Les débits médians mesurés en 2021 sont inférieurs à ceux de 2020 dans le Nord, les hauteurs du Sud-Ouest, le Sud et les Plaines. Le débit enregistré sur la Rivière Saint-Denis est ainsi inférieur au minimum connu. Dans le secteur Est, la situation est variable selon les bassins versants.
La situation est déficitaire sur le Petit Bras Saint-Jean, sur la Rivière du Mât, sur la Rivière des Marsouins, sur le Bras Noir à la Plaine des Palmistes. Les rivières du Mât et Marsouins collectent des eaux respectivement du Cirque de Salazie et du plateau de Bélouve/Bébour et sont moins impactées par la pluviométrie marquée des mois décembre 2020 et avril 2021. Leur régime hydraulique dépend plus de l’alimentation d’une multitude de sources pérennes des hauts que du ruissellement pluvial.
La Ravine Mère Canal et le Petit Bras Saint-Jean sont également déficitaires du fait d’un contexte pluviométrique insuffisant sur toute la saison sauf en avril 2021. Les débits de la Rivière des Roches et du Bras des Lianes sont supérieurs à la normale. Ces rivières ont un régime très dépendant du pluvial et réagissent aux précipitations localisées sur leur bassin de collecte en décembre 2020 et avril 2021. La tendance est mitigée dans les bassins versants des rivières Saint-Jean et Sainte-Suzanne. Les débits des stations situées en altitude sont supérieurs à la normale tandis que celles situées à proximité du littoral affichent des débits inférieurs à la normale. La situation se maintient dans un état normal sur la Rivière Sainte-Suzanne, le Grand Bras Saint-Jean, le Bras Panon et la Source Dussac au Tévelave.


- L’analyse des débits médians mensuels de la période hautes eaux 2020-2021 -
A la fin de la saison sèche 2020-2021, l’état des cours d’eau et rivières est globalement déficitaire. En novembre 2020, la Rivière Langevin dans le Sud et le Bras Laurent se maintiennent dans une situation normale ; la situation est déficitaire à très déficitaire sur les autres postes de mesure.La situation s’améliore en décembre 2020 dans les secteurs Est et les Plaines alors que les déficits augmentent dans le Nord. Un épisode pluvieux intervenu dans les hauts de l’Est améliore considérablement la situation de la Rivière des Roches et du Bras des Lianes qui enregistrent un état très excédentaire. Le Bras Noir est également impacté, son état passe de déficitaire en novembre à excédentaire en décembre. Le mois de janvier 2021 est marqué par le passage de la tempête Danilo les 12 et13 janvier.
Les précipitations améliorent l’état des cours d’eau dans les secteurs Nord, Est et Ouest mais des déficits persistent dans le Nord et sur certains postes du secteur Est. Le Sud n’est pas impacté par l’évènement Danilo et La baisse du débit de la Rivière Langevin se poursuit ; la situation se dégrade vers un état déficitaire.En février 2021, la situation se dégrade dans l’Est, les Plaines et le Sud. La Rivière du Mât et le Bras Noir à la Plaine des Palmistes passent d’une situation normale en janvier à déficitaire en février. Les déficits s’accroissent sur la Rivière Langevin qui bascule vers un état très déficitaire et ce jusqu’en avril 2021.
Le mois de mars 2021 est marqué par le passage de la tempête Iman, le 7 mars. Tous les secteurs sont impactés, sauf le Sud où la Rivière Langevin n’enregistre pas de crue associée à cet évènement. Cela ne suffit pas à combler les déficits. La situation devient très déficitaire sur les rivières Saint-Denis et Marsouins, moins réactives.Exceptionnellement bien arrosé, la seconde moitié du mois d’avril 2021, favorise nettement l’état des cours d’eau du secteur Est, Nord-Est et les Plaines.
Une situation excédentaire est enregistrée dans les hauts de la Rivière des Pluies, sur la Rivière Saint-Jean, le Bras des Lianes et la Rivière des Roches. Cependant, ces précipitations ne suffisent pas à combler les déficits accumulés sur le bassin versant de la Rivière des Marsouins qui affiche un état défcitaire. Dans le Nord et le Sud, la situation très déficitaire persiste respectivement sur les rivières Saint-Denis et Langevin. Les premières crues sont tout de même observées sur les rivières Langevin et Remparts le 21 avril 2021.
- Une situation fortement déficitaire dans le Nord -
La saison des pluies 2020-2021 est marquée par une recharge déficitaire dans le Nord et l’Est.Malgré un niveau moyen élevé en saison des pluies 2018, la succession de saisons des pluies à faible recharge en 2019 et 2020, suivie d’une saison sèche 2020 déficitaire entraîne une baisse exceptionnelle des niveaux d’eau sur le piézomètre de la Ravine des Chèvres Les Bas à Sainte-Marie.A l’issue de la saison des pluies 2020-2021, le niveau moyen mesuré est de 3.99 m NGR, soit 0.25 m de moins que la normale saisonnière (4.24 m NGR). Il s’agit de la plus faible valeur moyenne mesurée pour une saison des pluies depuis 1996.
- Une situation fortement déficitaire dans l’Est -
Sur la station " P14 Champ Borne " à Saint-André, l’état quantitatif est fortement déficitaire pour la deuxième année consécutive. Le niveau moyen observé en saison des pluies 2020-2021 est de 9.30 m NGR. Il s’agit de la valeur moyenne la plus faible observée pour une saison des pluies, le minimum connu (9.46 m NGR en 2019-2020) ayant été dépassé. La saison des pluies 2020-2021 se caractérise donc par un creusement des déficits dans l’Est pour la troisième année consécutive.
