Trois individus ont été jugés ce mercredi 6 août 2025 en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Saint-Denis, après avoir violemment agressé un ami et volé sa voiture sur fond d’alcool. L’un d’eux a, de plus, blessé un policier lors de son interpellation. Tous ont été condamnés à des peines mêlant sursis probatoire, travail d’intérêt général et maintien en détention pour l’un d’eux (Photo RB/www.imazpress.com).
Ce mercredi, le tribunal correctionnel de Saint-Denis a rendu son jugement à l’encontre de Pascal H., Stanley D. et Quentin F., tous trois poursuivis dans le cadre d’une comparution immédiate pour le vol de la voiture d’un ami, ainsi que pour des violences commises en marge de cette affaire.
Les avocats de la défense ont intelligemment plaidé la requalification du vol en abus de confiance, voire l’absence de toute intention de vol. Et les juges ont entendu leurs arguments : Stanley D. et Quentin F. ont été relaxés du chef de vol en réunion, seule la participation de Pascal H., le plus âgé du trio, étant retenue. L’homme, père de famille, sans emploi, a conduit le véhicule sans permis et l’a ramené chez le propriétaire, où il sera retrouvé par les enquêteurs.
- Agressions sur fond d’alcool et de désœuvrement -
L’affaire remonte à la nuit du 4 août 2025. Les trois prévenus ont passé la journée à boire avec la victime, avant de finir la soirée à la Salle Candin, à Saint-Denis. Là, une dispute éclate à bord de la voiture. Stanley D., très alcoolisé, est moukaté à cause de son état qui déclenche des moqueries de la victime. Il répond par des coups de poing, et brise la vitre du véhicule en assénant un coup de pied visant la victime.
À la barre, Stanley D., 18 ans, tee-shirt blanc, short court et savate deux doigts, reconnaît la dispute mais peine à expliquer ses gestes. Il vit sans emploi ni formation, fume du zamal et évoque une formation de médiateur, ce qui fait tiquer la présidente : "Le médiateur est là pour parler, pas pour taper…"
La victime et amie du trio, qui ne s’est pas constituée partie civile, souffre d’une côte cassée et s’est vu prescrire 21 jours d’ITT.
- Quentin F. condamné pour violences sur policier -
Lors de son arrestation, Quentin F., 20 ans, a tenté de fuir. Dans la poursuite, un policier en civil chute d’un mur de deux mètres et se fracture une jambe. Il se déplace encore en béquilles et bénéficie d’une ITT provisoire de 45 jours, susceptible d’être prolongée.
Quentin, pantalon noir, polo coloré et barbe de quelques jours, déjà condamné pour vol, violences et participation à un attroupement en vue de commettre un délit, affirme ne pas avoir su que l’homme qu’il a poussé était policier. Loin de convaincre le tribunal, qui le reconnaît coupable de violences sur dépositaire de l’autorité publique. Quant au parquet, il fustige un "je-m’en-foutisme" généralisé.
- Un "je m'en foutisme" généralisé -
La procureure de la République a dénoncé l’immaturité, l’alcoolisation, et la "décontraction" des prévenus, face à des policiers et des citoyens qui, eux, "subissent". Elle a requis jusqu’à 24 mois de prison ferme pour Quentin F., avec maintien en détention, et des peines mixtes pour ses deux comparses.
Le tribunal a suivi partiellement les réquisitions et prononcé les sanctions suivantes : pour Pascal H., reconnu seul coupable de vol, il est condamné à 8 mois de prison avec sursis probatoire, avec obligation de travail, de soins et 140 heures de travail d’intérêt général (TIG). Pour Stanley D., il est relaxé pour le vol en réunion, reconnu coupable pour les violences sur la victime-amie. Il écope de 12 mois avec sursis probatoire et 140 heures de TIG.
Quentin F. est également relaxé pour le vol et reconnu coupable de violences sur agent après requalification des faits par le tribunal. Il est condamné à 18 mois de prison, dont 12 mois avec sursis probatoire, assortis de soins, de travail, et de l’indemnisation de la victime. Il est maintenu en détention et le sursis de 5 mois prononcé en juillet 2023 est intégralement révoqué.
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