Insécurité routière

À La Réunion, les accidents c'est (presque) toujours dans les mêmes secteurs

  • Publié le 26 novembre 2024 à 17:00

Carambolages, sorties de routes et accidents à répétition font partie du quotidien sur le réseau routier de La Réunion. Pas tous graves ou mortels, ces accidents se produisent fréquemment dans les mêmes secteurs de l'île. Vitesse, téléphone au volant, manque de vigilance, alcoolisation et signalétique défaillante… comptent parmi les raisons principales de cette insécurité routière (Photo www.imazpress.com)

"Un des meilleurs métiers à La Réunion, c'est carrossier", s'amuse même un internaute sur les réseaux sociaux.

Et c'est peu dire. Chaque soir ou presque, ceux qui rentrent dans l'est se retrouvent souvent bloqués au niveau de Duparc ou de la ravine des Chèvres dans l'est de La Réunion.

Certains ont même l'impression que "c'est toujours au même endroit que ça se passe ce n'est pas possible les gens ne savent pas rouler", confie un automobiliste qui réside à Sainte-Marie.

À Duparc d'ailleurs, la voie qui sert à la fois de sortie vers Saint-Marie et d'insertion vers l'est devant le centre commercial fait peur.

Entre ceux qui veulent s'insérer, ceux qui veulent sortir, ceux qui ne laisse pas passer ou encore ceux qui accélèrent, Monique – qui habite le quartier de Beauséjour – préfère elle sortir avant, quit à reprendre la voie pour aller vers Duparc. "Ça me fait vraiment peur de sortir là, c'est toujours compliqué pour s'insérer sur la voie et les gens roulent vite."

- Des secteurs à accidents identifiées sur les routes nationales -

Selon l'Observatoire de la sécurité routière, "les accidents se concentrent sur les routes nationales, "plus encore sur le bassin sud (Saint-Joseph, Saint-Pierre, Saint Louis et le Tampon) et nord (Saint-Denis Sainte-Marie)", indiquent les services de l'État".

Duparc peut être un des exemples de zone particulièrement accidentogène à La Réunion.

Toutefois, si l'on pourrait croire que c'est sur la voie d'échange que les accidents ont le plus lieu, c'est faux. "À Duparc c'est souvent sur la voie de gauche car les automobilistes roulent très proches et forcément le choc est inévitable", explique Pascal Robert, chef de salle au Centre réunionnais de gestion du trafic (CRGT). Un secteur qui voit passer chaque jour 107.000 véhicules.

À Duparc également, a eu lieu le 4 novembre un accident mortel entre un bus et un cycliste, dans une zone décrite comme accidentogène.

Dans l'est on relève également la zone de Petit Bazar à Saint-André, "un point critique", ajoute-t-il. "Pour cette année 2024, Petit Bazar compte déjà 38 accidents matériels et corporels relevés sur le sens Saint-Denis/Saint-Benoît", indiquent les chiffres de l'Observatoire de la sécurité routière.

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Autre zone à risque, "la portion haute de la route des Tamarins entre Saint-Paul et Saint-Leu, notamment dans les virages où les automobilistes roulent vite".

Dans le sud, c'est sur la RN3 dans le secteur de la Ravine Blanche que les accidents sont les plus nombreux. Chaque jour, plus de 74.000 voitures empruntent cet itinéraire.

Pierrefonds - au niveau l'échangeur de la RN1/D26 - reste également accidentogène avec deux accidents mortels cette année.

- 30 personnes tués sur les routes de La Réunion en 2024 -

Pour rappel en 2023, La Réunion a recensé "seulement" 30 morts sur les routes. Mais le bilan apparaît plus mitigé quand on aborde le nombre d’accidents corporels et le nombre de blessés. Le premier est en hausse de 17% par rapport à l’année précédente (882 accidents corporels sur l’année 2023) et le second en hausse de 22%, avec 1.120 blessés, dont 243 hospitalisés.

En jaune les accidents corporels (blessés légers), en orange les accidents corporels graves (blessés hospitalisés plus de 24h) et en rouge les accidents mortels.

 

En 2024, au 21 novembre, l'Observatoire départemental de la sécurité routière (ODSR) recense à La Réunion pour l'année 2024 : 828 accidents corporels (légers graves ou mortels. Les accidents matériels ne sont pas comptabilisés. Mais également 1.015 blessés dont 305 hospitalisés (plus de 24 heures).

30 personnes ont également perdu la vie.

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- Des aménagements pour rendre les routes moins dangereuses -

Pour essayer de réduire le nombre d'accidents sur les routes de La Réunion, quelques aménagements sont mis en place.

Ces zones accidentogènes sont intégrées au plan de déploiement des radars. "L’un sera installé dans les prochaines semaine à Petit Bazar, précise la préfecture.

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Sur le secteur de la route de Tamarins, "nous avons fait une campagne de reprise des enrobés", dit-il.

De plus, "sur la route des Tamarins au niveau de Saint-Leu qui reste aussi une portion accidentogène, la vitesse a été abaissée à 90 km/h au lieu de 110 km/h, sur 1,5 km", indique la préfecture.

"Dès lors que l'on constate une augmentation des accidents sur un secteur donné, nous mettons en place des travaux rapidement", indique le chef de salle du CRGT. "En concertation avec l'État, sois on baisse la vitesse, soit on augmente."

Par ailleurs, les forces de l’ordre concentrent leurs contrôles sur ces zones connus pour leur accidentologie.

-  Les comportements des automobilistes en cause -

L'amélioration des infrastructures routières, la multiplication des contrôles et des opérations de prévention ont certes porté leurs fruits, mais il reste encore du travail, notamment sur les comportements des automobilistes.

Il faut savoir que la majorité des accidents sont dus à un mauvais comportement du conducteur (négligence, inattention, fatigue, imprudence, prise de risque) lié paradoxalement à un excès de confiance.

Et cet excès de confiance se produit plus facilement à proximité du domicile, sur des trajets familiers, à des endroits qu'on connaît (trop) bien.

Aux heures de pointe, "il y a des bouchons, un manque d'attention et pas de respect des zones de sécurité", indique Pascal Robert du CRGT.

Selon les Assises de la sécurité routière qui se sont tenues le 29 octobre 2024, dans 55% des cas, l’alcool est en cause. Dans 41%, la vitesse. L’un n’excluant pas l’autre. Au contraire, les intervenants l’ont répété à plusieurs reprises : l’alcool (comme les stupéfiants) a un double effet connu de "désinhibiteur "et de limitateur de réflexe, avec des conséquences souvent tragiques.

La gendarmerie de La Réunion rappelle la nécessité de respecter les règles de la circulation routière. Alors automobilistes... levez le pied et surtout gardez les yeux sur la route.

ma.m/www.imazpress.com/[email protected]

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6 Commentaires
Juju
Juju
3 mois

Descente tampon entre mon caprice et sortie caserne bitume bien abîmé par rapport à d'autres endroit qui à été refait. danger pour les motards.pas refait depuis plus de trente ans.

Ded
Ded
3 mois

Beaucoup d'excès de vitesse , beaucoup de jeunes conducteurs mal formés hélas , et tellement de crétins qui téléphonent au volant ( des centaines ), bref , juste ce qu'il faut . Sans parler de la saturation des réseaux routiers car depuis 30 ans ( au moins) qu'on en parle , les transports en communs sont encore , malheureusement , quasiment inefficaces , pas seulement parce qu'ils sont eux aussi , dans beaucoup d'endroits , pris , eux aussi, dans les embouteillages mais à cause de l'incurie absolue des élus qui veulent tous une société des transports sur laquelle ils pourront mettre la main pour y planquer les copains incompétents et recrutés en misouk jusqu'à la faillite ( voire la SPL Estival) .
Les SPL n'étant la plupart du temps que des pompes à frics pour les petits malins aux commandes des collectivités ( créées souvent sans personnel compétent mais toujours pléthorique ) .

Toto
Toto
3 mois

On se demande si il y a encore des gendarmes à la réunion on n en voit plus sur la route. Le nombre de conducteurs qui roulent à gauche sur la 4 voies a 70 km/h alors que c est une voie de dépassement

Ragnar
Ragnar
3 mois

Normal , le réseau routier n'est plus adapté ! Des voies d'insertion mal positionnées qui génèrent des embouteillage a répétition + trop de voiture (donc impossible de respecter les distance de sécurité) = carambolage

Ludo
Ludo
3 mois

Mi lé content que zot y parle de comportement au volant. Car oui na demoun y gin’ye pas rouler, et malheureusement bana lé en majorité.

marie
marie
3 mois

Vitesse, téléphone au volant, manque de vigilance, alcoolisation et signalétique défaillante… comptent parmi les raisons principales de cette insécurité routière mais la police fait du chiffre avec le cbd ;il est temps de se concentrer sur le tel les vitesses et les distances securité,je roule en velo c est patéthique de voir les automobilistes faire n importe quoi la police est ou????