Après les attentats de Paris - Le témoignage de la cousine du jihadiste d'origine réunionnaise

"Fabien Clain m'a fait découvrir Michael Jackson"

  • Publié le 19 novembre 2015 à 04:30
  • Actualisé le 21 février 2019 à 19:28
Reunion première

La voix de Fabien Clain a été identifiée dans la vidéo de revendication des attentats de Paris publiée par Daech. La cousine du jihadiste réunionnais de 35 ans a été interviewée par Réunion 1ère télé ce mercredi 18 novembre 205. Elle évoque ses souvenirs et ses impressions au sujet de ses deux cousins Fabien et Jean-Michel, qui lui ont fait "découvrir Michael Jackson". Depuis ils se sont radicalisés tous les deux et sont les fondateurs au début des années 2000 d'un groupe salafiste dans la région de Toulouse.

Quels souvenirs gardez-vous de vos deux cousins, Fabien et Jean-Michel? Vous saviez qu'ils s'étaient radicalisés?

"C’était des personnes à qui je pouvais faire confiance, avec qui j’allais aussi faire les quatre-cent coups parce qu'ils ramenaient toujours les petits avec eux. Ils nous apprenaient à jouer au basket, ils nous ont fait écouter du rap, ils m'ont aussi fait découvrir Michael Jackson. Des trucs simples de la vie. Aujourd'hui, je suis à mille lieues de savoir ce qui a pu se passer pour qu'ils deviennent comme ça.

On a su qu’ils s'étaient convertis à l’islam - vous savez la famille ça parle - maintement pourquoi? Pour nous c’était une question de sécurité, afin de les prélever de la violence. Au départ c’était pour qu’ils ne basculent pas dans la grande délinquance qu'il pouvait y avoir à côté de chez eux. Mais voilà, ils ont basculé.

On ne pouvait pas penser qu’ils allaient basculer dans des choses comme ça... Est ce qu’ils ont pensé à leur mère ? On ne sait pas pourquoi ils ont fait ca, pourquoi ils en sont arrivés à cet extrême."

Comment avez-vous su pour l'implication de Fabien dans l'attentat manqué de Villejuif?

"On l’a appris dans la presse, mon père a échangé avec ses frères… Mon père l’a très mal vécu, il a fait le deuil de ses deux neveux, depuis avril, c'est comme s'ils étaient morts. Pour lui c'est fini. Il a perdu sa soeur et ses deux neveux. On se prend une claque. Ca peut être moi, ça peut être mes enfants, ça peut être mon frère, ça peut être ma soeur qu’ils pourraient tuer au nom d’une idéologie que personne ne comprend. Le nombre de morts qu’ils ont pu faire, c’est inimaginable.

J’ai peur pour mes enfants. Mon fils est paniqué par rapport à ça. Si demain ça arrive à La Réunion, comment le rassurer? Surtout quand on apprend que c’est peut être quelqu’un de sa famille qui l'a fait. Il faut pouvoir digérer l’info, savoir comment réagir face à ses enfants et pouvoir vivre avec... On n'a rien fait, on est loin, mais ce sont des personnes qu’on a connues, qu’on a aimées, avec qui on a partagé plein de choses… On garde les bons souvenirs et le reste on le met de côté. Même si ça fait mal…."

 

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