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Coup de rabot pour la Lodeom et l'aide à l’investissement : les entreprises réunionnaises tirent la sonnette d'alarme

  • Publié le 14 octobre 2025 à 19:05
CCIR

Dans un contexte national marqué par une instabilité politique et des menaces budgétaires préoccupantes pour les Outre-mer, Pierrick Robert, président de la CCI Réunion, a organisé une réunion de crise ce mardi 14 octobre 2025. Hervé Mariton, président de la Fédération des entreprises d'outre-mer (Fedom), était présent pour l'occasion, en présence des représentants des organisations professionnelles locales. (Photo photo RB imazpress.com)

"Cette rencontre vise à définir une position commune face aux réformes envisagées dans le Projet de Loi de Finances, et à défendre les dispositifs essentiels à la compétitivité des entreprises ultramarines", explique la CCIR.

La Lodeom - qui prévoit des exonérations de charges sociales pour les entreprises ultramarines - est aujourd’hui menacé de coupes budgétaires, tout comme l'aide à l’investissement productif en Outre-mer.

"Les entrepreneurs ont envie de préparer l'avenir, de créer des emplois, et ce qui nous tombe dessus est une amputation des moyens pour développer l'économie et l'emploi dans les Outre-mer", s'inquiète Hervé Mariton.

"C'est une amputation sévère, puisque cela touchera aussi bien aux exonérations de charges sociales que de l'aide à l’investissement productif, alors que l'Etat souhaite diminuer de moitié ces accompagnements. L'impact pour La Réunion serait une pénalisation de l'ordre de 400 millions d'euros pour les entreprises", prévient-il.

"Les défaillances d'entreprises se sont multipliées, à La Réunion en particulier", rappelle le président de la Fedom. "Les entreprises sont pour beaucoup d'entre elles la tête au niveau de l'eau, si on leur enfonce la tête elle passe sous l'eau. Augmenter les charges sociales, aggraver le coût de l'investissement, c'est enfoncer la tête des entreprises sous l'eau. Ca veut dire, dans le meilleur des cas, des projets non réalisés et des emplois pas créés, mais ça peut aussi vouloir dire des emplois qui disparaissent", souligne-t-il.

Alors que la situation politique est toujours aussi instable, Hervé Mariton dit "souhaiter qu'un gouvernement, quel qu’il soit, corrige sa copie". "Le coup de massue budgétaire doit être corrigé au fil de la situation budgétaire. Nous espérons le soutien des parlementaires, pas dans une logique statique des avantages acquis, mais pour que des outils et des initiatives soient trouvés pour développer l'économie et l'emploi".

Un constat partagé par Pierrick Robert, qui rappelle que les entreprises réunionnaises "ont subi coup sur coup les impacts des contraintes budgétaires".

"Venir toucher aux outils qui permettent de créer de la compétitivité, de l'emploi, garantir la formation de nos jeunes sur un territoire avec 17,5% de chômage, c'est une aberration. Je suis atterré de voir que nous n'arrivons pas à nous faire entendre", lance le président de la CCIR.

"Nous avons besoin d'un gouvernement stable, et d'une économie stable. Le changement régulier a été une des causes de nos difficultés, on n'a pas pu se faire entendre car à chaque fois il y a eu des changements", dénonce Pierrick Robert. "Nous sommes des chefs d'entreprises, nous sommes là pour préserver le tissu économique."

De nombreux secteurs étaient représentés lors de cette réunion. Stéphane Sanz, président de la fédération des promoteurs immobiliers de La Réunion, alerte sur l'impact des réformes envisagées par le gouvernement. "Ces coups de rabot vont être mortifères pour notre économie, et vont amener plus de problèmes que de solutions", estime-t-il.

"Au niveau du bâtiment et de l'immobilier, on ne vend plus, et donc la production est extrêmement réduite. 700 entreprises du BTP ont disparu depuis la fin de l'année dernière, c'est énorme", alerte Stéphane Sanz. "Si ces lois sont mises en place, c'est encore plus d'entreprises qui font disparaître, et si elles disparaissent nous promoteurs on ne pourra plus construire. Il faut absolument que l'Etat prenne conscience de ça", espère-t-il.

Il plaide pour que la loi d'investissement soit "pensée avec nous, sur les DOM pour qu'on puissse relancer la machine, il est temps de sortir un projet économique commun". "On espère trouver quelqu'un du côté du gouvernement pour nous entendre", conclut-il. 

as/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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