Restrictions fortes

Coronavirus : les commerces fermĂ©s craignent le pire

  • PubliĂ© le 17 mars 2020 Ă  00:05
  • ActualisĂ© le 17 mars 2020 Ă  09:59
Coronavirus

Tard dans la soirée du dimanche 15 mars 2020, la préfecture a confirmé deux nouveaux cas de coronavirus à La Réunion, portant à 9 le nombre total de personnes contaminées sur l'ßle. Ce lundii 16 mars, le président Emmanuel Macron a annoncé des restrictions fortes de circulation, confirmant un confinement partiel tant redouté par les Français. Une mesure qui s'applique en Métropole comme en Outre-mer. La veille déjà, la fermeture de tous les "lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays" avait été annoncée, soit les restaurants, bars, discothÚques, cinémas et tous les commerces à l'exception des magasins alimentaires, pharmacies, banques, bureaux de tabac ou encore stations-essence. Les commerçants sont inquiets (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

MĂȘme si techniquement La RĂ©union n'est toujours qu'au stade 1 d'alerte de la pandĂ©mie, sans clusters (regroupements de cas) identifiĂ©s sur l'Ăźle, l'alerte lancĂ©e en MĂ©tropole est appliquĂ©e sur l'Ăźle et les restrictions de dĂ©placements sont mises en place dĂšs ce mardi 17 mars.

Pour 15 jours au moins, nos dĂ©placements seront trĂšs fortement rĂ©duits". Ainsi, "les regroupements extĂ©rieurs, les rĂ©unions familiales ou amicales ne seront plus permises" a prĂ©cise le prĂ©sident. Emmanuel Macron a indiquĂ© que "seuls demeurent les trajets nĂ©cessaires, pour aller faire ses courses – avec de la discipline et en mettant les distances d'au moins un mĂštre -, trajets nĂ©cessaires pour se soigner, les trajets nĂ©cessaires pour aller travailler quand le travail Ă  distance n'est pas possible, et les trajets nĂ©cessaires pour faire un peu d'activitĂ© physique mais sans retrouver des amis ou des proches".

Pour les lieux publics, c'est un coup dur. DĂ©jĂ  au lendemain de l'arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral, suivant les consignes de la ministre des Outre-mer, les rues du centre-ville de Saint-Denis Ă©taient bien dĂ©sertes. MĂȘme plus besoin de tournoyer pour trouver oĂč se garer. Les grillages fermĂ©s et terrasses vides tĂ©moignaient d'un respect Ă  la lettre des modalitĂ©s du dispositif national pour lutter contre le coronavirus. 

“On suit les rĂšgles, nous confie Antoine Morel, gĂ©rant du restaurant-bar Saint-Hubert, rue Victor Mac-Auliffe. On n’a pas le choix, on veut Ă©viter tout risque de propagation de la pandĂ©mie. Si l’Etat nous a imposĂ© ça, il faut le respecter.” Pas de mutinerie compte tenu des Ă©ventuelles sanctions et surtout des risques sanitaires encourus par les clients, mais les ramifications financiĂšres anticipĂ©es sont dantesques.

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“Si on place nos employĂ©s en chĂŽmage partiel, on a la chance que ce sera pris en charge. Le problĂšme, c’est qu’on a des charges fixes qui ne bougent pas comme le loyer ou la location gĂ©rance. On peut tenir un peu de temps parce qu’on a de la trĂ©sorerie d’avance, mais on va vite puiser dans les rĂ©serves et ça va poser beaucoup de soucis.”

- 95 % de chiffre d'affaires en moins -

Comme Antoine Morel au Saint-Hubert, Thibault Soulie Ă  L'Arbradelis rencontre les mĂȘmes difficultĂ©s. Le week-end prĂ©cĂ©dant la fermeture des lieux publics, il a enregistrĂ© une baisse de 70 % de son chiffre d'affaires, et de 17 % sur les deux premiĂšres semaines du mois de mars. Ses 24 employĂ©s sont mis au chĂŽmage partiel, et il anticipe 95 % de revenus en moins, le temps que cette trĂȘve durera.

"Des commerces vont fermer, c'est certain", lamente-t-il. Avant d'octroyer un repos forcĂ© Ă  ses salariĂ©s, Antoine Morel, lui, a tentĂ© tant bien que mal de metttre Ă  profit cet arrĂȘt d'activitĂ©. "Une partie de l’équipe est venue travailler pour faire un bon mĂ©nage et surtout trier les denrĂ©es pĂ©rissables." 

A noter qu'Emmanuel Macron a prĂ©ciser souhaiter qu'"aucune entreprise ne sera livrĂ©e au risque de faillite, quelle que soit sa taille". Ainsi les plus petites entreprises n'auront "rien Ă  dĂ©bourser, ni pour les impĂŽts ni pour les cotisations sociales" a garanti le chef de l'État. "Les factures d'eau, de gaz, d'Ă©lectricitĂ©, ainsi que les loyers devront ĂȘtre suspendues."

Est mis en place "un dispositif exceptionnel de report de charges fiscales et sociales, de soutien au report d'Ă©chĂ©ances bancaires, et de garantie de l'État Ă  hauteur de 300 milliards d'euros pour tous les prĂȘts bancaires contractĂ©s auprĂšs des banques." Pour les salariĂ©s, "le dispositif de chĂŽmage partiel sera massivement Ă©largi".

En cas de chĂŽmage partiel, les salariĂ©s touchent, sur leurs heures non travaillĂ©es, une indemnitĂ© horaire d'activitĂ©. D'aprĂšs un dĂ©cret du 26 juin 2013 et un article prĂ©vu Ă  cet effet dans le Code du travail, cette indemitĂ© correspond Ă  70% de la rĂ©munĂ©ration brute, soit 84% du salaire horaire net habituel. Un manque Ă  gagner qui tout aussi, voire plus, dommageable que pour l'employeur. Aussi, Antoine Morel fait un point d'honneur Ă  proposer Ă  ses employĂ©s de ramener les produits pĂ©rissables chez eux "histoire qu’ils remplissent un peu leurs frigos et profitent un peu de la situation. On va essayer de tout faire pour qu’ils s’en sortent au mieux."

- Les ventes à emporter moins impactées -

Dans le monde de la restauration, ce sont ceux qui proposent essentiellement ou exclusivement de la vente Ă  emporter qui s’en sortent le mieux. Seuls les rassemblements en intĂ©rieur Ă©tant interdits, les pertes sont minimes. “On donne juste des barquettes et applique les consignes de sĂ©curitĂ© : respecter la distance, porter des gants, dĂ©sinfecter etc.”, indique le responsable d’un restaurant d’une franchise rĂ©unionnaise, souhaitant garder l’anonymat.

“On communique avec le patron, comme les informations tombent au compte-goutte. Certains Ă©tablissements du groupe, qui font du sur place, sont fermĂ©s. Dans notre cas, on met des papiers pour prĂ©venir que c’est interdit.” Faisant d’un grand groupe, son restaurant ne s’inquiĂšte pas de devoir consommer rapidement les produits livrĂ©s. “C’est une liaison froide, donc il n’y a pas de crainte pour nous. Tout est fait pour Ă©viter au maximum les contacts avec les aliments.”

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Les grandes chaßnes de restauration rapide limitent aussi les dégùts en gardant leurs drives ouverts. Sommé par sa direction de ne pas s'exprimer publiquement, un employé d'un restaurant Burger King avouait toutefois que la fréquentation n'avait pas fortement diminué, malgré la fermeture de la salle et de la terrasse. Au milieu de l'aprÚs-midi, à 15 heures, la queue des voitures passant au drive débordait presque sur la route.

Les dĂ©placements devant ĂȘtre dĂ©sormais extrĂȘmement limitĂ©s, il faudra prĂ©ciser auprĂšs de ces services de drive quelle sera la conduite Ă  tenir pour rester dans les clous face aux demandes du gouvernement.

- Recours au systÚme D - 

Faisant de mauvaise fortune bon coeur, certaines enseignes usent d'ingĂ©niositĂ© pour continuer leur acivitĂ© dans la mesure du possible. C'est le cas des salles de sport Fitness Park, qui proposent des cours en ligne Ă  leurs abonnĂ©s. Une façon de garder la forme, mĂȘme en cas de confinement, non sans rappeler les exemples qui circulent sur internet. 

 

 

Autant d'efforts qui amÚnent un beaume au coeur bienvenu, alors qu'une période de récession économique semble inévitable pour nombre de commerces, petits et grands, de Métropole comme d'Outre-mer.

aa / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Yo
Yo
5 ans

Le surendettĂ©s ou liquidation est planifiĂ© pour les bailleur commerciaux qui vive de leur rente. ÉtouffĂ© par le prelevement social a la source. Cela ils devrons mette leur bien en vente par force d'un decret ou d'un arrete du gouvernement. Ce bien PlanifiĂ© pour les commerçant une tres bonne chose Mais pour les bailleurs ce la fin de haricots. Avec une suspension loyer.Ce un delire pour ce personne, l'angoise le desespoir le flux de dette quotidien et mensuel. En plus d'une familke et des enfant a eleve ce la ruine assure. Pour ces gens et pas contreparties de la directive de suspension. Faudra pleindre ces bailleur sans argent de cote. Le suicide financier et il faudra il garde le moral avec leur dette.Ce une histoire de fou pour cela