En amont de l'allocution du président Emmanuel Macron, ce mercredi soir 28 octobre 2020, au cours de laquelle il devrait annoncer un reconfinement généralisé, le député de La Réunion Philippe Naillet lui adresse un courrier s'opposant à une telle mesure sur l'île. Le parlementaire préconise deux autres mesures : les tests obligatoires après le retour des voyageurs à La Réunion et un confinement strict à domicile ou en lieu dédié dans l'attente des résultats. Nous publions la lettre dans son intégralité ci-dessous. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)
Monsieur le Président de la République,
La dégradation de la situation sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 en France inquiète.
Les taux d'incidence et de positivité à l’infection, le pourcentage de lits de réanimation occupés et le nombre de décès se sont fortement accrus ces dernières semaines. Pire, ils surpassent ces derniers jours ceux observés en mars dernier durant le confinement.
De nouvelles mesures s’imposent donc. Dans votre allocution prévue ce soir, vous pourrez annoncer un nouveau plan pour faire face à l'épidémie en cours. Nous mesurons les risques encourus pour nos familles, pour nos aînés, en cas de saturation des lits de réanimation.
Vous avez exprimé ces derniers mois la nécessité d’une plus grande territorialisation des politiques nationales. Cette différenciation, le Premier ministre la met en œuvre depuis le mois de juillet, notamment dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Comme j’ai pu le rappeler au gouvernement, il est important de poursuivre cette territorialisation dans la stratégie de lutte contre le virus et de prendre en compte les situations particulières des Outre-mer, et notamment de La Réunion.
Sur notre territoire, le point du 22 octobre dernier effectué par Santé Publique France indiquait une diminution du nombre de personnes contaminées par la Covid-19 depuis 4 semaines. Le taux d’incidence, de circulation virale et d’impact sanitaire, ont suivi cette même tendance.
Il ne semble donc pas nécessaire, à l'heure actuelle, de procéder à un nouveau confinement à La Réunion.
J’attire également votre attention sur deux propositions que nous avons soumises à votre gouvernement à plusieurs reprises, confortées par les statistiques publiées par les autorités publiques. Santé Publique France souligne que la proportion de personnes contaminées au retour de voyage vers La Réunion est en hausse depuis deux semaines. Ainsi, pour éviter toute reprise de flambée épidémique, nous proposons d’une part de rendre obligatoire le dépistage à la Covid 19 dans les jours qui suivent l’arrivée des passagers. D’autre part, dans l’attente de ce dépistage et afin de limiter les risques de contamination, un confinement strict à domicile ou en lieu dédié semble à nouveau indispensable.
Lors de l’examen du projet de loi relatif à la prolongation de l’état d’urgence et autres dispositions du 6 mai 2020, deux amendements - l'un du gouvernement, l'autre d'Éricka BAREIGTS - avaient été proposés en ce sens puis adoptés, mais par la suite malheureusement censurés par le Conseil constitutionnel. Le gouvernement avait alors annoncé travailler sur un projet de décret afin d’adapter les règles de contrôle des voyageurs et protéger l’état sanitaire de nos territoires.
Monsieur le Président de la République alors que la situation sanitaire ne l’imposait pas au mois de mars, notre île avait été confinée. L’impact sur une situation sociale et économique fragile a été terrible. Une diminution de l’activité de 13% est ainsi prévue pour 2020 avec des secteurs plus fortement touchés comme le tourisme avec une baisse de 42% et le BTP avec une baisse de 23%. Dès lors, il s’agit de ne pas reproduire la même stratégie pour ne pas aggraver la situation de l’emploi dans notre île.
Monsieur le Président de la République, La Réunion ne doit pas être à nouveau confinée pour l’instant. Je vous prie d’agréer, monsieur le Président de la République, l’expression de mon profond respect.
Philippe NAILLET
Plaie d'argent n'est pas mortelle, avec les beaux jours, l'économiee repartira toujours tandis que les morts seront définitivement morts sans espoir de retour..J'espère que le préfet ne fera pas confiance à la vieille fille qui ouvre sa gueule pour dire des choses qu'elle ne comprends pas.