Il appelle à ne pas céder au mensonge et à la manipulation

Emmanuel Macron décrit une "situation très explosive" en Guadeloupe

  • Publié le 22 novembre 2021 à 16:08
  • Actualisé le 22 novembre 2021 à 16:42

La situation est Guadeloupe est "très explosive" a admis ce lundi 22 novembre 2021 le Président de la République Emmanuel Macron, en déplacement à Amiens. Le chef de l'Etat appelle une nouvelle fois les Guadeloupéennes et Guadeloupéens à se faire vacciner et à "ne rien céder au mensonge, au détournement d'informations et à la manipulation par certains de cette situation". (Photo d'illustration AFP)

"Il y a une situation très explosive liée à un contexte qui est très local, à des tensions qu'on connaît qui sont historiques, et aussi à certains intérêts qui cherchent un peu à utiliser ce contexte" a déclaré Emmanuel Macron pour qui la solution c'est "expliquer expliquer expliquer, convaincre convaincre convaincre".

Le chef de l'Etat appelle une nouvelle fois les Guadeloupéennes et Guadeloupéens à se faire vacciner, "la meilleure protection". Il appelle à ne rien céder au mensonge, au détournement d'information et à la manipulation par certains de cette situation".

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Pour le Président, "on ne joue pas avec la santé et on ne peut pas utiliser la santé des Françaises et des Français pour mener des combats politiques (...) la Guadeloupe a le droit à la quiétude". Il ajoute que sur ces combats, il faut "que l'ordre public soit maintenu". C'est en ce sens que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé l'envoi dans l'île d'une cinquantaine de membres des forces d'élite du GIGN (gendarmerie) et du Raid (police).

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La Guadeloupe, frappée de plein fouet par l'épidémie du Covid-19 cet été, est secouée depuis une semaine par un mouvement ayant pour origine la contestation de l'obligation vaccinale des soignants, qui a dégénéré en crise sociale émaillée de nombreuses violences. Le lancement d'une grève générale illimitée par les syndicats s'était d'abord traduit par des blocages routiers et un piquet de grève au CHU de Guadeloupe, empêchant le bon fonctionnement de l'hôpital. Mais dans la nuit de jeudi à vendredi ont débuté des violences et des pillages.

- "Une vraie guérilla" -

Les troubles se sont cependant poursuivis durant le week-end. Dans la nuit de samedi à dimanche, barrages routiers, incendies et pillages ont débouché sur 38 interpellations et fait deux blessés chez les forces de sécurité. Trente personnes soupçonnées d'avoir participé aux violences urbaines seront jugées dès lundi en comparution immédiate à Pointe-à-Pitre, selon le procureur de la République, Patrick Desjardins.

Par ailleurs, la poursuite "des violences urbaines, exactions et autres entraves à la circulation", a conduit le rectorat à suspendre lundi l'accueil des élèves "dans les écoles, collèges et lycées". Les cours n'ont déjà pas eu lieu vendredi.

Dans plusieurs communes, des magasins alimentaires ont été pillés, mais aussi des pharmacies. "A chaque fois, une barricade placée en amont nous empêchait d'avancer", selon les gendarmes qui témoignent aussi de soupçons de "faux appels pour nous attirer ailleurs, tout comme les pompiers". Dans la commune de Morne-à-l'Eau, un poste de police a été incendié.

"Plus de 80 commerces ont été pillés" en Guadeloupe, a précisé le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) des îles de Guadeloupe, Patrick Vial-Collet, lundi sur France Inter, décrivant une "situation assez insurrectionnelle". "Ce n'est pas un mouvement social et de grève, il n'y a quasiment aucun gréviste", selon lui. Mais "des jeunes casseurs, une vraie guérilla, qui pillent les entreprises, et qui profitent de la nuit pour s'attaquer aux biens matériels", assure-t-il.

- Réunion à Matignon -

L'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), en pointe de la contestation, a appelé samedi "à poursuivre la mobilisation et à renforcer les piquets de revendications populaires". Face à cette escalade, Jean Castex, entouré du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et du ministre de la Santé Olivier Véran, doit recevoir lundi à 18H00 des élus de l'archipel afin de leur permettre "d'exposer leur analyse de la situation sur place".

La réunion doit aussi permettre "un dialogue sur les conséquences de l'obligation de vaccination pour les soignants et les pompiers", a déclaré Matignon à l'AFP dimanche. "Rien ne peut se résoudre dans la violence. Les parlementaires de la Guadeloupe demandent au gouvernement d'explorer toutes les ressources de la République pour une sortie de crise par le haut", avaient indiqué samedi les parlementaires dans un communiqué commun, demandant à "rencontrer d'urgence le Premier ministre pour chercher ensemble les voies de l'apaisement".

Depuis l'été, le taux de vaccination a progressé en Guadeloupe, avec désormais un taux de près de 90% des soignants vaccinés, et approchant 50% dans la population générale. Par ailleurs, un appel à la grève générale a été lancé en Martinique, à partir de ce lundi.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com avec l'AFP

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5 Commentaires
Missouk
Missouk
2 ans

Et comme lui justement ne ment jamais...

HULK
HULK
2 ans

Ah les antillais, quand on les fait ch..r ils ne plaisantent pas.

Eve
Eve
2 ans

Le vaccin ne soigne ni le mépris , ni la misère , ni l'injustice #MACRONDEGAGE

Parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mouvement ( LREM )
Parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mouvement ( LREM )
2 ans

Avec l'androïde à l'Elysée tout redevient possible pour une fin de mandat rapide , et s'hollandise jour après jour...Présidentielle 2022 : "Peut-être que je ne pourrai pas être candidat", imagine Macron , l'hypothèse d'un fort rejet de son action par les Français, à la fin de son quinquennat. "Parce que les circonstances l'exigeront", songe-t-il, "peut-être que je devrai faire des choses dures dans la dernière année (...), qui rendront impossible le fait que je sois candidat".

joe bar team
joe bar team
2 ans

ui alé fait pik a zot