Covid-19

Les taxis sont (presque) au point mort

  • Publié le 17 avril 2020 à 02:57
  • Actualisé le 17 avril 2020 à 06:33

Depuis le début du mois de mars, les rues de La Réunion sont quasiment désertes. Les bruits des moteurs et des klaxons ont disparu. Absence de touristes, déplacements limités, ou rendez vous médicaux reportés,... L'activité des taxis tourne au ralenti. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'une petite poignée à encore travailler comme nous l'explique Jean-Louis et Olivier*, tous les deux chauffeurs sur Saint-Denis (Photo rb/www.ipreunion.com)

Parmi les secteurs grandement impactés par le confinement, les chauffeurs de taxi accusent le coup. " Il n'y a presque plus d'appel, entre cinq et dix par jour, alors qu'en temps normal, c'est le nombre d'appel que l'on peut enregistrer par heure" nous explique Jean-Louis.

"J’ai perdu plus de 70% de mon chiffre d’affaire" - Olivier, chauffeur de taxi

L'avenir semble s'assombrir pour les chauffeurs de taxi. Avec la mise en place du confinement, les Réunionnais réduisent les sorties, les touristes restent chez eux, et les aéroports se vident. Les chauffeurs se retrouvent donc à attendre toute la journée. "Si j’ai une ou deux courses dans une journée, j’ai beaucoup de chance ! Je vais me faire 50 euros ! Je ne sais pas quoi faire avec une recette comme ça" soupire-t-il. Le chiffre d'affaires étant déjà fortement impacté, le coronavirus pourrait avoir des conséquences terribles sur les mois à venir. "Sur les deux derniers mois, j’ai perdu plus de 70% de mon chiffre d’affaire" confie Olivier.

C’est un coup d’arrêt net : plus de réservations, tout a été reporté. Ils ne reste que les rendez-vous médicaux indispensables tels que la radiothérapie, les urgences, ou la chimiothérapie. "Depuis l'arrêt des activités, les chauffeurs qui s'occupaient du système scolaire ne travaillent plus, il ne nous reste que les sorties hospitalières. Mais malheureusement, nous avons tous peur du risque de contamination" précise le chauffeur.

- Mesures de précaution -

Pour s’assurer une sécurité sanitaire, Jean-Louis et Olivier font avec les moyens du bord. En effet, même si les personnes qu’ils transportent ne sont pas forcément porteuses du covid-19, le risque zéro n’existe pas. Ils ont réussi à se procurer quelques masques, mais aussi des paires de gants, et 3-4 bouteilles de solution hydroalcoolique. Ils prennent également soin de désinfecter leur taxi entre chaque course.

Rassurant, même s’ils le savent bien, cela n'est peut-être pas suffisant. "Je porte constamment un masque et j’oblige tous mes clients à se désinfecter les mains avant d’entrer dans le véhicule. Je fais très attention… je ne veux pas prendre de risques inutilement" nous explique Jean-Louis.

Des mesures sanitaires ont été mises en place par l’ARS, l'agence régional de santé : aucun client ne monte à l’avant du véhicule, le conducteur peut refuser une course à une personne présentant des symptômes, le véhicule doit être désinfecté, et il faut limiter au maximum les manipulations d’argent. "Dans un véhicule il y’a peu d’espace, nous sommes en contact direct avec les personnes. Nous avons mis en place un appareil de pointage, les clients arrivent avec leurs tickets ou leur carte déjà payés. Ce système permet de limiter la propagation du virus", nous énonce Olivier.

Au-delà de l'aspect sanitaire et malgré le report des traites de voitures, et des cotisations du mois de mars, la crise se fait particulièrement ressentir pour les chauffeurs de taxi.

*Les prénoms ont été modifiés à la demande des personnes interrogées

es / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
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4 ans

Les taxis et VTC sont impactés au même titre que les loueurs de véhicules. S'il y a moins de touristes, c'est toute la branche du transport qui subit les conséquences..Après il y a aussi de meilleurs mois comme en Décembre / Janvier, même si c'est au prix du recrudescence du covid sur le territoire..https://ads-privatedriver.re/fr/