Les clients se font rares (actualisé)

Motifs impĂ©rieux : le secteur du tourisme est encore plus inquiet

  • PubliĂ© le 1 mars 2021 Ă  12:16
  • ActualisĂ© le 1 mars 2021 Ă  12:37
coronavirus

Depuis le rétablissement des motifs impérieux le 28 janvier 2021, les hÎtels et gites tournent au ralenti. Le nombre de vols a lui aussi considérablement baissé, avec la suppression de prÚs de la moitié des vols. Une situation qui impacte fortement l'industrie du tourisme, alors que la situation sanitaire de La Réunion est toujours préoccupante (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

"On arrive Ă  maintenir la tĂȘte hors de l'eau grĂące aux clients locaux, mais la semaine, nos chambres sont presque vides" regrette Sylvie, gĂ©rante du gite La rose du sud, situĂ© Ă  Saint-Pierre. Durant tout le mois de fĂ©vrier, les rĂ©servations ont Ă©tĂ© rares. Comme pour la plupart des gites et hĂŽtels, ce sont les touristes qui font tourner l'entreprise. Depuis le 28 janvier, il n'y a plus grand monde pour remplir les Ă©tablissements. "Heureusement, j'ai une petite structure et n'ai donc pas d'employĂ©s. Car depuis le dĂ©but de la crise sanitaire, je n'ai tirĂ© presque aucun bĂ©nĂ©fice : tout l'argent gagnĂ© amortit mes dĂ©penses pour le gĂźte, mais je n'ai pas vraiment eu de salaire" regrette la gĂ©rante.

Une situation qui se retrouve un peu partout dans l'Ăźle. A Salazie, au gĂźte Pti blanc des O, Claudine peine Ă  remplir son gĂźte. "Nous sommes remplis le week-end, car c'est le moment oĂč les rĂ©sidents de La RĂ©union partent en randonnĂ©e. Mais la semaine, il n'y a quasiment plus aucun client. Nous sommes dĂ©pendants de la frĂ©quentation touristique" explique-t-elle.

"On comprend que ce soit nĂ©cessaire pour endiguer la pandĂ©mie, mais Ă  ce point, il faudrait peut-ĂȘtre nous reconfiner pendant quinze jours afin de repartir sur de meilleures bases" suggĂšre Claudine.

Autre menace qui plane sur les hĂŽteliers : l'avancement du couvre-feu Ă  20 heures, voire un reconfinement. "Pour l'instant, le couvre-feu de 22 heures ne changent pas grand-chose pour nous : avec le nouveau protocole sanitaire, nous n'avons que six ou sept places pour la restauration, et il n'y a pas vraiment de chose Ă  faire passer 22 heures dans Salazie. Si ça devait ĂȘtre abaissĂ© Ă  20 heures, ça commencerait par contre Ă  devenir un peu plus compliquĂ©" assure-t-elle.

- Les hĂŽtels aussi sont vides -

 Du cÎté des grands hÎtels, l'heure n'est pas vraiment aux réjouissances non plus. "On peut compter sur la clientÚle locale pour nous soutenir, mais ce n'est malheureusement pas suffisant pour survivre" regrette Xavier Bargain, président de Oussa nou dor. L'entreprise regroupe plusieurs grands hÎtels de l'ßle : Les Aigrettes, le Grand Bleu, le Santa Apolonia et la Villa Marie-Lucie.

Ces Ă©tablissements sont prisĂ©s des touristes, notamment pour des sĂ©jours de plusieurs jours. "Nous avons eu une bonne saison pendant les vacances de NoĂ«l, mais ça ne nous a certainement pas sauvĂ© des derniers mois difficiles. Actuellement, on arrĂȘte l'hĂ©morragie pour la faire repartir quelques semaines aprĂšs, nous sommes trĂšs inquiets des mois Ă  venir" confie-t-il.

Une cinquantaine d'employés travaillent dans ses établissements. "Certains sont toujours au chÎmage partiel, nous n'avons pas le choix. Pour ne vous citer qu'un exemple, dans un de nos hÎtels, nous avions deux clients pour treize employés sur place. Que voulez-vous qu'on fasse ?" soupire Xavier Bargain.

L'hÎtelier s'inquiÚte aussi d'un couvre-feu à 20 heures, voire du reconfinement. "On commence déjà à avoir des annulations en lien avec le Covid-19, les choses ne se présentent pas vraiment bien pour les semaines prochaines" explique-t-il.

Les choses ne devraient en tout cas pas s'améliorer, le contrÎle des motifs impérieux ayant encore été renforcé, et la situation sanitaire toujours préoccupante Un durcissement des restrictions n'est par aileurs pas à exclure.

- Les liaisons aériennes en berne -

Dans les avions, les passagers se font rares aussi. La plupart des compagnies aériennes assurant la liaison entre La Réunion et la Métropole, ou encore Mayotte, ont dû réduire la voilure pour s'adapter à la chute du nombre de passagers.

Chez Corsair, quatre rotations sont désormais opérées avec la Métropole, et deux avec Mayotte. Un période normal, il y a au moins une rotation par jour avec Paris. " Le nombre de passagers est assez variable, et a tendance bien sûr à diminuer, et ce d'autant plus avec le renforcement des motifs impérieux" précise par ailleurs la compagnie aérienne.

MĂȘme son de cloche du cĂŽtĂ© d'Air Austral, qui opĂšre aussi quatre rotations par semaine. "Nous avons en temps normal au moins une rotation quotidienne, mais bien Ă©videmment ce n'est pas possible de maintenir ce rythme alors que les motifs impĂ©rieux sont en place. Le nombre de passagers devraient cependant rester le mĂȘme avec les nouvelles mesures annoncĂ©es" estime l'entreprise.

"Nous n'avons pas les chiffres du taux de remplissage des avions, mais ce qui est certain c'est qu'il est en grosse baisse. C'est d'ailleurs pourquoi des suppressions de vols sont nécessaires : il n'y a pas assez de passagers, nous devons donc les regrouper sur un seul vol pour ne pas voler à perte" explique de son cÎté Air France, dont plusieurs vols ont été annulés aussi.

French bee adapte de son cÎté "le programme de vol en permanence pour l'adapter à la demande. Ce qui importe, c'est d'assurer le transport des clients qui ont un réel besoin de voyager en cette période. Le programme est donc adapté de maniÚre continue avec cet objectif". Quatre et cinq rotations par semaine sont actuellement effectuées. "Ce nombre a baissé par rapport à la situation nominale qui est d'un vol par jour" précise la compagnie.

Finalement, seuls les restaurants réussissent à s'en sortir en cette période compliquée. "On ne peut pas se plaindre, les salles sont remplies, malgré des protocoles contraignants. Au lendemain de l'annonce du couvre-feu de 22 heures, Patrick Serveaux acnfié : "on n'a pas reçu la meilleure mauvaise nouvelle qu'on pouvait craindre"

Reste Ă  savoir pour combien de temps.

as/www.ipreunion.com / [email protected]

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5 Commentaires
Loplop
Loplop
4 ans

A croire les réunionnais ßle de la réunion degueule de touristes y a plus rien à comprendre c est comme le covld

GERARD97460
GERARD97460
4 ans

Je pense qu'il faut encore diminuer le nombre d'avion en direction de la RĂ©union, il ne devrait pas avoir de touristes en ce moment Ă  la RĂ©union, c'est pour cela que vous avez tous les variants de ce virus en ce moment.Je pense que le gouvernement n'est pas assez agressif contre les voyageurs, il ne devrait pas avoir des voyageurs de complaisance en ce moment Ă  la RĂ©union.Il faut que les motifs impĂ©rieux soient hyper contrÃ'ler et de refuser impĂ©rativement toutes les personnes qui plaisantent avec ces motifs impĂ©rieux qui sont mises en place en ce moment.Il faudrait ĂȘtre encore plus stricte avec ces motifs.C'est ce que je souhaite pour la RĂ©union.Prenez l'exemple sur l'Île Maurice, les hÃ'tels ne fonctionnent pas en ce moment et pourtant c'est la principale source de revenu de ce pays, ce n'est pas le cas pour la RĂ©union, l'hÃ'tellerie Ă  la RĂ©union passe bien aprĂšs l'Île Maurice.Il faut aussi interdire les rĂ©unionnais vivant en FRANCE venir passer des vacances Ă  la RĂ©union et pareillement pour les rĂ©unionnais voulant venir passer des vacances en FRANCE.

Leconardel
Leconardel
4 ans

C'est en partie FAUX ! Je vous mets au dĂ©fi de trouver un hĂŽtel le week-end Ă  Saint-Gilles et Saint-Leu ! Tous affiche quasi complet, mĂȘme les hĂŽtels luxe ! AprĂšs oui, Saint-Denis ou saint-pierre, il y a de la place mais posez vous les bonnes questions !!! Pourquoi les locaux vont Ă  Saint-Gilles et pas ailleurs ? Et pourquoi ceux de Saint-Gilles qui continuent Ă  se gaver (il faut compter 200 Ă  300 euros la chambre pendant les vacances scolaires) continuent Ă  crier aussi ? HYPOCRISIE !!!

Eve
Eve
4 ans

En Décembre /Janvier durant l'embellie certains hÎtels comme le Boucan Canot par exemple n'aurait pas dÃ" négliger la clientÚle locale et aurait dÃ" faire preuve du sens de l'accueil ! ...

Jose
Jose
4 ans

Si seulement ça pouvait faire baisser le trafic aérien, et ainsi ralentir le réchauffement climatique, la fonte des glaciers, la remontée des océans, le dérÚglement climatique, voyons le coté positif de la chose.A quand un cota de voyages pour limiter la pollution ?