La Région vient d’annoncer le lancement d’un projet de train régional, baptisé “Réunion Express” mais pour Les Écologistes, il s’agit d’une impasse annoncée. Nous appelons à étudier des projets alternatifs finançables et réellement réalisables, qui peuvent prendre la forme de tramways ou tram-trains, afin de réduire les embouteillages qui pèsent sur le quotidien des Réunionnais (Photo : sly/www.imazpress.com)
Les Écologistes refusent que les Réunionnais soient à nouveau illusionnés par un nouveau projet de grand train régional hypothétique. Nous demandons au contraire que des projets ferroviaires concrets voient le jour dès maintenant, pour améliorer réellement et rapidement la vie quotidienne.
Les études permettent de voir avec précision que les plus gros points d’embouteillages sont dans l’Est à l’arrivée sur Saint-Denis, dans l’Ouest entre Saint-Paul et Le Port et dans le Sud entre Étang Salé et Saint-Pierre aux heures de pointes.
C’est pourquoi Les Écologistes proposent une alternative réaliste et phasée dans le temps de trams-trains ou de tramways urbains:
- Dans l’Est entre Saint-Denis et Saint-Benoît
- Dans l’Ouest entre Le Port et Saint-Paul
- Dans le Sud entre Étang-Salé et Saint-Pierre
Ces solutions répondent directement aux besoins quotidiens, sont moins coûteuses qu’un train régional et peuvent être mises en œuvre plus rapidement.
Cela fait deux ans et cinq mois qu’ont été lancés les États généraux de la mobilité. La Région vient enfin de rendre sa copie, elle a signé une feuille de route avec les cinq communautés d’agglomérations pour s’engager à construire ce train régional, baptisé "Réunion Express".
En quinze ans, les Réunionnais auront donc connu, au moins de noms, le Tram Train, le Trans Eco Express, le monorail, le RRTG, le RunRail et désormais le Réunion Express. Avec cette feuille de route, ces six collectivités, toutes déjà présentes dans le syndicat des transports (Ile de la Réunion Mobilité), s’engagent à créer ensemble une Société Locale des Grands Projets (SLGP) bâtie sur le modèle de la Société du Grand Paris. Cette nouvelle structure aura la charge dans les années à venir de construire des infrastructures ferroviaires et de trouver les investissements.
Les signataires s’engagent aussi à créer avant le 31 décembre 2025, un GIP, un groupement d’intérêt public, permettant de préfigurer et préparer la création de cette structure complexe qu’est la future SLGP. Deux questions cependant se posent. L’une concerne cette nouvelle structure, l’autre, le projet de train régional qu’elle est censée porter.
Pour la SLGP, à quelques mois des élections municipales, c’est évidemment la question de sa gouvernance qui pourrait s’avérer délicate. D’autant plus que trois communautés d’agglomération, la CIREST, la CASUD et la CIVIS, ont déjà fait entendre leur différence et demandent légitimement que la RN3 soit modernisée et que les futurs investissements soient équilibrés pour désenclaver leurs territoires.
Quant au projet ferroviaire, le "Réunion Express", les Réunionnais auront reconnu l’ex- projet RRTG de Didier Robert.
Un petit rappel est nécessaire. En 2010, Paul Vergès portait le projet Tram train (un mixte train-tramway) dans lequel l’État apportait 435 millions d’euros de financement public. Le tracé en forme de fer à cheval reliant Saint-Benoît à Saint Joseph en passant par Saint-Denis et par l’Ouest, avait été conçu il y a plus de trente ans. Didier Robert abandonna le tram train et bascula tous les financements sur une route en mer à six voies, la NRL, qu’il n’achèvera jamais. Mais, conscient de l’impact qu’avait eu le tram-train dans l’opinion, il présenta son propre projet de train baptisé RRTG (Réseau Régional de Transports Guidé). C’était une sorte de reprise du tram train mais avec une modification majeure dans le tracé : alors que le tram-train de Paul Vergès devait passer par La Montagne pour aménager ce quartier de Saint-Denis, Didier Robert valida avec le RRTG un projet de train passant sur la future NRL.
Cela a comme conséquence qu’il ne peut y avoir de voie ferrée régionale tant que la NRL n’est pas achevée, c’est à dire pas avant 2032, le nouveau chantier n’étant toujours pas lancé.
Il restera cependant à savoir si les viaducs de la NRL supporteront réellement le poids d’un train et comment celui-ci se comportera avec les aléas climatiques propres au littoral. Ce Réunion Express devra aussi résoudre plusieurs problèmes : le passage au-dessus de la rivière Saint-Denis car le pont Vinh San est trop étroit pour permettre le passage d’un train et un passage alternatif à la route des Tamarins qui elle non plus ne peut accueillir une voie ferrée.
Faudra-t-il construire un pont parallèle au pont Vinh San pour permettre le passage d’un train ? Faudra-t-il construire une structure portante parallèle à la route des Tamarins avec des dizaines d’ouvrages d’art au-dessus des ravines pour faire passer le Réunion Express ? Ce sont de véritables questions.
D’autre part, une enquête sur les déplacements des Réunionnais réalisée en 2016 à la demande du Syndicat des Transports a montré que 90 % des déplacements se faisaient à l’intérieur des territoires des communautés d’agglomérations. Enfin, dernière question et non des moindres, le coût final de ce projet. A l’époque de Paul Vergès, l’Etat apportait 435 millions mais cette époque est révolue, l’État impose aujourd’hui des contraintes budgétaires qui rendent très hypothétiques un financement public pour un train régional. Sous la mandature de Didier Robert, le RRTG était estimé à cinq milliards d’euros Ce projet de train régional suppose des infrastructures lourdes (viaducs, tunnels, ouvrages d’art, voie dédiée) qui coûtent plusieurs milliards mais il faudra aussi prendre en compte la maintenance complexe et coûteuse.
À l’inverse, un tramway ou un tram-train représente un investissement initial moins élevé, avec des coûts d’exploitation et de maintenance beaucoup plus soutenables pour une collectivité comme La Réunion. Ces modes de transport, déjà éprouvés en métropole (Nantes, Lyon, Mulhouse...), offrent une fiabilité reconnue et une meilleure maîtrise budgétaire. Ils peuvent être déployés par phases, ce qui permet d’adapter progressivement les investissements et de répondre rapidement aux besoins les plus urgents des usagers.
Voilà pourquoi Les Écologistes souhaitent que la future Société Locale des Grands Projets étudie une alternative au seul modèle ferroviaire du train.
Les États Généraux de la Mobilité ont fait ressortir une forte exigence des Réunionnais d’avoir un transport ferré mais ils n’ont pas plébiscité telle ou telle forme de transport ferroviaire, ce qu’ils veulent, c’est un transport sûr, rapide, ponctuel, confortable, circulant sur une voie dédiée et capable d’embarquer un nombre important de voyageurs. L’avantage des tramways ou des tram trains est qu’ils coûtent moins chers en investissements que le train et sont donc réalisables dans des délais plus raisonnables.
Les EGM ont été une réussite notamment sur le plan de la participation du public, ils ont créé une grande attente chez les Réunionnais mais la création d’un GIP, puis d’une Société Locale des Grands Projets va prendre du temps et se focaliser uniquement sur un projet de train régional, ce qui va nécessiter du temps et des investissements colossaux. C’est pourquoi, Les Ecologistes estiment que dès que cette SLPG sera créée, elle devra trancher ce débat car du choix du mode de déplacement ferré, train ou tramway urbain (tram-train), dépendra notre capacité à répondre aux enjeux de la mobilité demain.
Les Écologistes de La Réunion
Le Bureau

na pi largent pou la NRL, zot i croi la région sa fé un train autour la rényon. Zot i croi kréol i compran pa la région raconte a nous un zoli zhisoire pour les élections.
au moins les 3 trams lé plus vraisemblable.